Plus de clignotant pour Alonso
Moins d'une semaine après le rallye, le Japon est le théâtre ce week-end de l'avant-dernière manche du Championnat du Monde. Une compétition où une grande partie de la pression est tombée avec le titre de plus jeune champion de l'histoire décroché voici quinze jours au Brésil par un Fernando Alonso arrivé à Suzuka avec la ferme intention de faire honneur, dimanche, à son nouveau rang.
Publié le 06-10-2005 à 00h00
Moins d'une semaine après le rallye, le Japon est le théâtre ce week-end de l'avant-dernière manche du Championnat du Monde. Une compétition où une grande partie de la pression est tombée avec le titre de plus jeune champion de l'histoire décroché voici quinze jours au Brésil par un Fernando Alonso arrivé à Suzuka avec la ferme intention de faire honneur, dimanche, à son nouveau rang.
«Si ma récente couronne a changé quelque chose?» déclara jeudi l'Espagnol lors de la conférence de presse à laquelle il était logiquement invité. «A ma vie, non. A mon approche des deux derniers Grand Prix, oui. Maintenant que je suis champion, je serai nettement moins facile à doubler, moins conservateur. Je vais me battre, oser prendre plus de risques pour défendre ma position, bref m'amuser. S'il est derrière, Montoya ne me passera pas comme à Interlagos. Je me montrerai nettement plus agressif.»
Sur le magnifique circuit de Suzuka, tracé en plein parc d'attractions, le public japonais, assistant hier aux débuts prometteurs de l'espoir local Yamamoto (qui n'a pas de ratés) devançant ses deux équipiers d'un jour aux commandes de la 3e Jordan, espère enfin voir l'Espagnol et son rival finlandais s'empoigner comme des chiffonniers. Ou, plus justement au pays du Soleil-Levant, s'affronter sabre au clair comme des samouraïs. Pour l'honneur, le sport et le spectacle. Car s'ils se livrent une lutte à distance depuis 17 courses, jamais Alonso et Raikkonen ne se sont réellement bagarrés sur la piste.
On le sait depuis ce vendredi, le duel espéré n'aura, hélas! déjà pas lieu au premier freinage. Pour la 4e fois de la saison, Kimi Raikkonen a, en effet, été victime hier, à 25'de la fin de la première séance libre, d'un bris de V 10 Mercedes lui coûtant à nouveau 10 places sur la grille de départ.
«Rien n'est perdu»
Et tant en France qu'en Angleterre ou en Italie, «Iceman» n'a jamais réussi à s'imposer lorsqu'il s'élançait en milieu de peloton. «Une fois encore, ce n'est pas la meilleure manière de débuter le week-end», lança le Nordique. «Rien n'est toutefois encore perdu. Je suis habitué aux remontées et je ferai de mon mieux pour offrir à McLaren- Mercedes le titre constructeurs.»
Même si les «Flèches d'Argent » se brisant toujours comme du verre ont encore confirmé hier qu'elles ne méritaient pas vraiment le statut de meilleure marque. Ou alors il faudrait attribuer la couronne de meilleur constructeur à McLaren et de meilleur motoriste à... Renault.
Dans le camp français, le titre constructeurs semble aussi important que celui de son pilote et l'écurie de Flavio Briatore continuera à jouer son principal atout, la carte de la fiabilité, pour tenter d'arracher le second championnat. «Je pense que notre gestion du risque évoluera un peu mais pas tant que cela au final, prévient le directeur technique Bob Bell. La réalité est que l'équipe qui ne verra pas ses deux voitures franchir la ligne d'arrivée lors des deux dernières courses perdra certainement le titre constructeurs. Nous ne pouvons pas nous permettre de compromettre notre fiabilité dans le seul but d'être plus agressif et plus performant.»
Blessé par les critiques lui reprochant son manque de panache, le jeune champion du monde respectera-t-il encore la politique maison ou son orgueil l'emportera-t-il sur la sagesse observée jusqu'à ce jour? Une seule chose est certaine: avec deux points seulement séparant McLaren-Mercedes de Renault, à l'avantage cette fois des «grisés», la fin de saison s'annonce très serrée. Et le Grand Prix du Japon devrait valoir la peine de se lever tôt.
© Les Sports 2005