”L’Europe veut comprendre ce sentiment anti-européen à la FIH”: le président de la fédération belge de hockey s'exprime après la Coupe du monde
Le président de l’ARBH a profité de la Coupe du monde pour rétablir le contact entre la FIH et l’Europe.
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Publié le 31-01-2023 à 07h44 - Mis à jour le 31-01-2023 à 14h05
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Lundi, les Red Lions ont passé leur journée dans l’avion. Un long voyage chargé d’émotion pour les vices champions du monde. Au sein de la délégation belge, le président de la fédération (ARBH), Patrick Keusters, avait pris le même vol. Entre deux escales, à New Delhi, il s’est mis à l’écart dans l’immense aéroport pour évoquer les 7 derniers jours passés à Bhubaneswar. Entre sport et politique.
Patrick Keusters, comment vous sentez-vous le jour d’après ? Cette médaille d’argent a-t-elle un goût moins amer ?
”Nous ne pouvons pas minimiser la valeur de cette médaille. Nous n’en avons pas le droit. À chaud, je comprends la déception des Red Lions et de leur staff. À la fédération, nous étions déçus aussi dimanche soir. Cela se joue sur un shoot out. Lundi, la fierté a pris le relais. Ce tournoi était très relevé. Nous finissons à la deuxième place. C’est merveilleux.”
Les Red Lions sont-ils déjà de votre avis ?
”Ces gars sont solides et matures. Ils sont capables de mieux digérer cette défaite aujourd’hui par rapport à avant. Ils vont finir par réaliser qu’ils ont réalisé un grand tournoi. Il faut les remercier.”

Quelle est l’ambiance dans l’avion ?
”Le groupe agit de manière normale. Ils ne sont pas tous cachés dans un coin pour pleurer. Je crois qu’ils auront une dose d’émotion en retrouvant leurs proches à Zaventem mardi matin. Ils sont partis depuis 25 jours.”
Comment peut-on utiliser cette défaite pour construire l’avenir ?
”Le cap ne change pas. La fédération continuera à s’améliorer chaque jour. Le programme de préparation a fait ses preuves. Je les ai côtoyés durant une semaine. Leur concentration et leur discipline m’ont réellement surpris. Ces gars sont très professionnels.”
En tant que président de l’ARBH, votre mission avait aussi un caractère politique. Qu’avez-vous retenu de vos échanges avec vos homologues de l’EHF (European Hockey Federation) et de la FIH ?
”Avec la présidente de l’EHF, nous avons rencontré le président de la FIH, Tayyab Ikram. Moi, je voulais le voir pour lui exprimer notre joie d’avoir été choisi pour organiser la Coupe du monde 2026 à Wavre et à Amsterdam. Nous avons aussi abordé la question de la relation entre la FIH et les pays européens.”
Existe-t-il une union sacrée entre nations européennes ?
”Assurément. Nous avons cimenté encore un peu plus notre solidarité européenne. Avec Tayyab Ikram, nous avons exprimé notre point de vue sur ce sentiment anti-européen. Il était perceptible lors de la dernière élection à la FIH. Marc Coudron a été largement écarté. Même les deux candidats européens pour le board ont été mis de côté. Nous voulons au moins comprendre les raisons. Toute l’Europe a été choquée par ces élections. Nous avions proposé un amendement intelligent pour une amélioration des statuts. Il a été rejeté. Nous constatons une volonté de mettre l’Europe sur la touche. Nous ne sommes pas dupes. Il reste essentiel que le CA de la FIH représente l’entièreté des pays. Je songe notamment aux critères de qualification pour une Coupe du monde ou les JO.”
Êtes-vous rassuré par vos échanges avec Tayyab Ikram?
”J’ai senti une envie de dialoguer ce qui est positif. Nous voulons nous faire respecter. Ma méfiance reste en alerte. Nous, les Européens, nous sommes ouverts aux échanges.”
D’autant plus que le podium est 100 % européen…
”Sur un plan sportif, c’est très clair. L’Europe a pris les trois places sur le podium avec l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. Les joueurs ont montré qu’on ne pouvait pas nous mettre de côté.”
Vous avez aussi ramené des notes sur l’organisation indienne. En quoi cette Coupe du monde peut-elle vous inspirer en vue du Mondial de Wavre et d’Amsterdam en 2026 ?
”La province d’Odisha a tout fait pour se positionner comme la référence pour le hockey. On a vu la grandeur et la fierté. La région a mis le paquet. À l’aéroport, on voyait une réplique du trophée. Dans les rues ou sur les ponts, on voyait des publicités et des affiches un peu partout. Tout était disproportionné. L’organisation a été excellente tout comme le timing des matchs. Seul hic, la pollution était perceptible le soir et encore plus à Rourkela.”
En parlant de 2026, avez-vous l’intime conviction que le stade de Wavre sera construit et prêt à temps ?
”Je n’ai aucune inquiétude quant à l’aboutissement du projet. Avant notre départ, nous avons encore eu des réunions avec le ministre Adrien Dolimont et avec le bureau d’architectes. Tout le monde œuvre dans le bon sens. Le financement n’est plus un problème. En parallèle, nous avons beaucoup d’échanges avec nos homologues néerlandais. Tout va bien.”