L’affaire Monja peut-elle ruiner la saison du Léo ?
Les tensions sont vives en coulisses de la Division Honneur à la suite de l’affaire Monja et Albertario.
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Publié le 14-03-2022 à 19h07 - Mis à jour le 15-03-2022 à 15h24
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Ces deux Argentins ont disputé le championnat avec un visa touristique car ils n’ont pas reçu de permis de travail. Par conséquent, ils peuvent jouer à condition qu’ils ne touchent pas le moindre centime ou avantage en nature. Le Léo l’a juré sur l’honneur dans un document remis à l’ARBH. Seul souci, le hockey de 2022 est si professionnel qu’il est impossible que deux internationaux argentins de ce calibre n’aient pas touché de rémunération pour jouer dans le championnat belge.
Dans cet imbroglio juridique qui peut déboucher sur de lourdes sanctions pour le club ucclois, Justine Mahiat démêle le vrai du faux en posant le cadre légal. "Quand un joueur provient d’un pays en dehors de l’Union européenne, le club doit introduire une demande d’autorisation pour entrer dans le championnat", explique la responsable juridique de l’ARBH. Le joueur vient alors de franchir la première étape. Il réside en Belgique. S’il n’est pas rémunéré, un simple visa touristique valable deux fois trois mois – soit la durée du championnat - suffit. S’il est rémunéré, il a besoin d’un permis de travail, soit un document qui n’est pas simple à faire valider. En effet, l’État doit s’assurer que l’employeur peut honorer le contrat durant la durée du séjour du ressortissant.
Mercredi, une réunion se tiendra entre le président du Léopold et différents membres de la THL afin d’écouter les explications de Nicolas Leeuw. Le board de la THL se voit ensuite jeudi. "Ce sera un lieu pour écouter", explique Cédric Deleuze, le président de la Top Hockey League qui insiste sur le fait que le règlement est géré par l’ARBH. A l’avenue Dupuich, le président semblait tomber des nues. "Je suis surpris qu’on parle d’une affaire Monja. Nous avons envoyé comme d'habitude tous nos dossiers à la fédération. Nous avons reçu les autorisations. Donc, nos joueurs ont joué. J'entends beaucoup de choses", explique Nicolas Leeuw.
Du côté de l’ARBH, on se garde d’avoir commis une erreur. La fédération empile les demandes avant la saison pour les remettre entre les mains d’un cabinet extérieur qui est spécialisé sur ces questions. "L’ARBH ne contrôle pas", insiste Justine Mahiat. "Nous ne menons aucune enquête. Le visa touristique n’a rien d’illégal." Mais, il y a quelques années, les clubs de l’élite s’étaient mis d’accord sur un gentleman agreement pour ne plus utiliser ce subterfuge. En d’autres mots, si Monja n’a pas touché d’argent, le Léo s’e sortira avec une tape sur les doigts. Il faudrait qu’un acteur de DH puisse prouver que le joueur a perçu un salaire. Toute la famille n’en sortirait pas grandie. "Nous avons reçu une attestation sur l’honneur de la part du président du Léo qui affirme que le joueur n’a pas été payé. Une autorisation lui a été délivrée," poursuit Justine Mahiat. "Pour nous, il est difficile d’aller plus loin. A ce jour, nous n’avions reçu aucune plainte. Je n’entends que des bruits."
Il reviendra au comité de contrôle de démêler le vrai du faux. Si le Léo a commis une erreur, il pourrait perdre les points pris lors des 7 matchs disputés avec l’Argentin sans oublier le cas de sa compatriote. La rétrogradation n’est pas à l’ordre du jour car il faudrait démontrer une manipulation sportive ce qui n’est pas le cas.
Le hockey n’avait pas besoin de cette bombe à retardement qui montre que le sport moderne ne peut plus se contenter de belles promesses. La guerre se passe sur et en dehors des terrains. Seule certitude, Federico Monja, défenseur argentin, a disparu des radars. Le Léo est leader indiscutable de la DH sur un plan sportif. Et Monja n’a jamais joué un grand rôle dans l’effectif.