Super-Alonso offre le titre à Renault

L'écurie 100% française est devenue championne du monde, au nez et à la barbe de McLaren, après que le petit Espagnol, déjà sacré champion du monde, lui ait offert un nouveau succès au GP de Chine. Raikkonen termine deuxième à quelques secondes. Ralf Schumacher vient compléter le podium. L'abandon de Pablo Montoya aura été déterminant dans l'attribution du titre constructeur à Renault. Résultats et classements

O. d.W.
Super-Alonso offre le titre à Renault
©AP

SHANGHAI We are the champions. C'est en entonnant le refrain de la célèbre chanson du groupe Queen que Fernando Alonso, grand vainqueur d'un GP de Chine pour le moins chahuté, a répondu aux félicitations de son boss, hier, lors d'un tour d'honneur que l'Espagnol prit le temps de savourer. Montrant fièrement le chiffre sept avec les doigts, donnant des coups de volant, puis grimpant sur les barrières pour saluer, bras en l'air, tous les membres de l'équipe Renault avant de noyer Flavio Briatore sous une douche de champagne, puis d'en boire une énorme coupe (la sienne) sur la plus haute marche du podium, le champion du monde 2005 semblait plus euphorique encore que lors de son sacre personnel, voici trois semaines, au Brésil. «C'est grâce à Renault et Flavio que j'ai pu décrocher cette première couronne mondiale, et je tenais absolument à les remercier en leur offrant ce titre des marques auquel on tenait tous tant», confia Nano après le 8e succès de sa carrière, le premier depuis Hockenheim fin juillet. «Pour moi, c'est clairement une victoire d'équipe. Je n'aurais pas voulu être champion seul. Renault attendait ce moment depuis plus longtemps que moi.»

En tête du premier au dernier tour après avoir signé samedi une superbe 9e pole position, le Matador a d'emblée pris le taureau par les cornes, sans jamais laisser le moindre espoir à la concurrence et surtout à la McLaren d'un Raikkonen qu'il ne voulait surtout pas voir gagner. Dans l'optique du titre des marques, bien sûr, mais aussi pour son orgueil personnel. Sept victoires partout valent, en effet, beaucoup mieux qu'un 8-6 en faveur du Nordique. Voilà en tout cas qui devrait faire taire des critiques auxquelles Super-Fernando est sensible.

«Il est exact que je tenais vraiment à terminer cette saison en beauté. A prouver qu'en attaquant et en prenant un peu plus de risques, on peut gagner, comme en début de saison. Au Japon déjà, je me sentais capable de m'imposer. Mais ici, depuis le début du week-end, grâce à une évolution moteur, je me suis senti pousser des ailes.»

Un envol toutefois coupé par quelques chinoiseries. «J'ai pris un superdépart. Ma R 25 fonctionnait parfaitement et je comptais plus de 17 secondes d'avance au 17e passage.» Une avance que même un premier ravitaillement retardé de McLaren roulant en formation derrière la seconde Renault d'un Fisichella ralentissant habilement la cadence n'au- rait sans doute pu combler. «L'intervention de la première voiture de sécurité a quasi réduit mon avance à néant. Tout était à refaire mais je suis resté confiant. Jamais je n'ai songé que la victoire pouvait m'échapper.»

Si le décrochage d'une taque d'égout devant les roues de Montoya ruina la course du Colombien et une grande partie des espoirs de Ron Dennis d'obtenir un titre de meilleur constructeur que n'aurait pas vraiment mérité les peu fiables Mercedes, il permit cependant à Raikkonen de revenir dans le sillage de la Renault de tête. «Oui, mais j'étais malheureusement toujours bloqué derrière Fisichella qui me fit perdre pas mal de temps en entrant très doucement dans la pitlane lors de la deuxième sortie de la safety car, regrettait Iceman. Cela m'a fait perdre quelques places dans la file où je ne suis reparti que cinquième, derrière Ralf, Massa et Klien.»

Et lorsque la voie fut enfin libre, le Finlandais eut beau cravacher pour revenir, il était trop tard. La pénalité infligée à -Fisico pour avoir imité la manoeuvre de... Raikkonen à Francorchamps (mais le règlement fut ensuite changé) coûta à l'Italien l'occasion de faire la fête avec son équipier sur le podium, Ralf Schumacher héritant dès lors de la 3e marche. Mais ne rendit pas à Kimi le précieux temps perdu. Un vice-champion du monde acceptant pourtant la défaite avec le sourire.

© Les Sports 2005

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