Raikkonen double la mise dans la confusion
Ce fut un Grand Prix fou, déboussolant, impossible à disséquer de manière rationnelle. On parlera donc de confusion mais aussi d'une magnifique bataille dont les plus perspicaces et les plus habiles ou chanceux ont émergé. Le ciel, bien sûr, s'en est mêlé. La pluie, abondante, par moments, joua un rôle déterminant, comme les pneus d'ailleurs réagissant bien ou mal à quelques secondes d'intervalle.
Publié le 06-04-2003 à 00h00
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SAO PAULO Ce fut un Grand Prix fou, déboussolant, impossible à disséquer de manière rationnelle. On parlera donc de confusion mais aussi d'une magnifique bataille dont les plus perspicaces et les plus habiles ou chanceux ont émergé. Le ciel, bien sûr, s'en est mêlé. La pluie, abondante, par moments, joua un rôle déterminant, comme les pneus d'ailleurs réagissant bien ou mal à quelques secondes d'intervalle.
Alors, qui a vaincu ? On aurait pu parier sur Coulthard, Raikkonen, Barrichello et même Fisichella. Au moment du baisser du drapeau à damiers, l'Italien était même en tête et prêt à savourer sa première victoire. Mais comme la course fut arrêtée, à la suite du terrifiant accident d'Alonso, on fit les comptes deux tours plus tôt. Et Raikkonen, tout surpris, monta sur la plus haute marche du podium pour la deuxième fois en quinze jours. Chez Jordan, ils avaient la mine déconfite. On les comprend. Des choix stratégiques judicieux leur permirent toutefois de terminer 2e devant Alonso (pas sur le podium mais à l'infirmerie!) et le malheureux Coulthard, revenu aux stands pour un dernier ravitaillement, trois tours avant l'arrêt de la course. Une boucle de plus et il eût été la star de ce dimanche. Son équipier a pris le flambeau. Ron Dennis peut être heureux. McLaren-Ferrari: 3-0!
Si l'arrivée fut mouvementée, le départ aussi! Des pluies diluviennes le retardèrent. On lâcha les chevaux derrière safety car. L'assaut fut donné par Barrichello, très rapidement noyé. En cause, des pneus Bridgestone moins efficaces en début de course.
Raikkonen (McLaren) et Montoya (Williams), parti du diable vauvert, s'installèrent au commandement, faisant preuve d'une virtuosité éclatante. Au même titre d'ailleurs que Coulthard, bientôt revenu en 2e position, l'étonnant Webber (Jaguar) et Michael Schumacher.
Accidents en cascade
Mais un incident mit la course entre parenthèses puisque la safety car reprit du service. La Jordan de Firman, une roue en balade, virevolta dangereusement et accrocha le pauvre Panis. Il y eut des débris de carbone partout. On avait frôlé la catastrophe. Grâce à la voiture de sécurité, ils en profitèrent tous, ou presque (Raikkonen, de manière surprenante, ne rentra point), pour ravitailler.
Et bardaf, de nouvelles embardées!! Pizzonia fut le premier à s'envoler. Puis, Montoya. Et bientôt, Michaël Schumacher. Tous au même endroit! Chez Williams et Ferrari, cela ne rigolait pas... Verstappen et Button, bientôt, les imitèrent. Coup sur coup, la safety car revint deux fois aux affaires. C'était à n'y rien comprendre...
Coulthard avait désormais l'avantage sur Barrichello. Ralf Schumacher dominait (mais pas pour longtemps) Alonso, bientôt pénalisé, et Raikkonen, qui avait ravitaillé trop tard. Mais très bientôt, il reprit la bonne trace.
Un superbe mano a mano opposa alors Coulthard à Barrichello. Les pneus du Brésilien fonctionnaient à merveille sur cette piste s'asséchant quelque peu.
Fournissant un effort prodigieux et profitant d'une erreur de Coulthard, Barrich... et l'eau prit le commandement. La foule était en délire. Avec d'être abattue par une insondable tristesse. La Ferrari, bientôt, se rangea dans l'herbe. C'était fini.
Pour Mark Webber aussi. Il pulvérisa sa Jaguar. Puis, ce fut l'accident hallucinant d'Alonso, frappant des débris et une roue perdue. L'Espagnol était sonné et ne monta même pas sur la troisième marche du podium. Coulthard, lui, s'était arrêté un poil trop tôt. Fisichella et Raikkonen en profitèrent mais dans l'ordre inverse. Vous avez dit bizarre?
© Les Sports 2003