Fin stratège et maestria: du très grand Schumacher!
Sous un ciel menaçant et des conditions atmosphériques plus qu'incertaines, Raik- konen ne manqua pas de confirmer sa pole de la veille à l'instant de s'élancer. On ne pouvait en dire autant de Barrichello et, surtout, de Montoya, le Colombien patinant sur la partie sale de la piste. Du coup, Monti recula à la 7e place à l'issue d'un premier tour que Michael Schumacher, lui, boucla en 4e position, derrière Raikkonen, Panis et son frère Ralf.
Publié le 28-09-2003 à 00h00
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INDIANAPOLIS Sous un ciel menaçant et des conditions atmosphériques plus qu'incertaines, Raik- konen ne manqua pas de confirmer sa pole de la veille à l'instant de s'élancer. On ne pouvait en dire autant de Barrichello et, surtout, de Montoya, le Colombien patinant sur la partie sale de la piste. Du coup, Monti recula à la 7e place à l'issue d'un premier tour que Michael Schumacher, lui, boucla en 4e position, derrière Raikkonen, Panis et son frère Ralf.
En même temps que la pluie faisait clairement son apparition, Montoya (4e tour) s'accrochait avec Barrichello, le Brésilien terminant son GP dans le bac à graviers. Une manoeuvre jugée illicite par les commissaires puisque le Colombien allait écoper plus tard d'une pénalité. Ayant chaussé des gommes tendres, M. Schumacher allait connaître des problèmes de stabilité entre le 6e et le 10e tour, Coulthard et Montoya en profitant pour le déboîter. Le premier lot de ravitaillements s'annonçait avec Raikkonen qui menait la danse. Avant de s'astreindre à sa pénalité, Montoya rencontrait des problèmes d'embout d'essence au stand Williams-BMW et perdait plus de 15 secondes dans l'aventure. Raikkonen et M. Schumacher, aux 19e et 20e tours, emportaient des pneus pour piste sèche, mais au 22e tour déjà, Schumi repassait aux stands pour se faire monter des gommes intermédiaires, Raikkonen l'imitant peu après. Pendant ce temps, mais oui, Button (BAR) et Frentzen (Sauber) occupaient la tête de ce GP complètement fou. Ils allaient même se permettre le luxe de doubler un Montoya passablement dégoûté par les événements. Entre- temps, Ralf Schumacher, en pneus pour piste sèche, partait à la faute et abandonnait au virage n°8.
Avec l'aisance et la maestria qu'on lui connaît, Michael Schumacher, lui, remontait un à un ses adversaires. Raikkonen devait s'effacer devant le quintuple champion du monde au 26e tour. Frentzen et puis Button allaient subir le même sort aux 34e et 36e tours.
Au début de la seconde moitié de cette course à rebondissements perpétuels, et alors que M. Schumacher était alors mathématiquement champion du monde, la piste s'asséchait doucement mais sûrement. Mais pour Button, qui explosait son moteur, c'en était fini. Au 40e tour, Raikkonen montait des pneus pour piste sèche. Alonso cassait à son tour son moteur Renault, ce qui permettait à Montoya de gagner malgré tout une place (7e). Au tour suivant, le 48e des 73 pour l'exactitude, Schumacher enfilait des pneus pour piste sèche sur sa Ferrari. L'Allemand conduisait alors le GP devant Frentzen, Heidfeld, Raikkonen, Trulli, Fisichella et Montoya. Heidfeld repassait lui aussi par les stands (51e tour), ce qui plaçait Raikkonen en 3e position. A la régulière, Iceman revenait sur Frentzen pour finalement le passer au 54e tour et annulait, par la même occasion et pour lui-même, le sacre mathématique de Schumacher. Une couronne qui, en revanche, ne reviendra certainement pas à Montoya....
© Les Sports 2003
Le king quand ça s'affole Bien sûr, la météo ultrachangeante d'Indianapolis qui a fortement conditionné ce GP des Etats- Unis a, quelque part, chamboulé le cursus logique et traditionnel de la course, mais comme souvent quand semblables situations se vérifient, c'est alors que Michael Schumacher se plaît à rappeler à tout le monde qu'il demeure le king absolu du microcosme de la F 1. Dans l'affolement général, il sort la tête hors de l'eau. D'accord, Montoya - désormais évincé de toute possibilité de titre mondial - n'a pas été gâté par les commissaires (l'accrochage avec Barrichello lui était-il réellement imputable?) et par son propre team lors du premier pit-stop, mais encore une fois, le Colombien a péché en matière de sang-froid. A ce stade-ci de la saison, c'est le genre d'errement qui se paie cash. Parti en pole, Raikkonen a réussi, lui, à maintenir l'once de suspense qui règne au Championnat du Mon- de, avec une McLaren-Mercedes qui appartient pour moitié à la version 2002 et pour l'autre moitié à la configuration 2004. Sans doute que s'il avait pu compter, cette année, sur une voiture absolument neuve quasiment depuis le départ du Mondial, il serait beaucoup plus proche de la Ferrari de Schumi aujourd'hui. Statistiquement, l'Allemand - fameusement aidé hier par ses pneus Bridgestone - n'a pas encore son 6e sacre mondial en poche, mais dans les faits, il faudrait un véritable cataclysme, dans quinze jours, à Suzuka, pour qu'il n'en soit pas ainsi. En clair, seuls un abandon de Schumacher et un succès de Raikkonen propulseraient le Finlandais sur le toit du monde. Une simple 8e place suffira, en effet, à l'actuel quintuple champion du monde pour décramponner totalement des palmarès une légende éternelle comme Fangio.