Judith Vandermeiren sur l'évolution des Red Panthers: "Toutes les filles sont capables de tenir un match"
Judith Vandermeiren compare la condition des Panthers en 2012 et 2022.
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- Publié le 06-02-2022 à 14h45
- Mis à jour le 06-02-2022 à 14h52
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Il y a 10 ans, Judith Vandermeiren avait conquis la confiance de Pascal Kina qui l'avait lancée dans le grand bain à l'occasion… des Jeux olympiques de Londres. Depuis 2012, la milieu n'a cessé de prendre de plus en plus d'importance dans le jeu des Red Panthers. À 28 ans, la joueuse du Braxgata attaque cette année 2022 avec une grande fraîcheur et de nombreuses certitudes renforcées par un stage à Valence très porteur. "J'aime ces semaines de stage qui nous permettent à toutes d'être à 100 % concentrées sur le hockey", glisse l'Anversoise.
Sous la direction de Raoul Ehren, vingt-six Red Panthers ont sué tantôt sur le terrain espagnol tantôt en salle de fitness. Avec des doubles sessions par jour, les Belges ont puisé loin dans leurs ressources physiques. Explosivité et endurance étaient au menu de chaque journée. Judith Vandermeiren appartient à cette génération qui a abattu un travail phénoménal pour ne plus être prisonnière d'une endurance trop limitée. La présence aux JO de 2012 a servi de grand déclic pour les filles. "À Londres, nous n'étions nulle part, confie Judith Vandermeiren. Le physique, c'est la base. Nous étions loin de l'Australie, des Pays-Bas ou de l'Angleterre. Nous avons ajouté des sessions au point de nous entraîner deux ou trois fois par semaine. Aujourd'hui, toutes les filles sont capables de tenir à un haut niveau durant tout un match."
Nouveau plan de jeu, nouvelles interrogations
Selon elle, les Reds sont devenues des athlètes il y a 5 ou 6 ans lorsqu'elles ont modifié leur approche du travail. "Avant, nous entrions dans une salle car nous devions. Maintenant, nous le voulons car nous en mesurons l'utilité lors des matchs."
Résumer le stage hivernal à des sessions de musculation et de fitness ne correspond pas à la pleine réalité. Les Red Panthers ont également besoin de renforcer leurs aptitudes mentales sans oublier de peaufiner les schémas tactiques. Le nouveau visage des Panthers est plus offensif que jamais. Les Reds passent de plus en plus de temps dans la moitié adverse à combiner pour entrer dans le cercle. Il n'est pas rare de voir leurs stats meilleures que celles de l'adversaire. Deux phénomènes ont expliqué cette petite révolution : la nomination de Raoul Ehren et l'arrivée de la nouvelle génération. "Raoul ne minimise pas l'importance d'une défense solide, mais il veut que nous cherchions d'abord une solution vers l'avant. À Den Bosch, il avait la même logique. Il nous demande d'oser initier une action offensive."
Cette évolution a amené son lot d'interrogations de la part d'une équipe qui n'avait pas l'habitude d'entrer si régulièrement dans les 25 adverses. "Que faire sur la base-line ? Comment déborder sur le flanc gauche ?" Les meetings ont succédé aux meetings. "Avant, nous n'entrions pas souvent dans le cercle. Par conséquent, nous ne nous posions pas toutes ces questions. En ce sens, nous parlons beaucoup de choix tactiques."
Le staff n'a pas attendu le stage pour opérer ces grands changements au niveau de l'approche. Contrairement aux Red Lions qui démarrent un nouveau cycle, les Red Panthers s'inscrivent plus dans une forme de continuité. Elles n'ont pas eu besoin de ce stage pour relancer la machine. "Nous sommes en cours de processus. Lors de l'Euro, nous avons livré un bon niveau de jeu. Nous restons dans cette dynamique positive et ambitieuse."
Une date à retenir : le 17 février
L’équipe est engagée dans un processus créatif où seule la constance à un haut niveau peut les aider à progresser. C’est là qu’intervient le dernier axe de travail : le mental. Cet ami instable qui leur a fait défaut à des moments très cruels. Les cicatrices du passé pourraient diviser cette équipe composée d’anciennes qui ont vécu les naufrages de Brasschaat en 2015 et de Changzhou en 2019.
"La question mentale est gérée par Raoul qui fait aussi appel à des consultants externes. Chaque personnalité a une réaction différente par rapport à une situation de stress. Nous devons les comprendre afin de mieux anticiper les comportements."
L'entraîneur a remis les clés du capitanat à trois filles issues de trois générations différentes : Barbara Nelen (31 ans), Alix Gerniers (29 ans) et Michelle Struijk (23 ans). Pour dédramatiser certains objectifs, le noyau cherche à se construire sur le long terme. "On parle sur 10 ans."
En juillet 2022, la Coupe du monde ne manquera pas d'intérêt. Quel sera le visage des médaillées de bronze du championnat d'Europe de 2021 ? Les plus jeunes Panthers l'affirment haut et fort. Elles veulent viser les médailles à chaque tournoi. Mondial y compris. "Les jeunes ont amené un esprit de gagnant et de l'arrogance dans l'équipe. Nous avions besoin de cette mentalité. Par le passé, nous n'osions pas nous exprimer. Les expériences anciennes nous ramenaient trop souvent à une forme de réalisme. Cet esprit positif actuel fait du bien", analyse celle qui travaille depuis deux mois chez Energy Lab.
Le 17 février, les Red Panthers découvriront le chemin qui mènera aux médailles vu que le tirage au sort des poules sera effectué. Avant cela, les 21 sélectionnées disputeront deux matchs de Pro League en Argentine.