L’autre défi du hockey ? Avoir 2 millions d’euros de sponsors

Cette réussite sur le front sportif a renforcé les liens entre cette équipe et la Belgique. Désormais, les Lions sont sortis du cadre des 40 000 Belges qui pratiquent la discipline. Lors de la finale olympique perdue face à l’Argentine, plus d’1,4 million de fans noir-jaune-rouge étaient scotchés devant leur petit écran. Ce chiffre n’a pas échappé à la société Verhulst Events and Partners.

Depuis cinq ans, elle aide la Fédé dans la quête de nouveaux sponsors.

Lancé par Anthony Delhauteur, le partenariat est dirigé aujourd’hui avec une ancienne gloire du hockey, Alexandre de Chaffoy. "En janvier 2012, l’ARBH avait ressenti le besoin de faire appel à nous afin de renforcer ce pôle", souffle l’ancien joueur du Léopold.

Concrètement, Verhulst Events and Partners partage son expérience, son carnet d’adresses et sa connaissance du marché pour remplir les caisses du trésorier. "Nous gérons les dossiers en collaboration avec la cellule commerciale de l’ARBH. Nous les présentons aux entreprises et nous assurons le suivi."

Trois axes de travail

Cette entreprise sise à Hoeilaart envahit le marché sportif depuis 68 ans. Actuellement, son champ d’action gravite autour de trois axes : la vente et la commercialisation de packages VIP tant sportifs que culturels ou culinaires, l’organisation d’events sur mesure pour des sociétés et la recherche de sponsors pour des fédérations.

"Nous commercialisons, par exemple, les packages VIP pour les Diables Rouges, les packages VIP du Mémorial Van Damme, le concours Reine Elisabeth, Dinner in the Sky et bien d’autres encore. Nous sommes l’agent officiel en Belgique pour la revente des packages pour la Coupe du monde de football en 2018."

Elle a également remporté le prix européen pour l’événement de l’année 2015 avec le bicentenaire de la bataille de Waterloo en tant que coproductrice.

Un budget d’1,2 million

Le hockey occupe une place de choix dans leurs activités. L’ARBH, le Léopold, Tom Boon et Vincent Vanasch font partie de leurs clients. Le boom du stick n’est pas étranger à l’action de Verhulst Events and Partners qui s’efforce d’offrir une visibilité à un sport confidentiel. La bataille était loin d’être gagnée.

"En 2011, le sponsoring rapportait entre 300 et 400 000 euros à la Fédé", confie Alex de Chaffoy. Quatre ans plus tard, le budget a explosé. "Nous en sommes à plus d’1,2 million aujourd’hui. Nous visons légitimement les 2 millions."

Depuis une semaine, son téléphone chauffe. "A la suite d’un simple mailing de félicitations, nous avons déjà obtenu 6 ou 7 rendez-vous en quelques jours." Une nouvelle ère est lancée.

Ces chiffres sont exceptionnels. Même si comparaison n’est pas raison, elle mérite le détour. "Le football dispose de 11 millions de revenus générés grâce au sponsoring pour un total de 435 000 affiliés. Le hockey se situe dans la même proportion."

Le plus grand défi ? La télé !

La route vers la poule aux œufs d’or est longue et semée d’embûches. Chacun devra faire le tri entre les bons et les mauvais œufs. Des profiteurs tenteront de s’associer à cette réussite. "Pour être honnête, nous saturons au niveau du sponsoring. Si nous demandons plus à nos clients, nous devons leur donner plus en retour. Nous devons donc trouver des idées pour leur offrir un meilleur return. On pourrait indexer les montants. On fonctionne, aussi, de plus en plus avec des bonus liés aux résultats."

La pierre angulaire de ce développement se situe dans les organes de presse, la télévision surtout. Telenet a acheté les droits du championnat messieurs la saison passée. Ce pas historique démontre que le hockey commence à se frayer un chemin parmi les grands sports. "Les sponsors des clubs ont été les grands gagnants. Il faut que ceux de la Fédération, aussi, y trouvent leur compte."

Dix-neuf sponsors sont sous contrat avec l’ARBH. Ils sont répartis en trois catégories : gold (package de plus de 150 000 euros), silver (75 000 euros) et bronze (25 000 euros). "Nous pourrions encore dénicher un annonceur gold pour les dames." Sur le maillot, les quelques marques ont bétonné leur contrat qui sont déjà en cours de renégociation.

Cette médaille d’argent vaut son pesant d’or car elle impose de nouveaux défis à tous ses acteurs, sur et en dehors du terrain.Thibaut Vinel