La Renault d'Alonso en pôle

C'est bien une Renault, celle de Fernando Alonso, qui occupera la première place sur la grille de départ du Grand Prix de Hongrie, treizième épreuve du Championnat du monde de Formule 1, dimanche sur le Hungaroring près de Budapest. Michael Schumacher avait pourtant repris confiance dans ses pneux Bridgestone.

DANIEL STRIANI

ENVOYÉ SPÉCIAL À BUDAPEST

Pas plus les Williams-BMW, Ralf Schumacher et Juan Pablo Montoya, que les McLaren-Mercedes, ou même la Jaguar de Mark Webber n'ont pu empêcher l'Espagnol de conquérir la deuxième "pole" de sa carrière cette saison, après la Malaisie, samedi en qualifications. Et encore moins les Ferrari. "Je suis vraiment déçu car le matin aux essais libres et au warm up juste avant les qualifications, il semblait que nous étions dans le rythme des autres, la voiture paraissait bonne, expliquait Michael Schumacher. Maintenant, il nous faut essayer de comprendre pourquoi nous sommes si loin".

Les grands champions dérangent

Braqué comme il est par Juan Pablo Montoya - qui lui a repris 17 unités sur les 4 derniers GP -, et considéré par beaucoup comme un leader en sursis, il y en aurait assez pour faire perdre patience à Michael Schumacher. Le quintuple champion du monde est souvent poussé dans ses derniers retranchements non seulement par ses collègues sur la piste mais aussi aux interviews par bon nombre de suiveurs, les mêmes qui, et l'évidence saute aux yeux, aimeraient le voir céder sa couronne. Il suffit de vivre une séance de qualification ou un GP en salle de presse pour se rendre compte combien le chef de file de la Scuderia suscite sinon une antipathie aiguë au moins une forme de rejet. Les grands champions dérangent, c'est connu, et le pilote allemand, qui en outre paie encore quelques écarts de conduite commis à une certaine époque, n'échappe pas à la règle.

Mais ceux qui pensent que Schumi a les nerfs à fleur de peau se mettent le doigt dans l'oeil. Dans le motorhome Ferrari, ici à l' Hungaroring, chacun s'accorde à dire qu'on a rarement vu Michael Schumacher aussi serein. Une impression qui nous a, au demeurant, accompagnés lors du point presse que l'intéressé a tenu hier. «Vous savez, la situation actuelle au Championnat du Monde a le don de m'exciter! Evidemment, j'aimerais me situer hors d'atteinte au classement, mais même ainsi, je m'amuse. Et à vrai dire, s'il devait y avoir un 6e sacre mondial au bout, il n'en recèlerait que plus de saveur vu le challenge que je suis appelé à relever.»

Bref, le discours est dépouillé de toute nervosité. Il se veut même apaisant. «Oui, je suis extrêmement tranquille, poursuit le pilote Ferrari, car nous ne sommes pas à la rue comme certains le disent. Il y a deux courses, à Silverstone, notre voiture, avec Barrichello, avait dominé son sujet. Et à Hockenheim, seuls quelques facteurs externes, comme l'accrochage dont fut victime Rubens au départ et ma crevaison alors que j'étais 2e , sont venus brouiller notre jeu.»

Une histoire de pneus

Il n'en reste pas moins que les pneus Bridgestone semblent souffrir de la comparaison avec les Michelin quand la chaleur, comme c'est le cas à Budapest, fait brûler le bitume. «Pendant cette coupure de trois semaines, notre manufacturier a travaillé d'arrache-pied, au Japon, pour fournir le meilleur développement possible, fait observer Schumacher. Je ne m'inquiète donc pas outre mesure. Le launch control ? Seules les Renault sont intouchables à ce niveau-là, mais là aussi, l'écurie a beaucoup oeuvré depuis l'Allemagne.» Le feu, dès lors, ne semble pas couver dans le baquet de la Ferrari n°1. Ce qui suit l'atteste d'ailleurs: «Je reste le grand favori pour la conquête du Championnat du Monde, ne vous faites aucun mouron pour ça!»

© Les Sports 2003

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