Emilie Sinia retrace la Coupe du monde des Red Panthers en dix leçons
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- Publié le 01-08-2018 à 10h30
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Il y a quatre ans, les Red Panthers avaient quitté la Coupe du monde de La Haye avec une dernière place qui reflétait leur niveau. En 2018, elles ont quitté Londres avec un sentiment d’injustice car cette défaite aux portes des quarts de finale n’était pas méritée. Elles ont été poussées du tournoi par l’Espagne et… l’arbitrage vidéo.
Lundi soir, la colère était trop grande pour dresser le bilan de ce Mondial réussi durant lequel les protégées de Niels Thijssen ont rempli leur mission en y ajoutant la manière.
Vingt-quatre heures après l’élimination, notre consultante Emilie Sinia a pris de la hauteur pour épingler les enseignements de ce passage belge dans la Lee Valley Hockey and Tennis Centre.
1 La défense a de l’avenir
"On peut être positif à 100 % par rapport à notre défense. Niels Thijssen a commencé par bosser sur cette ligne. Si on veut rivaliser avec le top, il faut d’abord être capable de ne pas prendre 3 ou 4 buts en une mi-temps. Il a fait des glissements. Notre défense est solide et jeune. Je souligne aussi le travail défensif des autres lignes. On a vu régulièrement Louise Versavel venir chercher les balles très bas. Barbara Nelen aussi. Avec deux scores de 0-0 sur 4 matches, on tient la meilleure preuve de notre force à l’arrière."
2 Une attaque opportuniste
"Toute l’équipe a une marge de progression et certainement l’attaque. Elles ont fait preuve d’opportunisme en marquant deux buts contre la Nouvelle-Zélande et six contre le Japon. Sur ce dernier match de phase de poule, elles marquent 6 buts sur 13 tirs."
3 Barbara Nelen, la meilleure Panther
"Je ne veux pas épingler des noms, mais tout le monde a vu l’efficacité de Barbara Nelen. Elle est complète. Grâce à ses capacités physiques, elle conserve toute sa lucidité jusqu’à la dernière seconde. Elle parvient à pousser l’équipe dans les moments compliqués. Quand une joueuse est en difficulté, elle passe la balle à Babs qui gère. Elle attire trois ou quatre adversaires sur elle, ce qui libère des espaces."
4 Mentalement, solide
"Les cicatrices du passé ainsi que les grandes joies ont conféré à cette équipe une âme. Ces filles sont toutes dotées d’une solide personnalité. Elles partent en mission sur le terrain. Face au Japon, la pression était maximale. Pourtant, elles ont joué comme à l’entraînement. Elles ont osé développer leur jeu offensif. A force d’affronter les pays du top mondial, l’équipe engrange de l’expérience."
5 Des progrès en shoot-out
"Je suis vraiment triste pour elles. J’aurais préféré une défaite 1-0 avant les 60 minutes qu’une défaite aux shoot-outs. Les gens n’imaginent pas, mais elles s’entraînent après chaque entraînement aux shoot-outs. Elles ont un plan en tête. Elles le répètent encore et encore en soignant le moindre détail. Avec le staff, elles analysent tout à la vidéo. Tout était prévu. Un seul facteur échappe à la préparation : la gestion du stress. Les shoot-outs sont tirés à des moments décisifs et de pressions intenses. On a vu qu’elles étaient mieux préparées. Au goal, Aisling D’Hooghe a été remarquable."
6 Un physique intéressant
"La base physique est là. Tout dépend maintenant du style de jeu que veut Niels Thijssen. Veut-il un jeu physique comme la Nouvelle-Zélande ou un jeu rapide à la balle comme les Pays-Bas ? Le travail effectué est top. On peut toujours grandir sur un plan physique."
7 Le collectif, pas qu’un mot
"Les 18 filles ont participé à la réussite de cette Coupe du monde. Je pourrais toutes les citer. Boon a été extra. Versavel sort trois gros matches. Vanden Borre a été exceptionnelle malgré tous les coups qu’elle a pris. Et que dire de Michelle Struijk qui n’a pas 20 ans ? Je le répète. Elles ont toutes réussi leur tournoi."
8 Niels Thijssen, le guide
"Niels Thijssen a disputé et réussi ses deux premiers tournois comme T1. L’an passé, il a ramené une médaille d’argent des championnats d’Europe. Ici, il a frôlé les quarts de finale du Mondial. Il place l’humain avant l’athlète. Avec lui, les filles jouent en confiance et peuvent laisser parler leur créativité."
9 Les jeunes, quelle audace !
"Là aussi, le tableau est positif et rassurant. Sophie Limauge est la plus jeune. Elle n’imite pas Babs, mais elle inspire confiance car elle ne perd pas la balle. Struijk et Leclef, aussi, ont laissé une solide impression. L’avenir s’annonce rose avec elles."
10 Un ADN belge se dessine
"Pour la première fois, on sentait que la Belgique alignait une équipe homogène qui ose jouer la carte offensive. Nous avons notre style : un jeu défensif basé sur des contres très rapides."