«La plus belle de ma carrière»
Cette 69e victoire, la 50e aux commandes d'une Ferrari, Michael Schumacher l'a fêtée comme une 6e couronne dont il s'est quelque peu rapproché même si rien, vraiment rien, n'est encore joué. Mais en réalisant samedi sa 55e pole position, 51 millièmes devant la Williams-BMW de son principal rival Juan Pablo Montoya, la première depuis le GP d'Autriche, puis en résistant hier aux assauts du Colombien, l'Allemand a sorti Ferrari de l'ornière.
Publié le 14-09-2003 à 00h00
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ENVOYÉ SPÉCIAL EN ITALIE
MONZA Cette 69e victoire, la 50e aux commandes d'une Ferrari, Michael Schumacher l'a fêtée comme une 6e couronne dont il s'est quelque peu rapproché même si rien, vraiment rien, n'est encore joué. Mais en réalisant samedi sa 55e pole position, 51 millièmes devant la Williams-BMW de son principal rival Juan Pablo Montoya, la première depuis le GP d'Autriche, puis en résistant hier aux assauts du Colombien, l'Allemand a sorti Ferrari de l'ornière et démontré que les champions en titre seront en mesure de vendre chèrement leur peau lors des deux derniers GP. De quoi faire de Schumi l'homme le plus heureux du monde sur la plus haute marche du podium, sur laquelle il n'était plus monté depuis le Canada, mi- juin.
Un retour fort attendu pour la fin de la campagne européenne et par 70.000 tifosi (un peu moins que les années précédentes) en liesse, un véritable raz-de-marée rouge inondant la ligne d'arrivée quelques secondes seulement après le drapeau à damiers, un des seuls à ne pas porter le dessin du cheval cabré.
«C'est le plus beau jour de ma carrière, n'hésita pas à déclarer le quintuple champion du monde dans l'euphorie générale. Depuis quelques semaines, on a vécu des moments vraiment difficiles avec des résultats franchement décevants. Mais on ne s'est pas désuni. A Maranello, toute la Scuderia a mis les bouchées doubles. Tout le monde, jusqu'à la fille qui nettoie, a travaillé à plus de 100% pour revenir au plus haut niveau. Bridgestone, les motoristes (surtout) et les aérodynamiciens, chacun a fait du superboulot. Et je tenais vraiment à leur offrir ce succès pour les remercier. L'émotion ressentie est vraiment incroyable, extraordinaire. Je me sens soulagé.»
Nouveaux records de vitesse
Car même s'il mena quasi de bout en bout, le duel avec Montoya fut serré et intense durant 40 des 53 tours. Ce qui permit au Baron rouge de battre deux nouveaux records: celui de vitesse absolue en F 1 en étant flashé à 368,8 km/h au bout de la ligne droite (l'ancien appartenait à Coulthard, chronométré ici à 362 km/h en 2002) et celui de la course la plus rapide de l'histoire de la discipline: 247,585 km/h (avec deux arrêts!) soit 5 km/h de mieux que la BRM de Peter Gethin sur l 'autodromo di Monza (mais sans chicanes) en 1971.
«Ce fut très serré tout au long du week-end, commentait le leader du championnat portant désormais son avance à trois points. Dès la qualification remportée d'un souffle face à Juan. J'ai ensuite bien réussi mon départ. Une procédure sur laquelle on a aussi progressé. Mais j'ai bloqué une roue au premier freinage. J'avais le choix entre tirer tout droit ou négocier ce virage d'une manière peu orthodoxe. J'ai opté pour la seconde solution en craignant de perdre une place mais j'ai finalement gardé l'avantage jusqu'à la seconde chicane que Montoya et moi avons abordée et négociée côte à côté sans jamais nous toucher. C'était excitant et j'étais heureux d'avoir remporté ce bras de fer.»
Ensuite, le pilote Ferrari ne se paya plus qu'une grosse frayeur en voyant une Williams passer sous son nez à la sortie de la pitlane à l'issue de son 2e arrêt: «Je croyais que c'était Juan Pablo, et j'ai pensé: Diable, comment a-t-il réussi cela? Je suis presque sorti de la piste tellement j'ai retardé mon freinage pour tenter de garder l'avantage. Puis le stand m'a averti que c'était Gené. Et j'ai poussé un gros ouf.»
© Les Sports 2003