Un bénéfice d'image pour Renault

La double victoire de Renault dans le Championnat du monde de Formule 1 aura des retombées positives pour l'image de la marque française, même si cela ne se traduira pas forcément dans les ventes. Renault n'avait jusqu'alors jamais été sacré comme écurie mais seulement comme motoriste.

(AFP)

La double victoire de Renault dans le Championnat du monde de Formule 1 aura des retombées positives pour l'image de la marque française, même si cela ne se traduira pas forcément dans les ventes. Renault n'avait jusqu'alors jamais été sacré comme écurie mais seulement comme motoriste. «On ne fait pas de la F 1 par habitude, par tradition», avait déclaré le PDG de Renault Carlos Ghosn début juillet lors du Grand Prix de France. «La F 1 a un coût si vous n'avez pas de résultat. C'est un investissement si vous avez des résultats et que vous savez les exploiter», avait-il ajouté.

Les frais de fonctionnement pour la F 1 totalisent environ 300 millions € sachant que le constructeur finance généralement le développement du moteur et que les sponsors prennent en charge les budgets de la caisse, selon Alexis Boyer, analyste de la Deutsche Bank.

La F 1, populaire sur tous les continents et dans toutes les classes sociales, est un outil de marketing important pour les constructeurs. S'ils s'en servent pour afficher leurs innovations comme le turbo pour la marque au losange à la fin des années 70, ils utilisent surtout les 19 Grands Prix annuels pour avoir une notoriété mondiale à moindre coût qu'une campagne de publicité.

Or l'ex-Régie Renault, devenue un groupe mondialisé, espère vendre quatre millions de véhicules d'ici 2010. Un défi réalisable seulement en se déployant au-delà de l'Europe et en conquérant les marchés émergents, souvent terres d'accueil de Grands Prix de F 1 à l'image du dernier en Chine. «Pour une marque à vocation mondiale désireuse d'investir pour augmenter sa notoriété, la F 1 permet de sensibiliser à la marque. Une victoire, qui apporte une image sportive haut de gamme, peut faciliter l'implantation d'un réseau commercial», juge l'analyste.

La victoire en F 1 apporte «un message de fiabilité et de performance autour du produit, a jugé M. Ghosn. Vous ne pouvez pas être très très bon en Formule 1 et minable sur la Twingo. Vous pouvez être l'inverse: très bon sur la Twingo et minable sur la Formule 1. Ça arrive à beaucoup de constructeurs», a-t-il lancé.

A l'inverse, l'impact sur les ventes n'est pas évident. «Il y a un effet de notoriété très clair. Le corréler à un nombre de ventes n'est pas un exercice auquel on se livre pour l'instant», a commenté un porte-parole de Renault. «Les retombées commerciales sont difficiles à mesurer: ce n'est pas parce que la marque a gagné en F 1 que le consommateur s'identifie à Fernando Alonso quand il achète une Clio», indique Alexis Boyer.

Quant aux bénéfices techniques pour le grand public, ils semblent limités pour un constructeur généraliste. Certes, la F 1 permet de tester «des matériaux, des technologies, des architectures», comme l'a noté M. Ghosn. Mais «Renault ne développe pas des voitures équivalentes à Ferrari, qui considère lui que son budget de F 1 recouvre une partie de ses dépenses de recherche et développement», rappelle l'analyste.

© Les Sports 2005

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