Fisichella a écrasé le chat noir

Giancarlo Fisichella a enfin écrasé le chat noir caché sous sa Renault. Voilà plus d'un an que son équipier accumulait les victoires et lui, les déboires. Depuis le GP d'Australie 2005, l'Italien n'était plus monté sur la plus haute marche du podium, accumulant les déceptions comme à Suzuka quand Raikkonen et le succès lui passèrent sous le nez dans le dernier tour.

O. d.W.
Fisichella a écrasé le chat noir
©EPA

ENVOYÉ SPÉCIAL EN MALAISIE OLIVIER DE WILDE

SEPANG Giancarlo Fisichella a enfin écrasé le chat noir caché sous sa Renault. Voilà plus d'un an que son équipier accumulait les victoires et lui, les déboires. Depuis le GP d'Australie 2005, l'Italien n'était plus monté sur la plus haute marche du podium, accumulant les déceptions comme à Suzuka quand Raikkonen et le succès lui passèrent sous le nez dans le dernier tour. Voici 8 jours encore, la nouvelle saison qu'il attendait depuis des mois commença de manière catastrophique: dès les essais, sa R 26 fut affectée par une mystérieuse perte de puissance. Et le lendemain, à mi-calvaire, Fisico dut rentrer définitivement au garage après avoir hurlé toute sa colère et sa déception dans la radio du team. Le pauvre n'y pouvait rien et vint ensuite s'excuser d'avoir lâché tous les noms d'oiseaux qu'il connaissait. Pire encore, pour clôturer cette journée à la couleur du pétrole pour lui, du sable et de l'or pour Alonso, le Romain apprit en rentrant à son hôtel le décès accidentel d'un de ses bons amis, un copain de plus de 20 ans avec lequel il avait débuté en karting à l'âge de 8 ans. Quand cela ne veut pas sourire...

La semaine fut difficile, pesante, triste. La pilule, dure à avaler, d'au- tant que certaines mauvaises langues mettaient déjà la pression sur l'Italien en mettant en avant le nom d'Heikki Kovalainen, pilote de réserve et dernier protégé de Flavio Briatore. Mais le macho puisa dans ses réserves mentales pour signer avant-hier la 3e pole de sa carrière. Et lorsqu'on lui fit remarquer, en boutade, qu'il n'avait vraiment pas de chance car la presse italienne était en grève samedi, Giancarlo s'excla- ma: «Je sais, c'est toujours comme cela!» Mais un rayon de soleil brillait de nouveau sur son visage: «Je dédie cette pole à mon ami Pietro Saita. Et j'espère lui offrir la victoire dimanche.» Virant en tête après un excellent départ, l'Italien de 33 ans ne perdit les commandes de la course qu'au gré des ravitaillements, Button, puis Alonso le relayant très provisoirement. Mais sa stratégie à deux arrêts était la bonne: «C'est un grand jour moi,» jubilait-il dégoulinant de sueur, le souffle assez court. «Cela faisait longtemps que je l'attendais celle-là. Hormis un peu de graining après mon 2e arrêt, j'ai parfaitement contrôlé cette course. L'équilibre de ma Renault était vraiment fantastique. Je tiens à remercier toute l'équipe et surtout mon ingénieur. Il méritait bien de monter sur le podium avec moi.»

Son plus grand adversaire finalement ce fut lui-même ou plutôt la chaleur avec plus de 50 degrés sous sa combinaison: «Mentalement et physiquement, ce fut très dur. Dès la mi-course, j'étais fatigué et j'ai commencé à décompter les tours.»

«Alonso va devoir

compter avec moi»

Et à gérer le retour d'un Alonso lui lançant, l'air de rien, quelques banderilles. En déclarant par exemple que sans un ennui aux essais il aurait pu signer la pole. Ou qu'il avait réalisé une bonne opération au championnat en prenant des gros points à ses principaux adversaires, Schumacher et Raikkonen. Fisico a dû apprécier... «C'est son droit de penser cela,» répliqua Giancarlo. «J'espère simplement le faire changer vite d'opinion. Dans 15 jours, je retrouverai le circuit de Melbourne où je me suis imposé l'an dernier. J'y avais gagné le 1er GP, puis ma saison fut un désastre. Cette fois, j'espère que ce sera l'inverse. Je compte bien revendiquer une nouvelle victoire à Melbourne et jouer le titre face à Fernando. Je suis confiant. J'ai les armes pour me battre pour le championnat.» En espérant qu'un nouveau chat noir ne traverse plus sous ses roues. Ou qu'il ne passe pas sous une échelle dans les prochains jours...

qui s'impose pour la troisième fois de sa carrière en F 1. (EPA)

© Les Sports 2006

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