Michael Schumacher redevient humain

Le premier gros accrochage de la saison 2003, dimanche dès le 2e virage du GP de Sepang, a été accueilli en salle de presse par une salve d'exclamations. Non pas que la majorité des suiveurs soit anti- Schumi mais tout simplement parce qu'après trois années de domination complète du quintuple champion du monde et de son écurie rouge, on est heureux de pouvoir enfin voir et raconter autre chose. Et avec les succès d'Alonso samedi, puis de Raikkonen le lendemain, on a été servis en nouveautés.

OLIVIER DE WILDE
Michael Schumacher redevient humain
©EPA

ENVOYÉ SPÉCIAL EN MALAISIE

Le premier gros accrochage de la saison 2003, dimanche dès le 2e virage du GP de Sepang, a été accueilli en salle de presse par une salve d'exclamations. Non pas que la majorité des suiveurs soit anti- Schumi mais tout simplement parce qu'après trois années de domination complète du quintuple champion du monde et de son écurie rouge, on est heureux de pouvoir enfin voir et raconter autre chose. Et avec les succès d'Alonso samedi, puis de Raikkonen le lendemain, on a été servis en nouveautés.

En fait, on peut se demander si la Scuderia et son leader eux-mêmes ne commençaient pas à se lasser d'un succès devenu banal car trop coutumier. L'événement aujourd'hui, c'est quand Michael Schumacher ne gagne pas.

Mais à Melbourne, puis à Sepang, le héros allemand a d'abord été battu par lui-même. Par des erreurs de jugement (mauvais choix de pneumatiques, mauvaise stratégie, puis erreurs d'appréciation d'abord lors du duel perdu face à... Kimi Raikkonen, l'envoyant dans l'herbe australienne, puis face à Trulli en Malaisie) qu'il ne commettait plus ces dernières années. Des fautes le rendant d'un coup plus humain. Non, Schumi n'est pas un robot programmé pour remporter des Grands Prix. Mieux encore, désormais il sait reconnaître quand il a failli. Cela aussi, c'est nouveau.

Car s'il a bien commis une grosse gaffe en envoyant dimanche Trulli tondre le gazon, nul doute que ce n'était, cette fois, pas intentionnel. Les commissaires sportifs auraient d'ailleurs très bien pu aussi considérer cette glissade comme un simple fait de course. En réagissant de manière saine, en s'excusant sincèrement auprès de l'Italien, l'homme décidant sans doute trop vite et contre son gré de l'issue de la course a été pardonné.

A l'issue de ce nouveau GP perdu par Ferrari qui ne peut déjà plus faire aussi bien que ses 15 victoires de l'an dernier, certains considèrent déjà que l'ère Schumi était peut-être déjà terminée.

Mais deux échecs ne suffiront pas à détruire le mental et l'ambition des champions du monde. Que du contraire, sans doute, attiseront-ils à nouveau une soif de succès plus qu'étanchée ces dernières saisons. Bien sûr que Schumi reste le principal favori à sa succession et peut toujours rêver d'une 6e couronne. Il suffirait d'ailleurs d'une première place dans douze jours au Brésil associée à une contre-performance de Raikkonen pour que le baron rouge reprenne le leadership...

© Les Sports 2003

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