Commens et Pilet: "Chez les Panthers, il manque celui qui joue le rôle du méchant"
Adam Commens et Serge Pilet n’auront pas peur de virer Niels Thijssen, mais cette option n’est pas privilégiée pour le moment.
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Publié le 14-11-2019 à 06h45 - Mis à jour le 14-11-2019 à 22h46
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Adam Commens et Serge Pilet n’auront pas peur de virer Niels Thijssen, mais cette option n’est pas privilégiée pour le moment.
Les Red Panthers ont encore les yeux rougis par l’échec de Changzhou, mais les premières émotions se dissipent tout doucement. L’état major de l’ARBH, dirigé par le duo Adam Commens-Serge Pilet, passera les troupes en revue jusqu’à la semaine prochaine. En sport, le premier fusible qui saute est connu. L’entraîneur est souvent le bouc-émissaire. Son limogeage efface un échec et provoque un électro choc destiné à réveiller tout le monde. En 2015, Pascal Kina avait été sacrifié à cause d’un échec similaire à Brasschaat.
Faut-il virer Niels Thijssen pour relancer la mécanique des Reds ? Le Néerlandais vient de manquer ses deux principaux objectifs de 2019 : la qualification olympique et une présence en demi-finale des championnats d’Europe. De plus, les Panthers stagnent au ranking mondial. Depuis son arrivée en 2017, elles restent bloquées devant la porte du Top 10. Enfin, Niels Thijssen véhicule cette image de gentil grand frère tout doux alors que les Panthers ont besoin d’un dirigeant qui ose taper du poing sur la table.
Avec sincérité, le High Performance Manager, Adam Commens, n’écarte pas l’éventualité de présenter un C4 au T1, mais il analyse d’abord toutes les données. « Nous sommes amèrement déçus par cet échec en Chine », confie l’Australien. « Après chaque tournoi, nous procédons à une analyse minutieuse de la situation. Les performances n’ont pas manqué lors des 2 dernières années. » Le titre de vice-championnes d’Europe ou la 5e place en Pro League avec des succès contre l’Australie, la Grande-Bretagne ou la Nouvelle-Zélande voire la présence en cross-over lors de la Coupe du monde illustrent l’irrégularité de ce noyau qui a sombré lors de l’Euro 2019 et de l’Olympic Qualifier. « Ces résultats et le processus qu’ils cachent me donnent confiance. Niels avance dans la bonne direction. »
Le triumvirat – Commens, Coudron et Pilet- cherche plus à travailler dans la pérennité. Ils ont pris le temps d’évacuer l’immense déception de Changzhou. « Aucune décision ne peut être prise quand l’émotion est si forte », reprend Adam Commens. « Je suis un grand partisan de la continuité. En plus, la plupart des grands entraîneurs mondiaux sont engagés dans la préparation des JO. Je ne vois aucun remplaçant logique disponible. »
Les pontes ne changeront probablement pas la ligne du front à moins que la révolution ne naisse au cœur des troupes. Le High Performance Manager écoute attentivement les dépositions de chaque Panther. « J’ai demandé à toutes les filles déjà rencontrées si elles croyaient encore dans le projet avec Niels Thijssen. Je peux vous dire qu’elles le soutiennent toutes. »
Serge Pilet abonde en ce sens. Il ne cherche pas à faire tomber des têtes. S’il prévient que cet échec chinois est regrettable, il ne remet en rien en question le dessein des Red Panthers. Ambre Ballenghein and co profiteront toujours du même programme que celui de leurs homologues masculins. « Le développement du projet féminin reste prioritaire », assure le secrétaire général Serge Pilet. « Les plans ne changent pas. Elles perdront juste de la visibilité médiatique », poursuit le secrétaire général. « Je ne vois aucune raison de nous séparer de Niels Thijssen. Les résultats à Anvers et Changzhou ont été négatifs. Leur jeu a-t-il été à la hauteur ? En partie. L’engagement du staff est irréprochable. »
Si toutes les parties campent sur leurs positions, force est de constater qu’il faudra modifier quelques paramètres sous peine de revivre de cruelles désillusions. Cette équipe n’a pas la capacité de résister à la pression lors des plus grands rendez-vous. L’argument de l’accident de parcours n’est pas présentable. Les Red Panthers modernes doivent au plus vite figurer dans le Top 8 mondial et le Top 4 européen en présentant un jeu offensif et physique.
« J'ai présenté à plusieurs reprises mon point de vue sur la manière de développer une équipe de classe mondiale et sur les éléments qui composent ces meilleures équipes », analyse Adam Commens. « C'est une formule de base simple. Vous devez avoir plus de 5 joueuses de classe mondiale à leur position. Vous devez avoir un pc qui part de l’entrée du cercle et une gardienne au sommet. Ensuite, il faut des athlètes fortes physiquement et un plan de jeu. Ensuite, il faut dénicher assez tôt les talents de demain. Nous avons des athlètes et quelques joueuses exceptionnelles ainsi qu’une gardienne de qualité. Il nous manque un gros pc et la profondeur du noyau. Les Reds ont besoin de quelques filles qui changent la donne d’un match. Ce processus prendra quelques années et viendra des plus jeunes. »
Et le staff ? Il subira un ou plusieurs changements. Malgré la Pro League dès janvier, les Panthers entrent dans une période sans grand tournoi durant plus de 20 mois. Ainsi, il est temps de mettre de l’ordre en écartant ou en ajoutant de nouveaux profils. « Niels et les autres présentent tous un bon profil. Ils sont tous sur la même longueur d’onde. Il manque un gars qui joue le rôle du méchant à la manière d’un Michel van den Heuvel. Il a la franchise de mettre le feu aux poudres. »
Que les fans se rassurent. A tous les étages, les acteurs se regardent tous dans le miroir afin de bâtir le meilleur avenir possible. Personne n’est intouchable ni irremplaçable.