Barbara Nelen: "Jouer contre la Corée du Sud ne me fait rien"
Stick d’or et double tenante du titre en DH, la milieu, qui avait pris une claque coréenne en 2015, a été boostée, notamment par la montée en puissance de Limauge.
- Publié le 29-06-2017 à 11h36
- Mis à jour le 29-06-2017 à 13h45
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Stick d’or et double tenante du titre en DH, la milieu, qui avait pris une claque coréenne en 2015, a été boostée, notamment par la montée en puissance de Limauge.
Sa saison
"Un jeu inspiré des Pays-Bas"
Après avoir vécu une saison mitigée à Oranje Zwart, Barbara Nelen était revenue au Braxgata il y a deux ans. En vingt-quatre mois, elle a remporté les deux titres de championne de Belgique et a même soulevé le Stick d’or pour sa saison 2015-2016.
Néanmoins, le tableau idyllique a été terni par une blessure encourue lors du stage hivernal en Afrique du Sud en janvier. "Cette déchirure à la cuisse m’a mise sur la touche durant deux mois , rappelle la milieu. Je suis revenue au sein de l’équipe trois matchs avant les playoffs. J’avais retrouvé toutes mes sensations en demi-finale. Ma finale était moins bonne. Qu’importe. Nous avons remporté le titre grâce à une excellente équipe. Elle a essayé d’importer en Belgique la méthode oranje. A Eindhoven, j’ai découvert une mentalité différente. Les Néerlandaises se battent toutes tout le temps. Elles sont plus fortes physiquement. Elles jouent de manière verticale. Je me suis inspirée de ces filles pour grandir."
Sa World League
Le coup de boost de Solange
Barbara Nelen avait souvent été un peu esseulée dans l’entrejeu belge. A La Rasante, elle s’est libérée d’un poids grâce à des filles comme Alix Gerniers, Sophie Limauge (surnommée Solange), Judith Vandermeiren, Pauline Leclef et Anne-Sophie Weyns. "Sophie Limauge, elle est terrible. A 18 ans, elle joue son premier tournoi. Elle est si forte que je sais que je peux lui passer la balle en toute confiance. Par le passé, je devais parfois forcer mon jeu. Ici, notre entrejeu me donne une énorme énergie. Enfin, cette ligne est homogène. Nous pouvons développer un jeu plus vertical."
Le quart de finale de ce jeudi
"Un match à gagner comme les autres"
Barbara Nelen était présente lors des demi-finales de World League, à Brasschaat, lorsque la Corée du Sud a plongé les Panthers en enfer. Elle n’a pas oublié, mais elle refuse de donner trop d’importance au passé. "Ce match de 2015 n’aura pas d’influence sur moi. Je monterai sur le terrain pour gagner un match important. Que ce soit la Corée du Sud ou la Chine ne change rien. En plus, il est impossible de comparer les équipes coréennes de 2015 et de 2017 car il y a eu beaucoup de changements. La buteuse Park n’est plus là. La Corée du Sud joue sur son physique, mais refuse le contact. Elle tente la verticalité. Pour le reste, nous devrons analyser avec le staff. Ce match ne me fait pas peur. Nous n’avons rien à perdre. Nous voulions terminer troisièmes de la phase de poule. Mission accomplie. Regardons notre jeu et reproduisons notre niveau des trois premiers matchs."
Elle ne cache pas que dans un coin de sa tête trotte la finale de World League en Nouvelle-Zélande. "Toutes les filles veulent voir cette finale. Notre motivation est énorme. Après notre défaite contre l’Espagne, nous n’étions pas déçues par le score, mais par notre faible niveau de jeu."
Son avenir
"Au moins jusqu’à Tokyo"
A 25 ans , Barbara Nelen n’est pas encore un dinosaure chez les Reds. "L’an prochain, je jouerai d’office au Braxgata. Avec les Panthers, je veux continuer jusqu’aux Jeux olympiques de Tokyo. Après ? Je ne sais pas. En septembre, je finirai ma thèse en psychologie pratique. J’ignore ce que j’en ferai. Je pourrais soit donner des entraînements, soit reprendre d’autres études, soit trouver un job."
Ce qui a changé chez les Red Panthers
"Physiquement, dix fois plus fortes"
Malgré une présence aux Jeux olympiques 2012 et une 4e place aux Championnats d’Europe, les Red Panthers éprouvaient des difficultés à enchaîner de bonnes prestations. Aujourd’hui, elles semblent mieux armées pour tenir la distance sur le long terme. "La base, c’est le physique. Physiquement, nous sommes dix fois plus fortes qu’il y a deux ans. Les jeunes sont arrivées tout de suite fit. Par conséquent, nous sommes plus lucides à la balle. En deuxième mi-temps, nous pouvons faire les bons choix. Par le passé, nous réalisions des passes inutiles. L’équipe est plus intelligente. Nous perdions surtout beaucoup d’énergie à courir derrière la balle car nous la perdions trop vite. L’autre grande évolution touche au mental. Sur le terrain, on a retrouvé la notion de plaisir. On profite toutes du match."
Le souvenir de Brasschaat
"Tout a changé après 2015"
Faut-il encore le rappeler ? Les Red Panthers avaient pris un coup sur la tête en voyant ce but coréen les priver des Jeux olympiques alors qu’il ne restait plus que trente-cinq secondes de ce match de demi-finale de World League, à Brasschaat, en juin 2015. L’équipe a traversé une crise existentielle. Tout s’est effondré.
Cette douloureuse étape était nécessaire. "Bien sûr, j’aurais aimé voir Rio. Avec le recul, ce qui s’est passé à Brasschaat était bien. Cette désillusion a tout changé. J’ai quitté l’équipe durant un an. Quand je suis revenue en septembre 2016, j’avais émis quelques réticences. Il était impératif que les entraînements soient plus durs. Je voulais voir de l’envie chez toutes les filles. Enfin, j’attendais un professionnalisme à tous niveaux. Franchement, j’étais déjà impressionnée en septembre lors de mon retour."