Schumacher a tué le championnat
Alors que la F 1 tente en coulisses de trouver des solutions d'urgence pour enrayer la crise financière et existentielle qu'elle traverse en ce moment, la saison 2004 s'est achevée, dimanche soir, par un très beau Grand Prix du Brésil et la victoire inattendue, la seule d'une Williams-BMW cette année, de Juan Pablo Montoya.
Publié le 25-10-2004 à 00h00
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ÉCLAIRAGE
Alors que la F 1 tente en coulisses de trouver des solutions d'urgence pour enrayer la crise financière et existentielle qu'elle traverse en ce moment, la saison 2004 s'est achevée, dimanche soir, par un très beau Grand Prix du Brésil et la victoire inattendue, la seule d'une Williams-BMW cette année, de Juan Pablo Montoya.
Ainsi, ceux que l'on considérait en début d'année comme les trois autres gros teams avec Ferrari (15 victoires) auront chacun empoché un succès dans trois des plus belles et spécifiques épreuves de la saison: Monaco, Francorchamps et Interlagos.
262 pts pour la Scuderia
Il est amusant d'ailleurs de constater qu'en cumulant leurs points, on arrive au total exact de la Scuderia (262) qui a marqué plus du double d'unités de son plus proche poursuivant. Mais au bout du compte, Renault, Williams et McLaren se seront fait battre pour le titre de vice-champion constructeurs par l'écurie BAR-Honda, la grosse révélation de cette campagne 2004 avec 11 podiums en 18 courses.
Plus encore qu'en 2003, la Scuderia a donc écrasé les Grands Prix de son empreinte. Une domination outrancière en début de saison avec un Michael Schumacher auteur d'un cinq sur cinq avant sa bévue de Monaco, suivie de sept autres succès consécutifs, soit un magistral 12 sur 13. De quoi écoeurer la concurrence et même son équipier Rubens Barrichello, moins dérangeant que par le passé.
A ce propos, son ami Juan Pablo Montoya, estimant que le seul secret du septuple champion du monde est «une voiture plus rapide», a échafaudé une théorie selon laquelle Rubinho n'aurait pas toujours été traité sur un pied d'égalité.
«On l'a parfois contraint à des stratégies stupides afin de favoriser l'envolée de Michael qui n'est jamais aussi fort mentalement que lorsqu'il n'est pas menacé. Mais dès que la mécanique s'enraye, que tout ne va pas comme il veut, il commet des erreurs.»
La preuve en a de nouveau été apportée lors des derniers GP de la saison, principalement en Italie, en Chine et au Brésil où il a commis des fautes inhabituelles.
Sans doute un peu trop de relâchement après son 7e sacre. Sur les cinq dernières courses de l'année, un Schumi déconcentré n'en a remporté qu'une contre deux à son équipier, inscrivant sur les deux derniers mois 32 unités pour 28 seulement à l'Allemand.
Barrichello, éternel 2e?
Mais, parfait dans son rôle de second, son équipier brésilien n'a jamais été en mesure de le battre à la régulière, hormis sans doute à Indianapolis avant qu'il ne se fourvoie étrangement lors des ravitaillements. A Monza ou à Shanghai, Barrichello a dû à chaque fois profiter de cadeaux du numéro 1 mondial pour s'imposer. Il n'est donc pas encore - et ne le sera sans doute jamais - prêt à prendre la succession de son illustre chef de file.
Pour 2005, la riposte doit donc venir d'ailleurs, et donc des principales écuries de pointes. En espérant cette fois que les adversaires de Ferrari à la fois très performantes mais aussi extrêmement fiables ne mettent pas à nouveau au moins une demi-saison avant de s'organiser et de devenir compétitifs. Sinon, l'insatiable ogre Schumi aura déjà avalé un huitième titre...
© Les Sports 2004