Première à domicile de Barrichello?
Petit frère spirituel et héritier national du dieu Ayrton Senna, Rubens Barrichello n'aura jamais le palmarès de son héros. Vice-champion du monde pour la deuxième année, à nouveau deuxième sur deux dans la meilleure monoplace, le Brésilien aimerait offrir quelques moments de liesse, ce dimanche, aux dizaines de milliers de Paulistes venus pour voir gagner la Ferrari n°2, pas celle du septuple champion du monde.
Publié le 22-10-2004 à 00h00
Petit frère spirituel et héritier national du dieu Ayrton Senna, Rubens Barrichello n'aura jamais le palmarès de son héros. Vice-champion du monde pour la deuxième année, à nouveau deuxième sur deux dans la meilleure monoplace, le Brésilien aimerait offrir quelques moments de liesse, ce dimanche, aux dizaines de milliers de Paulistes venus pour voir gagner la Ferrari n°2, pas celle du septuple champion du monde.
Mais Rubinho n'a pas encore été prophète en son pays. «Avant ma douzième participation, j'attends toujours ma première victoire ici, chez moi! explique l'enfant du circuit. J'ai assisté à mes premières courses depuis la fenêtre de la maison de mon grand-père située entre les virages 1 et 2. Et lorsque j'ai débuté en karting sur la piste voisine, j'escaladais souvent le mur pour admirer les F 1. Je rêvais de rejoindre ce monde plus tard.» Et depuis plus d'une décennie déjà, son rêve de gosse est devenu réalité. Enfin presque... «C'est géant de rouler chez soi sur une Ferrari. J'ai déjà été en tête à plusieurs reprises de mon Grand Prix national, mais je n'ai encore jamais réussi à m'imposer. Plusieurs fois, la mécanique m'a trahi. Ce Grand Prix doit d'ailleurs être l'un de ceux où je compte le moins d'arrivées avec... dix abandons consécutifs! Peut-être parce que je veux trop en faire.»
Excellent contexte
Et cette année plus que jamais, Rubens débarque sur ce tracé vétuste, théâtre l'an dernier de la victoire surprise, sous la pluie, de la Jordan de Giancarlo Fisichella, avec des ambitions de succès. «La pression est forte. Mais elle le serait plus encore si je n'avais pas déjà gagné deux courses en Italie et en Chine. Monza fut une épreuve délicate, tant par les conditions de course qu'avec la pression des tifosi. Je l'ai considéré comme un bon échauffement pour ce week-end où il s'agira pour moi quasi d'un événement familial puisque ma femme, mon fils, mes parents et mes soeurs viendront me soutenir. Le contexte ne pouvait pas être meilleur. Les championnats sont joués, c'est la dernière course de la saison et je veux finir en beauté. Ce GP du Brésil est une affaire que je dois régler.» Reste à savoir si Michael Schumacher et Ferrari lui en laisseront l'occasion. Ou ne lui offriront pas un cadeau tellement gros que cela lui gâcherait le plaisir. Car cette victoire-là, Rubens Barrichello veut aller la chercher. «Senna mit du temps avant de monter sur la plus haute marche du podium, ici, en 1991, au terme d'un calvaire. Son bonheur n'en fut que plus intense.»
© Les Sports 2004