Alonso-Schumi: quel duel!

Quel Grand Prix! La saison ne pouvait pas mieux commencer pour les amateurs neutres de Formule 1 avec un somptueux duel à couteaux tirés entre Fernando Alonso et Michael Schumacher. Un véritable conflit de générations entre le plus jeune (24 ans) et récent champion du monde espagnol et le doyen actuel de la F 1, Schumi qui, à 37 ans, court après sa 8e couronne mondiale. Résultats et classement

O.d.W.
Alonso-Schumi: quel duel!
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Quel Grand Prix! La saison ne pouvait pas mieux commencer pour les amateurs neutres de Formule 1 avec un somptueux duel à couteaux tirés entre Fernando Alonso et Michael Schumacher. Un véritable conflit de générations entre le plus jeune (24 ans) et récent champion du monde espagnol et le doyen actuel de la F 1, Schumi qui, à 37 ans, court après sa 8e couronne mondiale.

Un combat de chefs qu'aurait pu arbitrer le très remonté Kimi Raikkonen, si le Finlandais, revenu de la 22e à la 3e place, n'avait une nouvelle fois eu les ailes brisées dès les essais, la MP 4/21 s'avérant aussi fragile que sa devancière sans toutefois encore être au-dessus du lot.

Parti en pole pour la 65e fois de sa carrière, égalant ainsi le record de Senna, Michael Schumacher était bien décidé à rééditer aux portes du désert son succès de 2004. Mais en profitant du départ manqué de Button (3e sur la grille) et en doublant la 248 F 1 du jeune Massa dès les premiers virages, Fernando Alonso gomma d'emblée le handicap d'une petite erreur en qualification (4e) pour placer sa Renault R 26 dans le sillage de la Ferrari de tête.

«Je savais que notre stratégie était bonne et que je ravitaillerais normalement plus tard que Michael», racontait le jeune matador après avoir décroché la 9e victoire de sa carrière. Un succès qui n'a toutefois tenu qu'à un fil...

Une lutte acharnée

D'abord à l'entame du 9e tour lorsqu'il dut quelque peu lever le pied pour laisser passer sous ses yeux la Ferrari en perdition de Massa, parti seul en tête-à-queue au freinage de la longue ligne droite: «Une situation bizarre. Là c'est passé près», souriait après coup l'Ibère aux gros sourcils foncés. «Le team m'a ensuite demandé de continuer à mettre la pression sur le leader et c'est ce que j'ai fait en attaquant un maximum. Pas assez proche pour doubler la Ferrari lors du premier pit-stop, je savais que le moment clé de ce GP serait le deuxième ravitaillement. J'ai eu pas mal de trafic lors des trois tours bouclés en plus que Schumi lors du 2e relais. Mais les doublés se sont montrés coopératifs aujourd'hui et c'est passé tout juste.»

Le premier freinage de l'Espagnol en ressortant des stands et la façon dont il prit, de toute justesse, le meilleur sur le bolide rouge du septuple champion du monde est certainement déjà à classer dans le best of de la saison. Un grand moment d'émotion et de suspense suivi d'une lutte acharnée nous rappelant quelque peu le fabuleux duel d'Imola l'an dernier. Même si, cette fois, l'Allemand ne fut jamais en mesure de réellement contre-attaquer. «Une fois devant, j'ai décidé de préserver mes nouveaux pneus car je craignais que mes gommes se dégradent plus que celles de mon rival en fin de course. Ainsi, lorsqu'il s'est rapproché à quelques tours du but, j'ai pu répliquer.»

La monoplace portant le numéro 1 saluant finalement le drapeau à damiers avec une grosse seconde d'avance. Le bonheur d'une équipe Renault partageant le leadership du championnat constructeurs avec McLaren-Mercedes n'était toutefois pas total après l'abandon à l'issue du 21e tour de la seconde monoplace de Giancarlo Fisichella qui n'a visiblement pas perdu son chat noir durant l'hiver. Déjà handicapé lors de la qualification, l'Italien a d'abord perdu une cinquantaine de chevaux avant d'être victime d'une fuite hydraulique.

Les sentiments étaient également mitigés du côté de Honda avec la 4e place d'un Button très combatif échouant dans l'aileron de la McLaren de Raikkonen, mais le 15e rang seulement pour Barrichello, victime de soucis de boîte de vitesses sans jamais avoir pu arbitrer le duel des champions.

© Les Sports 2006

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