Les adieux de Mika Hakkinen

Sans aucune surprise, Ron Dennis a annoncé hier, entre les deux séances libres, que son écurie McLaren-Mercedes poursuivrait sa collaboration en 2003 avec David Coulthard, Kimi Raikkonen et Alexander Wurz, à qui le statut de troisième pilote promettrait une place en GP au cas où la FIA déciderait d'obliger les équipes à aligner trois voitures.

Cette annonce mettait-elle un terme définitif à la carrière du double champion du monde (1998 et 1999) Mika Hakkinen?

La réponse nous fut donnée en images au centre de presse par le Finlandais lui-même crevant soudainement, une dernière fois, l'écran. `Je ne suis pas quelqu'un de très émotif´, débuta paisiblement le vainqueur de 20 grands prix et auteur de 26 poles en 161 courses assis au bord d'un lac de son pays. `J'éprouve quelques difficultés à exprimer mes sentiments. Dès lors, j'ai préféré vous montrer ce petit reportage sur ma nouvelle vie. La façon dont je coule des jours heureux, en famille. Sans doute vous comprendrez mieux ma décision.´

Un petit film émouvant dans lequel on vit notamment le champion nordique se balader en quad avec sa femme Erja et leur petit Hugo, 2 ans et demi, dans les forêts, jouer au croquet ou faire le fou avec son gamin sur un bateau gonflable. Une vie normale de bon père de famille. `Dans quelques années, il sera trop tard pour revenir en arrière, pour voir grandir mon fiston. Et je ne veux pas rater ces moments privilégiés de vrai bonheur.´

Une retraite mûrement réfléchie au cours de cette année sabbatique. `Au grand prix de Monaco 2001, j'ai été trouver Ron Dennis et je lui ai dit que je voulais arrêter. A ce moment, il s'est montré très chic avec moi et m'a conseillé de ne rien précipiter. C'est lui qui m'a proposé de prendre une saison de recul. En me laissant la porte ouverte. Mais lorsque je suis revenu dans le paddock de Monaco en mai dernier, j'ai compris que ma décision était définitive. La F 1 m'a apporté tout ce que je souhaitais. En 1995, je me suis sorti d'un grave accident. Je ne veux pas abuser de ma chance. Je veux désormais m'occuper des miens, sans aucun projet pour le futur.´

Et Erja, son épouse depuis cinq ans jugée comme la principale responsable - avec le manque relatif de compétitivité de McLaren face à Ferrari ces dernières années - de cette retraite anticipée de conclure: `Parler de retraite à 34 ans est quelque chose de choquant. Mika se retire du sport, mais pas de la vie active. Mon principal voeu aujourd'hui est de voir notre famille encore s'agrandir...´

Qui a dit que la F 1 faisait perdre la notion des vraies valeurs? Salut l'ami Mika. Et encore bravo.

© Les Sports 2002