«Perdu un an derrière Frentzen»

O. d.W.

MONZA Il s'en est fallu de peu, très peu même, pour que ce GP d'Italie ne bascule en faveur du Colombien. Cinquante et un millièmes de seconde peut-être aux essais, soit moins que le temps perdu lors d'une sortie un peu large de la chicane Ascari lui coûtant la pole. Une fraction de seconde, un mètre ou le grain de folie de ses débuts aussi lors d'un premier demi-tour de folie bouclé quasi flanc contre flanc. Un duel dont l'audacieux Juan Pablo se souviendra: «Qui n'essaye rien n'a rien. Dans la première chicane, Michael a commis une erreur mais je n'ai pas réussi à en profiter. Nous nous sommes présentés de front à la suivante. J'ai freiné le plus tard que je pouvais, j'ai tourné, puis j'ai regardé ce qu'il se passait. On a chacun pensé au championnat à cet instant. On ne voulait surtout pas s'accrocher et même si ce fut chaud, nous sommes tous les deux restés très corrects.»

Avec son premier train de pneus, le pilote Williams-BMW ne fut pas en mesure de suivre le rythme de la Ferrari de tête, l'écart montant jusqu'à 4.9 avant le 1er arrêt. «Mais avec le 2e , j'ai grappillé mon retard tour après tour, l'écart redescendant à une seconde avant mon deu- xième pit-stop. Je revenais et j'y croyais encore même si je savais que passer Michael ne serait pas facile. J'espérais le pousser dans ses derniers retranchements et éventuellement à la faute.»

Avant de perdre de précieuses secondes et définitivement la course dans le trafic durant les 39e et 40e tours. «J'ai perdu un an derrière la Sauber de Frentzen. Il évoluait au milieu d'une haie de drapeaux bleus et il a encore réussi à freiner au milieu de la piste pour ne pas me laisser doubler. C'est fou! Et le tour suivant, j'ai encore perdu du temps derrière la Jordan de Baum... quelque chose là. Relégué à plus de 4 secondes, je savais que c'était perdu, et j'ai levé le pied. Quand vous ne pouvez plus gagner, mieux vaut assurer la 2e place.»

Deuxième du championnat à trois points, Monti est loin de s'avouer vaincu. «Cette défaite n'a rien à voir avec la nouvelle réglementationn pneumatique. A Indianapolis, sur un circuit avec plus d'appui, les Ferrari seront moins à l'aise...»

© Les Sports 2003

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