«Gagner des courses»

Au milieu des chaînes de montage des petites Yaris, on a assisté samedi à l'usine Toyota de Valenciennes à la présentation officielle de la TF 106, la F 1 que piloteront cette année en Grands Prix Jarno Trulli et Ralf Schumacher. L'occasion d'un petit entretien avec un pilote allemand très sollicité...

Propos recueillis par O. d.W.
«Gagner des courses»
©AP

ENVOYÉ SPÉCIAL EN FRANCE OLIVIER DE WILDE

VALENCIENNES Au milieu des chaînes de montage des petites Yaris, on a assisté samedi à l'usine Toyota de Valenciennes à la présentation officielle de la TF 106, la F 1 que piloteront cette année en Grands Prix Jarno Trulli et Ralf Schumacher. L'occasion d'un petit entretien avec un pilote allemand très sollicité...

Ralf, que pensez vous de votre nouvelle monoplace, la TF 106?

«Elle a l'air très efficace et surtout très fiable, ce qui est encourageant pour démarrer la saison. L'an dernier, Renault et nous étions prêts les premiers et en avons profité lors des premiers Grands Prix. Nous espérons posséder à nouveau cet avantage par rapport à d'autres cette année.»

Votre impression sur le V 8 imposé par le règlement 2006?

«Hum, c'est clairement moins puissant que le V 10 de l'an dernier. Presque 200 chevaux. Lors des premiers tours de roue avec ce moteur, c'était un peu étrange vous savez. Je trouve cela moins fun mais c'est pareil pour tout le monde. Le but était d'augmenter la sécurité en ralentissant quelque peu les monoplaces, et de ce côté-là c'est réussi. Pour le reste, en ce qui concerne spécifiquement notre moteur, il est maniable grâce à une bonne plage d'utilisation.»

Votre frère Michael a déclaré qu'il préférait le V 8, que sa F 1 se pilotait désormais plus comme un karting, qu'il fallait moins la dompter.

«Je ne comprends pas bien qu'il ait dit cela. On a le même poids et moins de puissance. Je ne vois dès lors pas comment cela serait plus maniable.»

Toyota découvre cette année les pneumatiques Bridgestone, n'est- ce pas un désavantage?

«A court terme, c'est peut-être un léger handicap. Mais sur le long terme, avec le retrait annoncé de Michelin fin 2006, ce sera payant. On a encore beaucoup de travail à effectuer avec eux. Mais entre Japonais, ils se comprennent...»

Quel sera votre objectif personnel en 2006?

«Il est encore un peu tôt pour en parler. Notre niveau dépendra inévitablement de celui de la concurrence. Il faudra attendre les premières confrontations pour savoir réellement où l'on se situe. Mais je crains qu'on puisse oublier les deux premières places constructeurs. Troisième derrière Renault et McLaren me semble une ambition raisonnable.»

Vous ne songez donc pas encore pouvoir vous battre pour le titre mondial?

«Non, cette année je serais personnellement déjà très heureux de pouvoir renouer avec le succès. Gagner une ou plusieurs courses. Vous savez, plus vous vous rapprochez du sommet, plus cela devient dur.»

Le premier des Schumacher au championnat pilotera-t-il une Toyota ou une Ferrari?

«Je dirais qu'aujourd'hui les meil- leurs pilotes de F 1 se tiennent en deux dixièmes. Je veux dire par là que dans la même monoplace, nous serions tous très proches. C'est donc la voiture qui fera sans doute la différence. Celui qui aura le meilleur package châssis-moteur-pneumatiques.»

Depuis l'annonce du transfert d'Alonso chez McLaren, certaines rumeurs évoquent l'arrivée de Kimi Raikkonen chez Toyota. Que cela vous inspire-t-il?

«Rien. Cela fait dix ans que je fais de la F 1 et j'ai appris à ne plus prêter attention à toutes les rumeurs même si, bien sûr, certaines sont parfois fondées. J'ignore pourquoi mais depuis deux ans, dès qu'un pilote est sur le marché, ses managers prétendent avoir des contacts avec Toyota. On a aussi cité le nom de Montoya. Je n'en sais rien. De toute façon, le nom de mon équipier m'importe peu.»

Et si c'était votre frère?

«Non, il a dit que s'il restait en F 1, ce serait chez Ferrari.»

© Les Sports 2006

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