«Il n'y a pas que les pneus»
Trente-deux mille spectateurs jeudi, plus du double hier à l'occasion des premiers essais libres: ce «Gran Premio de Espaa» baigne dans une douce ambiance de feria. Comme une lente litanie redondante, les aficionados scandent le nom de leur héros: «Alooonso, Alooonso!» f1.lalibre.be
Publié le 12-05-2006 à 00h00
ENVOYÉ SPÉCIAL À BARCELONE
Trente-deux mille spectateurs jeudi, plus du double hier à l'occasion des premiers essais libres: ce «Gran Premio de Espaa» baigne dans une douce ambiance de feria. Comme une lente litanie redondante, les aficionados scandent le nom de leur héros: «Alooonso, Alooonso!»
La sérénade populaire entonnée par les dizaines de milliers de supporters du «Petit Prince des Asturies» ne semble pas déstabiliser Michael Schumacher.
Droit comme un montant de but de foot, sur lequel il tanna une nouvelle fois le «cuir» la veille, le «baron rouge» se pare à nouveau de perfection, sans parader. Nickel, chrome et rigidifié de certitudes.
On n'est pas septuple champion du monde par hasard. Alors ce ne sont pas quelques cris qui peuvent prendre d'assaut les forteresses de certitudes érigées par le «Baron rouge» en Emilie Romagne et dans l'Eifel. L'appétit revenant en mangeant, «Schumi» espère même profiter de ce week-end catalan pour bâtir un château en Espagne, et signer une impressionnante passe de trois.
«Oui, je suis venu ici pour emporter dix nouveaux points. Ne dit-on pas jamais deux sans trois?» lance-t-il, souriant.
Et à ceux qui lui demandent s'il préfère une bataille à plusieurs ou un duel en tête à tête avec Fernando Alonso, l'Allemand évoque déjà le scénario parfait: «L'idéal serait que je l'emporte et qu'un, voire deux pilotes viennent s'intercaler entre nous...»
Après avoir confirmé jeudi qu'il ne prendra aucune décision quant à son avenir avant la fin de la saison, Michael se lance dans l'analyse du week-end et... de la saison.
«Il n'y a pas que les pneus qui font la différence entre les écuries de pointe, souligne-t-il. Les écarts sont tellement minimes que tous les détails ont leur importance. Il est évident qu'à ce niveau, ce sont les paramètres pneumatiques qui permettent les plus grandes marges de progression. Mais sur un week-end de course, la performance résulte d'un ensemble...»
Comme l'aptitude du châssis à ne pas provoquer l'usure prématurée des gommes. «Il est clair que Barcelone est un circuit que la plupart des écuries connaissent bien», reprend le Meister. «En terme de réglages comme pour le choix des pneus. Tout le monde sait, par exemple, qu'ici le pneu avant gauche souffre particulièrement des appuis répétés dans les longues courbes rapides. Il faudra donc trouver le bon compromis et appliquer la meilleure stratégie, pour les essais et la course.»
Et dans ce domaine, Dieu sait si «Schumi» et Ross Brawn sont efficaces. «En l'espace d'une semaine, je crois que les forces en présence n'ont pas pu changer. Je m'attends à ce que nous luttions avec Renault et... les McLaren. Je crois que ce seront également nos principaux adversaires pour le titre.»
Quant à Alonso et... ses centaines de milliers de supporters qui viendront l'acclamer ce week-end: «Le public? Les cris? Non, cela ne m'influence pas du tout. Lorsqu'on enfile le casque et qu'on s'élance sur la piste, on n'entend plus rien, sauf la radio du team. Nous sommes plongés dans un autre monde...»
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