Marc Coudron : "Un stade national à Bruxelles en mars 2020"
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- Publié le 27-11-2018 à 07h54
- Mis à jour le 27-11-2018 à 08h37
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Le président de la fédération est confiant sur l’issue de ce dossier crucial. Au début de son premier mandat en 2005, Marc Coudron ne voyait pas l’utilité d’utiliser des deniers publics pour financer un stade national. Treize ans plus tard, il est déterminé à faire aboutir ce grand chantier dans les plus brefs délais car il reconnaît une urgence en la matière. "Le hockey a tellement évolué que nous avons besoin de ce stade", confirme le président de l’ARBH en évoquant deux modèles architecturaux qui trouvent grâce à ses yeux : le Wagener Stadium d’Amstelveen et la Lee Valley de Londres.
Le vote de la Pro League qui démarre dès 2019 a mis en exergue ce vide béant du hockey belge. Aucun endroit n’est capable d’accueillir un match international sans tribunes éphémères très onéreuses.
Consciente des forces du dossier, l’ARBH, qui travaille main dans la main avec les ligues du nord et du sud du pays, a fixé le cadre des prochains chantiers. "Nous aurons un centre national d’entraînement à Wilrijk qui est quasi prêt. En Wallonie, nous construirons un autre centre national d’entraînement car nous avons 10 équipes nationales : A, U21, U18, U16, U15. Le lieu reste à définir."
Bruxelles ne restera pas le parent pauvre de ces grandes manœuvres. "Afin de maintenir l’équilibre, nous privilégions Bruxelles comme terrain de notre stade national."
Ainsi, seuls les projets de la capitale sont encore approfondis. Uccle pousse deux sites : le Pasteur et le stade de football jouxtant Uccle Sport. Marc Coudron a rencontré le bourgmestre Boris Dilliès (MR). "Nous avons eu des discussions franches." Les négociations piétinent à cause de divergences entre les clubs. Le site Pasteur est classé Natura 2000 alors que l’endroit près d’Uccle Sport ne fait pas l’unanimité.
La capitale du hockey belge pourrait se faire doubler par la commune d’Evere qui a pris une sérieuse avance. Le vieux site de l’Otan a été analysé, mais le délai torpille la piste. En revanche, le White Star a tous les traits d’un dossier costaud. "Derrière le terrain principal, il existe tout un espace consacré au football américain. La place est suffisante pour y mettre un stade. La zone est proche de l’aéroport et des grands axes autoroutiers. L’endroit est dégagé et loin d’une zone riveraine."
Entre l’ARBH et l’échevin everois, on a passé le stade du simple souhait. "Nous sommes dans la dernière ligne droite avant de finaliser."
"Les travaux iront vite"
La question du parking reste épineuse. Marc Coudron botte en touche. "Dans 15-30 ans, la mobilité douce aura pris le relais. À Bruxelles, il existe le métro, le tram et le bus."
Même si aucun plan d’architecte n’a été dessiné, l’ARBH a rejeté les projets en dehors de la capitale. "Nous sommes toujours au stade des idées, confirme Marc Coudron. Nous ne perdons pas d’argent à explorer plusieurs pistes."
Bloqué entre les élections communales et régionales, le projet de stade national s’attaque à un autre défi : la course contre la montre. En janvier 2019, les Red Lions affrontent déjà l’Espagne en Pro League. Le premier match at home est fixé en avril. Idem pour les Red Panthers. L’ARBH perdra de l’argent à bâtir des tribunes éphémères. Marc Coudron est convaincu que le stade national accueillera le premier match de Pro League de la deuxième édition. "Si nous trouvons un terrain plat, ce qui est le cas au White Star, nous pouvons estimer que le projet sera achevé en moins de 18 mois", confie le président qui croit en son échéancier. "Un terrain a besoin d’une période de 4 à 5 ans entre les premières réflexions et la fin des travaux. Nous avons lancé notre action ‘stade national’ en 2015. Je crois fermement qu’il peut être bouclé pour 2020."
Le temps file. Tous les intervenants du dossier multiplieront les réunions d’ici le mois de mai afin de rendre ce projet concret. "Il nous faudra alors juste attendre le feu vert financier de la Région. Un terrain nécessite deux mois de travaux. Quant aux tribunes, on ne demande pas Wembley."
Un atout pour organiser la Coupe du monde en 2026 ?
L’ARBH ne ferme la porte à aucune source de financement d’un projet dont le coût est estimé entre 4 et 7 millions d’euros : le terrain coûte déjà 700 000 euros (il en faut deux) sans oublier les tribunes, les poteaux, les vestiaires, la lumière (1 200 lux)…
La Région de Bruxelles-Capitale prendrait à sa charge 75 % de la note.
Pour les 25 % restants, la facture se répartirait entre les communes, un éventuel club, l’ARBH, l’association des clubs (THL), les deux ligues…
Marc Coudron prie pour que le monde politique étende le tax shelter au domaine du sport.
"En culture, le tax shelter constitue une source de développement exceptionnelle. Il faut que le sport en bénéficie au plus vite. Il permettrait de financer 33 % du projet via des entreprises qui profiteraient d’avantages fiscaux. L’image de l’entreprise prend du même coup un bon boost", poursuit-il en rappelant qu’un million et demi de Belges pratiquent un sport. Il parle même d’une question de santé publique.
Les sponsors sont également invités à se manifester. Un système de naming - qui consiste à ce qu’un sponsor donne son nom au stade - n’est pas écarté. "Si un sponsor se manifeste pour une collaboration de longue durée, nous sommes ouverts à la discussion."
Chacun a marqué un vif intérêt au projet qui n’attend que le feu vert de la Région afin que les autres sources de financement se débloquent.
Une page de l’histoire du sport belge sera alors écrite car aucun sport en Belgique ne possède son propre stade. "Si tout se met en place, la Belgique est prête à se porter candidate à l’organisation de la Coupe du monde 2026", conclut Marc Coudron qui affirme qu’il ne sera plus président.