Alonso est le roi chez lui!

L'Espagnol Fernando Alonso (Renault) a remporté le Grand Prix d'Espagne, 6-ème épreuve du Championnat du monde de Formule 1, dimanche sur le Circuit de Catalunya à Barcelone. Il a devancé l'Allemand Michael Schumacher (Ferrari) et l'Italien Giancarlo Fisichella (Renault). Les classements

ENVOYÉ SPÉCIAL EN ESPAGNE PHILIPPE JANSSENS
Alonso est le roi chez lui!
©AP

Plus de cent trente mille spectateurs, toute la... crème catalane et le roi Juan Carlos: hier, c'est l'Espagne tout entière qui est venue témoigner son affection à Fernando Alonso. Debout sur le capot de sa monoplace, exécutant la danse du Grinch, l'un de ses personnages de film favori, le Petit Prince d'Asturies ne savait plus quoi inventer pour rendre à ce public qui l'adule les tonnes de bonheur qu'il lui a offert tout au long de ce week- end. Au terme d'une heure trente d'une course limpide, frôlant la perfection et confinant même parfois à l'ennui, le champion du monde en titre savoura pleinement cette première victoire conquise devant son public, la onzième de sa carrière mais aussi la troisième cette saison. «Soixante-six tours, c'est court pour profiter du bonheur mais c'est long lorsqu'on possède très vite un avantage confortable et qu'on a déjà envie de fêter la victoire!» expliquait-il à sa descente du podium. «Il est clair que nous devions creuser le trou dès le départ et baser toute notre tactique là-dessus. Après le premier ravitaillement, nous nous attendions à vivre une course défensive avec l'attaque de Ferrari. Mais celle-ci n'est jamais venue...»

Si le combat n'a pas eu lieu et s'il avoue, à demi-mot, s'être ennuyé presque autant que le public, Alonso admet, néanmoins, avoir vécu un moment exceptionnel. «C'est la meilleure chose qui m'est arrivée en F 1 jusqu'à présent! précise- t-il. Avec le Brésil et mon titre l'an dernier, même si, à l'époque, c'était nettement moins agréable de devoir se battre dans des conditions difficiles pour conserver la troisième place. Ici, ce ne fut que du bonheur. La balade en voiture avec le roi, ses félicitations sur le podium et ce public formidable que je voyais sauter en l'air dès que Michael remontait en piste derrière moi après ses ravitaillements...»

Si le terme est permis, surtout à l'issue d'un tel cavalier seul: l'unique léger moment de doute que le petit taureau d'Oviedo ait connu, ce fut au départ, lorsque son équipier Giancarlo Fisichella parut prendre un meilleur envol que lui. «C'est vrai, il est mieux parti que moi et j'ai eu de la chance de pouvoir conserver l'avantage jusqu'au premier virage. Ensuite, j'ai poussé très fort pour creuser l'écart maximal avec les Ferrari et j'ai pu gérer cet avantage sans problème jusqu'au bout. A cinq ou six tours de la fin, j'ai senti que Michael ne poussait plus. J'ai également levé le pied et commencé à profiter de cette victoire qui se profilait. J'ai vécu un week-end vraiment fantastique que j'aurai du mal à oublier...»

Dominés par Michael Schumacher et Ferrari tant à Imola qu'au Nürburgring, Alonso et Renault ont parfaitement profité de ce week- end dans la péninsule Ibérique pour remettre les pendules à l'heure. «Mais même si d'autres écuries comme McLaren dont j'attends quelques progrès ces prochaines semaines (sourire...) montrent un beau potentiel, en course, cela paraît se résumer à une lutte entre Renault et Ferrari et je crois que ce sera le cas jusqu'à la fin de la saison. Contrairement à ce qui c'était passé au Nür- burgring, nous avions opté pour une stratégie différente de celle de la Scuderia. Au bout du compte, il s'est avéré que nous avions raison. C'est très encourageant pour la suite.»

Une heure après l'arrivée, ils étaient toujours des centaines à scander des grands Alooonso, Alooonso dans la tribune principale, lorsque, pour un séance photo, leur idole enjamba le mur des stands et traversa la piste pour aller les saluer et savourer une dernière fois cette euphorie collective...

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