Schumi: `Je remercie Dieu´

Il l'avait déjà annoncé dimanche dernier après son sacre de Magny-Cours. Et le répéta samedi après avoir décroché la 47e pole position de sa carrière, la 4e seulement cette année, trois mois après l'Espagne, mais surtout la première ici: cette 62e victoire, il en rêvait.

O. d.W.
Schumi: `Je remercie Dieu´
©EPA

ENVOYÉ SPÉCIAL EN ALLEMAGNE OLIVIER DE WILDE

HOCKENHEIM Il l'avait déjà annoncé dimanche dernier après son sacre de Magny-Cours. Et le répéta samedi après avoir décroché la 47e pole position de sa carrière, la 4e seulement cette année, trois mois après l'Espagne, mais surtout la première ici: cette 62e victoire, il en rêvait. Pour combler une lacune à son palmarès, Hockenheim étant le seul circuit du calendrier où l'Allemand n'avait encore jamais imposé sa Ferrari. Mais surtout pour que la fête des 120.000 supporters venus célébrer son 5e titre soit totale. Et son voeu a été exaucé sans qu'il ne doive rien à la chance. `En six ans, je n'avais encore jamais réussi à faire gagner mon bolide rouge dans ce qui est supposé être mon Grand Prix´ ( NdlR: il a déjà imposé sa Ferrari at home mais au Nür- burgring dans le cadre des GP d'Europe ou du Luxembourg), s'émerveillait-il, visiblement aussi comblé de bonheur -mais moins ému- qu'il y a une semaine en France. `Après mon absence de 1999, je restais même sur deux abandons. Mais cette fois, tout a parfaitement fonctionné. On a déjà réalisé tellement de choses incroyables cette année que je remercie Dieu de m'avoir encore permis d'offrir ce cadeau aux fans allemands. Je pense qu'ils ont apprécié. Moi aussi... Je n'ai qu'un regret: qu'à cause d'un problème en vue du but, Ralf n'ait pu assurer le doublé Schumacher. Mais qu'il ne se tracasse pas trop. On aura d'autres occasions.´

Après une petite tape fraternelle, ce petit mot gentil du grand frère ne remontait pas le moral d'un Ralf maudit d'un bout à l'autre. Comme aux essais la veille où il assura une première ligne 100% Schumacher, le pilote Wil- liams-BMW fut le seul à mettre un instant en doute le nouveau triomphe de l'égal de Fangio. Lorsqu'il s'arrêta pour son premier ravitaillement au 27e tour, Michael ne comptait plus que 2 secondes d'avance (l'écart culmina lors de ce début de course à 5.3 au 21e tour avec la malheureuse collaboration du bouchon Trulli). Ralf fondait sur lui. Et sans les obstructions de la Renault de l'Italien et -bien involontaire- de la BAR à l'agonie de Villeneuve, rien ne dit que la Williams ne serait pas repartie devant après son premier arrêt. `J'ai été inquiet, c'est vrai, avouait le quintuple champion du monde. Après un bon départ, j'ai constaté que nous nous étions quelque peu trompés dans nos pressions de pneus. J'ai d'abord essayé de les préserver, puis j'ai dû me battre pour conserver l'avantage face au retour de mon petit frère. Heureusement, on a bien rectifié le tir avec les 2e et 3e trains.´

Après une semaine très chargée en émotions, le prophète allemand pouvait prendre un repos cent fois mérité. `Maintenant je vais enfin pouvoir me relaxer. Prendre quelques jours de vacances avec ma famille. J'en ai bien besoin pour recharger mes batteries pour la fin de championnat où je comp- te encore prendre bien du plaisir.´

En remportant les cinq derniers Grands Prix pour établir un nouveau record? `Pourquoi pas. Avec cette voiture, je peux gagner partout...´

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Plus de records A l'image de la cérémonie d'inauguration officielle de ce nouveau stade automobile sans âme ni relief voyant Boris Becker, l'ex-sportif n°1 allemand, couper le ruban, ce 62e succès avait été annoncé et programmé par Michael Schumacher. Comme s'il n'avait déjà pas assez goûté au champagne depuis une semaine, Schumi tenait absolument à fêter son record de 5 titres mondiaux par un nouveau succès dans son GP d'Allemagne, le premier en rouge et le premier coiffé d'une casquette 5 étoiles. Une victoire lui permettant d'égaler un nouveau record: celui des succès en une saison. Neuf sur 16 GP pour Nigel Mansell en 1992. Aujour- d'hui, le pilote Ferrari est déjà à 9 sur 12. Avec cinq courses pour encore augmenter ce phénoménal score. En devenant à nouveau prophète en son pays (il s'était déjà imposé ici en 1995 sur Benetton-Renault), le génial Teuton a aussi bouclé l'équivalent d'une saison sans jamais renoncer. Pour le reste, le spectateur neutre ne s'amusa que lors du dépassement de Montoya sur Raikkonen, à nouveau le plus rapide d'une formation McLaren-Mercedes ayant mystérieusement perdu une seconde au tour en une semaine avant d'exploser un pneu. Quant à Ralf, il y a cru durant 20 tours avant de jouer de malchance. En F 1, la chance sourit souvent au même. Ce n'est pas Barrichello qui dira le contraire... © Les Sports 2002

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