Euro Hockey 2023: pour les Panthers, l'Euro a servi de tremplin idéal pour les Jeux de Paris
Vice-championnes d'Europe, les Red Panthers, désormais 4e à la FIH, ont confirmé leur nouveau statut mondial. En visant encore plus haut.
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- Publié le 28-08-2023 à 09h08
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Les Red Panthers ont réussi leur championnat d'Europe. Cette médaille d'argent a le goût de la continuité et de leur nouveau statut dans l'ordre européen. Désormais, elles figurent dans le même wagon que l'Allemagne et les Pays-Bas. Avec le secrétaire général Serge Pilet, notre consultante Emilie Sinia et quelques Red Panthers dont Vandermeiren, Englebert et Rasir, nous avons tiré les leçons de ces dix dernières journées.

Quel chemin pour se qualifier pour les JO de Paris en 2024?
Si l'Inde est championne continentale, elles se retrouveraient alors avec l'Espagne (FIH 8), la Nouvelle-Zélande (9), la Corée du Sud (12), l'Irlande (13), les USA (16), l'Italie (18) et l'Uruguay (25). Elles doivent finir dans le Top 3 de cette poule de huit équipes.
A l'Euro, seule le titre de championne d'Europe était qualificatif pour les Jeux olympiques de Paris. Par conséquent, les Red Panthers devront disputer un tournoi qualificatif soit en Espagne, soit en Chine. Elles seront fixées le 6 novembre, soit au lendemain du dernier championnat continental (Le Panamerican Games). A l'heure actuelle, il est fort probable que les Belges soient premières têtes de série et se retrouvent dans la poule A qui jouera en Espagne, à Valence. Si l'Inde est championne continentale, elles se retrouveraient alors avec l'Espagne (FIH 8), la Nouvelle-Zélande (9), la Corée du Sud (12), l'Irlande (13), les USA (16), l'Italie (18) et l'Uruguay (25). Elles doivent finir dans le Top 3 de cette poule de huit équipes. "Moi, j'entends parler de médaille à Paris, dit le secrétaire général Serge Pilet. Je veux d'abord voir la qualification. Je crois dans le groupe qui a toutes les qualités pour le faire, mais il faut le faire d'abord. Je reste humble." Elles évitent l'Allemagne et l'Angleterre ce qui constitue une excellente nouvelle.
Deux équipes au sommet, une excellente image
Ces dix dernières années, les Red Lions avaient pris toute la couverture médiatique. Les Red Panthers brillaient sur courant alternatif. Pour la première fois, les deux équipes disputaient un tournoi en même temps avec un objectif quasi semblable. "Nous avons remarqué un grand engouement médiatique, confirme Serge Pilet. Outre nos fidèles partenaires médias, nous avons accueilli avec plaisir deux chaînes télévisées: RTL et VTM. Elles ont acheté les droits et déployé un grand effort pour assurer une couverture de qualité. Les médias du nord du pays étaient aussi plus présents."
L'égalité entre les messieurs et les dames est essentielle. Depuis janvier, nous donnons le même salaire aux Lions et aux Panthers.
Sur un plan marketing aussi, les retombées sur très positives. Sur le terrain et à travers les interviews, les Red Panthers et les Red Lions ont brillamment défendu les valeurs du hockey. Les partenaires jubilent. "Pour nous, c'est important d'avoir nos deux équipes compétitives. Tous nos sponsors sont associés aux deux noyaux. Pour eux, l'égalité entre les messieurs et les dames est essentielle. Depuis janvier, nous donnons le même salaire aux Lions et aux Panthers. On voit que le soutien pour les filles grandit. Avant, les gens venaient en Pro League pour le match des messieurs. Maintenant, ils viennent plus tôt pour voir les filles aussi."
Prochaine étape : un jeu offensif plus rapide
Le projet des Red Panthers tient la route sur un plan sportif. Seul l’entraîneur des Pays-Bas n’y croit pas (encore). "C’est dommage que la Belgique joue de manière si défensive contre nous, disait Paul van Ass après la finale. Je n’ai rien contre ces filles, mais soyons honnêtes, la finale n’était pas passionnante. Nous avons joué de manière trop bâclée car il faut être deux pour danser le tango. Quand nous menions 3-1, ces Belges ne faisaient toujours rien. J'avais espéré qu'elles attaqueraient. Ce n'était pas excitant du tout. Je le regrette vraiment."
Son regard est implacable. Certes, les Red Panthers ont encore du chemin à parcourir, mais elles ont réussi à confirmer à cet Euro qu’elles sont fiables et régulières.

Après avoir observé durant un an les Red Panthers en 2020, Raoul Ehren a franchi le cap en devenant leur T1. En trois ans, il a apporté ce que personne n’avait réussi avant lui : la régularité d’un tournoi à l’autre. Aux Euros 2021 et 2023, elles sont montées sur le podium. Elles ont achevé la Coupe du monde en 2022 à la sixième place en perdant en quart de finale. Lors de ces trois monuments, le parcours des Reds a toujours été brisé par les Pays-Bas.
Cette régularité, confirmée aussi en Pro League, les a menées à la quatrième place mondiale, mais elles n’ont pas encore les armes pour battre à la régulière les Pays-Bas, l’Australie et l’Argentine.
"Durant ce tournoi, nous avons pris conscience de notre position dans le classement mondial, insiste celle qui a été élue meilleure joueuse du tournoi, Charlotte Englebert. Il nous reste encore beaucoup de travail."
Aujourd’hui, les Red Panthers peuvent s’appuyer sur une défense très solide autour du trio Vanden Borre-Brasseur-Puvrez. Blockmans et Breyne ne sont pas encore à leur pic de maturité, mais elles ont de bons arguments à faire valoir. Leur travail est simplifié par la pression mise par les milieux à l’image de Michelle Struijk.
Durant les 10 prochains mois, les Red Panthers devront garder cette base défensive en osant plus prendre le jeu à leur compte. Les milieux doivent toucher plus de 'balles offensives'. Il leur manque ce jeu avec de longues passes verticales pour remonter plus vite un terrain. "Nous sommes rapides à la balle. Chez les Néerlandaises, c’est la balle qui est rapide", résume notre concultante Emilie Sinia. "Elles ont compris que la balle est toujours plus rapide que l’être humain. Cela accélère tout leur jeu."
Leur jeu n’est presque plus ralenti par des déchets techniques. Physiquement, elles tiennent la distance, mais perdent trop d’énergie à courir derrière la balle. L’attaque doit venir très bas pour recevoir des balles. "Tout part du physique. Nous pressons bas ce qui demande plus d’énergie pour aller dans le cercle", ajoute Justine Rasir.
Judith Vandermeiren, très touchée par la défaite en finale, porte le projet depuis plus de 10 ans. "Nous avons franchi un cap au niveau de la défense, confirme la joueuse du Braxgata. Nous devons plus bosser encore à la balle pour faire mal à tout le monde." Notre consultante Emilie Sinia insistait sur ce point. "En défense, on ne lâche plus rien. Notre press récupère beaucoup de balles. Physiquement, elles sont capables de tenir. On le voit lors d’un contre. Le repli défensif est très rapide. Mine de rien, notre pc tournait bien aussi. J’attends désormais de les voir moins dribbler et d’être plus efficace dans le cercle."
Avec huit filles de moins de 23 ans
Depuis quelques années, le noyau n’a cessé d’évoluer dans le sens d’un rajeunissement. L’ancienne génération des Jeux de Londres avait joué le rôle vital de pousser les Reds vers les grands tournois. Mais, les traumatismes du passé ont souvent tétanisés ces filles dans les grands rendez-vous. Depuis quatre ans, les anciens cadres ont été mises à la porte pour apporter des athlètes modernes nourries depuis leur enfance à la haute ambition. A Mönchengladbach, Emily White, élue meilleure jeune du tournoi, a symbolisé cette jeunesse conquérante. A ce jour, huit joueuses majeurs du projet ont moins de 23 ans : Blockmans (21), Breyne (22), White (19), Rasir (21), Mariën (21), Brasseur (21), Englebert (22), Ballenghien (22). Elles n’ont aucune blessure du passé et une ambition qui frôle l’arrogance. L’avenir leur appartient. "J’ai vu que l’intensité sur des matchs de l’Euro n’était pas la mienne qu’en Pro League", confie Emily White qui a rejoint le projet Panthers en septembre dernier. "Je suis fière ce ce que j’ai montré, mais surtout de l’équipe."
Serge Pilet n'est pas surpris par l'éclosion des jeunes. "Ces filles rivalisent avec les Pays-Bas et l'Allemagne depuis qu'elles jouent en U16. Alors, pourquoi devraient-elles avoir peur en 'A'? Chez les filles, je constate depuis quatre ou cinq ans que les U16, U18 et U21 ont franchi un gros cap. Elles ont amené cet état d'esprit chez les Panthers."
Une nouvelle arrogance ‘à la Red Lion'
En fonction de l’âge de la joueuse, les ambitions annoncées avant le tournoi variaient entre le podium et la médaille d’or. Les jeunes ont osé afficher des objectifs sans complexe. D’ailleurs, le discours ne change pas. Pour le prochain tournoi qualificatif, ces jeunes font abstraction de la chape de béton qui s’abattra sur leurs épaules. En janvier, elles devront finir dans le top 3 d’une poule sans les trois meilleures nations mondiales. "Je prends ce tournoi comme un autre", prévient déjà Lotte Englebert. "Je ne suis pas inquiète. Nos adversaires sont tous à notre portée. Nous devons finir dans le top 3. Le passé est derrière nous. Moi, j’aurais aimé joué le qualificatif en Chine pour boucler la boucle." Justine Rasir allait encore plus loin. "La qualif, elle est acquise. Comme ce n’était pas à l’Euro, ce sera en janvier. Quand je vois comment on bosse, il n’y a aucune raison de ne pas y croire."
A 29 ans, Judith Vandermeiren nuance ces propos. "Nous vivrons des moments sous pression, mais je veux voir plus loin. Cette équipe a une belle histoire à vivre à Paris et après-2024."
Un buget BeGold de quatre millions en équilibre
Les Red Lions et les Red Panthers ont atteint le gratin mondial grâce à un système d'entraînement performant rendu possible par l'apport financier des partenaires. Au niveau des institutions, le COIB, l'Adeps, Sport Vlaanderen et la Loterie nationale sont les quatre piliers essentiels pour financer nos équipes BeGold (de U15 à A). Chaque année, ces équipes coûtent quatre millions d'euros. "Je remercie ces quatre institutions qui croient toujours en nous. Nous avons des années plus chères comme... 2023, dit Serge Pilet. Tout dépend des événements. Nous avons eu la Coupe du monde des messieurs en Inde en janvier, la Pro League, l'Euro et la Coupe du monde indoor en février. Nous aurons encore les Coupes du monde U21 en Malaisie (boys) et au Chili (girls). Chaque année, nous définissons un budget que nous soumettons à nos partenaires. En fonction des apports, on fait des choix. La Coupe du monde des Red Lions a coûté 100.000 euros."