Hockey : le beau-père de Tom et Jill Boon partage ses plus belles anecdotes
Jacques Van den Balck a commencé par supporter son fils Thomas en 2001 avant de prendre le relais avec ses beaux-fils Tom et Jill Boon. En 16 ans, il ne compte plus tous ses voyages pour soutenir le stick belge
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/eaa846b2-2c2d-4b8e-8066-af3ad033654e.png)
Publié le 26-07-2018 à 19h07 - Mis à jour le 26-07-2018 à 19h10
Jacques Van den Balck a commencé par supporter son fils Thomas en 2001 avant de prendre le relais avec ses beaux-fils Tom et Jill Boon. En 16 ans, il ne compte plus tous ses voyages pour soutenir le stick belge.
En transit à Bruxelles en attendant de retourner à Londres samedi pour le match capital contre le Japon, Jacques Van den Balck est accoudé à une table de la terrasse du Racing où évolue ses deux beaux-enfants, Tom et Jill Boon.
Pendant la Coupe du monde à Londres, il était entouré, en tribune, d'une quarantaine de supporters belges, quasi tous des membres des familles de joueuses. « Pour les Red Panthers, tout avait commencé aux JO de 2012 lorsque Guy Coppey a organisé quelques sorties entre parents de joueuse », commence Jacques Van den Balck. « Pierre-Emmanuel Fobe, le papa d'Aline a pris le relais aujourd'hui. Lundi, il a organisé un tour de Londres en vélo. Nous restons toujours libres de nos mouvements. Chacun choisit son moyen de transport et son logement. Nous ne formons pas un groupe de supporters officiels. Mais, nous nous réunissons facilement pour boire un verre ou manger après un match. »
Pour le mari de Karin Coudron, la présence des parents est un facteur important sur un tournoi. « Pour nous comme pour les joueuses, nous prenons du plaisir à nous voir après les matches. Nous nous voyons 15 à 30 minutes. Nous avons aussi des codes pour communiquer avec nos enfants durant les matches. »
Avec une série de documents chargés d'histoire, il a accepté de remonter dans le temps pour évoquer sa carrière de papa-supporter tant des Red Lions que des Red Panthers. Pour remonter à l'origine, il s'arrête à Edimbourg où il a assisté au premier tournoi de son fils Thomas pour s'arrêter à Amstelveen où il a assisté aux finales de son beau fils Tom et de sa belle-fille Jill.

1. Edimbourg 2001: "Mon tout premier"
Les Belges avaient achevé ce tournoi qualificatif pour la Coupe du monde à la 4e place ce qui leur avait ouvert les portes de la Coupe du monde de Kuala Lumpur. « Mon fils disputait son premier tournoi. Nous avions de justesse battu la France au goal-average. Nous n'étions que 10 supporters. Rien n'était organisé autour des joueurs. A ce moment, je n'avais pas conscience de vivre le premier voyage d'une très longue série. »
2. Kuala Lumpur 2002: "Avec le prince et la princesse"
En Asie, Jacques Van den Balck vivait son premier grand voyage pour le hockey à l'occasion d'une Coupe du monde où les Belges se sont enlisés en fond de classement. « Nous n'étions que 7 parents en tout. Je me souviens d'un dîner officiel avec le prince Philippe et la princesse Mathilde. Comme le couple princier était en mission économique en Malaisie, il en a profité pour recevoir les joueurs ainsi que les parents présents. Nous avions tous notre cravate. Pendant le match, je regardais beaucoup mon fils. J'étais très nerveux. Le stade pouvait accueillir 30.000 spectateurs, mais nous ne dépassions pas les 100 personnes pendant les matches des Belges. Parmi ceux-ci, on recensait les parents Letier, Petre, Brooke, Vandeweghe. « Il y avait aussi mon papa, Robert. Il m'avait fait rire un jour en demandant d'envoyer un message dans ma chambre. Le réceptionniste avait compris un massage. J'ai eu une fille qui a sonné à ma chambre. Elle n'est pas rentrée. »

3. Madrid 2004: "Mon pire voyage"
Personne n'a oublié la double catastrophe de Madrid 2004. En mars, la capitale espagnole était frappée par une série d'attentats qui ont coûté la vie à 200 personnes. « J'étais à mon hôtel quand des Belges m'ont appelé pour s'assurer que j'allais bien. Moi, je n'étais au courant de rien. Je n'avais rien entendu ni vu. Deux jours plus tard, nous avons vu l'immense manifestation qui passait devant l'hôtel. » Sur le terrain, le scénario avait été douloureux vu que le rêve olympique avait glissé entre les doigts des Red Lions. « Vu le succès contre la Malaisie et le partage contre l'Inde, les Belges avaient un avantage contre l'Afrique du Sud. A 10 secondes de la fin, les Sud-Africains ont égalisé et gagné aux strokes. Avec le temps, cette histoire fait toujours aussi mal. Marc Coudron n'a jamais connu les Jeux comme joueur. Mon fils ratait une occasion de vivre les Jeux. Tom Boon était venu voir ce match. Assurément, c'était mon pire voyage. »
4. Changzhou 2005: "Au coeur de la Chine"
En Chine, il a vécu son plus beau voyage lors de ce tournoi qualificatif pour la Coupe du monde 2006 où les Belges ont coincé à la 7e place. « La France nous avait éliminés aux strokes. Je me rappelle surtout que nous n'étions que 3 supporters belges : la maman Vandeweghe, Moustache et moi-même. Nous avons voyagé à travers la Chine profonde où il n'y a pas un café pour prendre une bière. Nous étions au coeur de la véritable vie quotidienne des Chinois. Un jour, au croisement d'une rue, une vieille dame m'est tombée dessus. Elle s'est écriée « King-Kong ! » Un soir, nous recevions les joueurs dans notre hôtel. Nous nous étions déguisés en chinois. Les joueurs ne nous avaient pas reconnus. Nous avons passé une superbe soirée dans le hall en chantant durant 2 heures. Aujourd'hui, les joueurs ne pourraient plus se permettre une telle soirée. »
5.Manchester 2007: "Gravé dans mon coeur"
Les Red Lions avaient battu l'Allemagne pour accrocher la 3e place de ces championnats d'Europe à Manchester. Ils se qualifiaient surtout pour les JO après 32 ans d'absence. « En partant, nous avions envie d'y croire, mais nous n'imaginions pas ce scenario. Face à l'Allemagne, mon fils Thomas était coupable sur un but, mais il s'était rattrapé en donnant un assist. Cette médaille de bronze restera gravée au fond de mon coeur car la surprise était totale. Personne n'attendait cette qualification. Ce succès a été le point de départ de la professionnalisation du hockey belge. »

6. Pékin 2008: "Il n'y avait rien à voir"
Les JO de Pékin ont une saveur particulière car le fils de Jacques Van den Balck figurait dans cette sélection. « J'ai assisté aux JO de Pékin, Londres et Rio. Je suis ravi d'avoir vu tous ces matches, mais, en dehors du stade, il ne se passait quasi rien. A Pékin, il y avait des bâches partout. Nous avons eu la malchance de louper l'objectif, le Top 8, à cause d'une erreur d'arbitrage. »
7. San Diego 2010 "La première avec ma femme"
Les Red Panthers jouaient à San Diego un tournoi qualificatif pour la Coupe du monde. Jacques Van den Balck en profitait pour réaliser son premier 'hockey trip ' avec sa nouvelle femme, Karin Coudron, la maman de Tom et Jill Boon. « J'ai suivi Jill comme si c'était ma fille. »
8. Londres 2012: "Le stress avec la blessure de Tom"
Lors des Jeux anglais, il avait fort à faire avec les qualifications de Tom et de Jill. « Nous étions dans un cas unique et très fatigant. Nous avions des matches tous les jours. Je me souviens surtout des semaines qui ont précédé le départ aux Jeux. Tous les médias voulaient faire des interviews du frère et de la sœur. J'avais aussi connu des semaines de stress à cause de la blessure de Tom. Lors d'un match amical en Allemagne, il avait pris une balle sur le poignet qui était fort gonflé. Alors que nous rentrions avec Karin, nous avons été appelés par le staff. Nous avons fait demi-tour pour aller chercher Tom. Dans la voiture, nous avions passé tous les coups de fil pour nous assurer qu'il serait opéré dans les 24 heures. Il n'avait touché un stick qu'une semaine avant de partir à Londres. Lors de son premier match, il a pris une balle en pleine tête. Dans la tribune, sa maman a hurlé : « Non, non, non ! » La tribune était silencieuse. Nous avons couru vers le centre médical, mais nous n'avions pas le droit de nous y rendre. Heureusement, Marc Coudron a été à la pêche aux infos et nous a rassurés assez vite. A Londres, tout était proche. Le stade était toujours rempli. »
9. Rio 2016: "La victoire contre les Pays-Bas en demi"
Les Jeux de Rio avaient mal commencé car les Red Panthers n'étaient pas qualifiés. Les Lions ont assuré le show en se hissant en finale. « Je garde surtout les images de ce succès contre les Pays-Bas en demi-finale. Un Oranje m'avait dit que nous pouvions déjà être contents d'être là. Rio fait rêver, mais il n'y avait rien de spécial à faire. Il y avait juste, sur la digue, des rassemblements de supporters. J'en garde surtout un beau souvenir sportif avec des émotions pour Tom qui a été longtemps blessé. Shane McLeod l'a gardé alors qu'il ne pouvait jouer les premiers matches. Pour l'anecdote, j'ai dû voir la finale au Racing avec RTL car nous n'avons pas pu changer les billets d'avion qui avaient été bloqués la veille de la finale. »
10. Amstelveen 2017: "Les Panthers enfin récompensées"
Les Lions et les Panthers ont disputé la finale des Championnats d'Europe. « J'étais aux anges. Pour les filles, cette finale était inespérée. Enfin, elles achevaient un tournoi sans déception. Elles étaient récompensées de tous leurs efforts. En tant que supporters, la situation était compliquée car nous étions placés n'importe où dans un stade qui était rempli de Néerlandais. Je n'oublierai pas le 0-5 infligé par les Lions aux Oranjes sur leurs terres. »