Schumacher: «Sorry, j'ai gaffé»
Publié le 23-03-2003 à 00h00
SEPANG «Michael Schumacher est sans doute le meilleur lorsque tout va bien pour lui. Mais dès qu'il est sous pression, il devient vulnérable et commet des erreurs.»
Cette vérité, Juan Pablo Montoya prit un malin plaisir à nous la rappeler avant même d'être une des principales victimes (monté sur les freins pour éviter les deux monoplaces en perdition, le pilote Williams- BMW se fit percuter à l'arrière -aileron arraché- par un Pizzonia moins vif que lui) de l'étonnante et inhabituelle maladresse de Michael Schumacher au départ de ce Grand Prix. Au coude-à-coude dans le premier virage avec un David Coulthard plus prompt à l'extinction des feux, Schumi, sans doute resté un peu trop longtemps au soleil, vit un mirage dans le premier gauche. Un trou n'existant pas. Une porte fermée à clé dans laquelle le quintuple champion du monde voulut foncer avant de freiner -trop tard- ses ardeurs pour échouer dans l'arrière de la Renault du pauvre Trulli, ruinant la course de l'Italien et semant la pagaille dans le peloton. «J'ai gaffé. Cela ne passait jamais. J'ai commis une grosse erreur d'appréciation. Sorry. Dès la fin de la course, je suis parti m'excuser auprès de Jarno.» Le genre de faute auquel le dieu de la F 1, peut-être un peu trop nerveux et pressé de rectifier le tir après ses autres erreurs de jugement australiennes, ne nous avait plus habitués. Mais comme toujours, malgré une pénalité qu'il jugeait lui-même méritée («voilà ce qui arrive lorsqu'on fait une telle bêtise»), Schumi s'en tira à bon compte avec une monoplace capable de reprendre la piste après un changement d'aileron. «Finalement, je limite encore bien les dégâts en me loupant sur deux GP mais en comptant tout de même huit unités. Cela aurait pu être pire. Nous nous attendions à souffrir ici avec la chaleur et nos Bridgestone. Ce sera peut-être encore le cas au Brésil. Mais au plus tard pour Imola, avec la nouvelle F 2003-GA, on sera de retour à notre place: devant. Même si je crains que les McLaren, nettement plus compétitives cette saison, nous mettent des bâtons dans les roues tout au long de l'année.
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