Michael Schumacher, champion du monde en juillet
L'Allemand Michael Schumacher (Ferrari) a remporté un cinquième titre de champion du monde des pilotes de Formule 1 en s'imposant dans le Grand Prix de France, onzième épreuve du Championnat du monde, dimanche sur le circuit de Nevers/Magny-Cours. Schumacher égale ainsi le record de l'Argentin Juan Manuel Fangio.Dimanche, l'Allemand a devancé le Finlandais Kimi Raikkonen (McLaren-Mercedes), deuxième, et l'Ecossais David Coulthard (McLaren-Mercedes), troisième.
Publié le 20-07-2002 à 00h00
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Il ne manquait plus qu'un cinquième titre mondial pour faire définitivement de Michael Schumacher l'homme des records de la Formule 1: depuis le Grand Prix de France, dimanche à Magny-Cours, voilà qui est fait.
Le seul qui lui manque encore, celui des "poles" du regretté brésilien Ayrton Senna, l'Allemand aura sans doute bien du mal à l'atteindre. D'autant que le Colombien Juan Pablo Montoya (Williams-BMW), à défaut de lui contester les victoires, s'évertue à lui compliquer la tâche.
Victoires, meilleurs tours en course, points, l'Allemand affole les compteurs, lui qui s'est imposé sur tous les circuits du monde. Même si le succès acquis en Autriche, le 12 mai dernier, restera comme une "tache" dans le formidable parcours du nouveau quintuple champion du monde cette saison.
Huit victoires en onze courses, deux deuxièmes places et une troisième, Michael Schumacher a rapidement "tué" le Championnat du monde. Par son talent mais aussi et surtout grâce à une monoplace fabuleuse d'efficacité et de fiabilité, la F2002, oeuvre du technicien sud-africain Rory Byrne. Sans oublier une organisation sans faille de la Scuderia, bâtie autour et pour le pilote allemand.
La politique de Ferrari de tout concentrer sur le seul Michael Schumacher, si elle semble excessive, n'en a pas moins fait ses preuves.
Jamais avant lui un pilote n'avait été sacré six courses avant le terme de la saison. Même s'il ne manque jamais de souligner qu'il n'appréciera les records que "vieux, les petits enfants sur les genoux, une bière à la main", Michael Schumacher est sensible à un palmarès grossi Grand Prix après Grand Prix.
Rapide, sûr, incisif, le quintuple champion du monde déploie tout son talent en course. Nul mieux que lui sait exploiter toutes les situations, les conditions changeantes de piste, avec l'aide de son complice de toujours, le génial tacticien Ross Brawn, directeur technique de Ferrari.
Ses premiers titres chez Benetton (1994 et 1995), Michael Schumacher les avait obtenus avec lui. Et avec Rory Byrne à la conception technique. En réunissant les deux hommes autour du pilote allemand, Jean Todt, directeur général de Ferrari, s'était donné tous les atouts pour propulser la Scuderia vers les sommets et Michael Schumacher vers les records.
Formidable machine à gagner, Michael Schumacher a ses défauts, le revers de la médaille. Tendu vers un seul but, le succès, l'Allemand a souvent outrepassé les limites pour parvenir à ses fins. Comme en 1994 quand il bouta Damon Hill (Williams-Renault) lors du dernier Grand Prix d'Australie, à Adelaïde, pour enlever son premier titre.
Comme en 1997 encore quand, en accrochant Jacques Villeneuve (Williams-Renault) lors de l'ultime épreuve de la saison, au Grand Prix d'Europe à Jerez, il espérait, à tort, obtenir un nouveau titre.
Autant d'excès qui, avec l'épisode de l'Autriche, le "cadeau" de Rubens Barrichello, ont écorné l'image de Michael Schumacher. Sur la piste, ce dernier passe pour un "tueur". En dehors, toutefois, l'Allemand redevient un père de famille attentionné. Un homme de coeur.
Toujours disponible pour des grandes causes au profit des enfants, ambassadeur de l'UNESCO, Michael Schumacher ne ménage pas ses efforts au profit des oeuvres caritatives, comme il ne peut rester insensible aux événements.
N'avait-il pas songé tout arrêter l'an passé au lendemain des attentats du 11 septembre à New York ? Depuis, Michael Schumacher a retrouvé le goût de la vie. Et de la chasse aux records avec, pour prochain objectif, un sixième titre mondial.
Michael Schumacher ne pouvait pas cacher son émotion, dimanche sur le circuit de Nevers/Magny-Cours. Les yeux larmoyants, l’Allemand éprouvait une certaine peine à parler. «Comment je me sens? Je ne trouve pas les mots», bredouillait-il. Avant de se reprendre et de poursuivre: «A dix tours de l’arrivée, j’ai attaqué fort pour mettre la pression sur Kimi (Raikkonen). Je ne sais pas si c’est ça ou de l’huile sur la piste mais quand il a filé tout droit, j’ai saisi l’opportunité. Le titre était dans la poche». «Soudain, j’ai pensé à ce titre, reprenait Michael Schumacher. Et les cinq tours qui ont suivi ont été les plus durs de ma carrière. J’ai ressenti une pression énorme sur les épaules. A l’arrivée, j’étais si excité, si ému». «Je suis tellement fier, avouait-il. Mon équipe est tellement formidable, la motivation de chacun est si grande. Je ne veux pas citer de noms. J’aime chaque gars, on a une relation formidable. Et leur dire merci n’est pas un mot assez fort».