Baguette bientôt maestro ?
Mince mais musculeux comme en témoignent une poignée de main ferme et un cou bien épais... pas la moindre équivoque, Bertrand Baguette est affûté pour son sport.
Publié le 11-03-2007 à 00h00
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Mince mais musculeux comme en témoignent une poignée de main ferme et un cou bien épais... pas la moindre équivoque, Bertrand Baguette est affûté pour son sport.
C'est sur le tard - 14 ans - que le jeune homme a commencé à "rouler des mécaniques" : "Le karting, c'est une bonne école pour apprendre les astuces de la course, rouler en peloton, etc." Très vite, les choses vont s'enchaîner positivement. Intégré au sein du team officiel Renault 1.6 en 2004, il gagne dès sa première course en monoplace. Depuis, les progrès de Bertrand sont constants à défaut d'être fulgurants au sein des formules de promotion où les jeunes loups se font les dents mais jamais de cadeaux.
Cette saison, il se prépare à franchir un palier en disputant le championnat "World Series by Renault", antichambre de la F1, au sein du team belge KTR, dirigé par Kurt Mollekens. Une structure bien ancrée dans les paddocks, qui peut se targuer d'avoir fait rouler des garçons tels que Erik Comas ou Olivier Panis. "Dans un premier temps, l'objectif sera d'intégrer le top 10 et pourquoi pas signer l'un ou l'autre coup d'éclat ."
Une saison - neuf courses de deux manches - à un tel niveau coûte la bagatelle de 800000 euros, somme que Bertrand a pu réunir au travers de 120 sponsors de différentes tailles et d'un partenaire britannique privilégié, Aspria (fitness, wellness) qui s'est engagé pour les cinq prochaines années. Un gage de confiance pour un garçon qui garde les deux pieds sur terre comme en atteste la poursuite de son graduat - 2e comptabilité - à l'Institut Sainte-Marie à Liège.
Soutenu par sa famille - le papa est entrepreneur en travaux publics - et encadré par une paire de managers (sportif et marketing/communication), Bertrand ne poursuit pas de chimères : "La F1, on n'en parle jamais entre nous. Nous ne voulons pas nous encombrer la tête avec des choses qui ne sont pas d'actualité", confirme Yves Decorte, le manager "com.". "Ce serait évidemment une bonne chose pour la Belgique d'avoir un pilote belge au départ du GP de Francorchamps mais on ne paiera pas pour y arriver. Des relais existent comme Jacky Eckelaert - directeur technique chez Honda, NdlR. - mais il ne bougera avant qu'un pilote n'en vaille vraiment la peine."
D'ici là, c'est au Verviétois à faire ses preuves. "Notre objectif est que Bertrand s'épanouisse dans son sport. A 21 ans, il doit se montrer légitimement ambitieux mais il ne faut pas tout miser sur la F1. Bon nombre de jeunes pilotes talentueux se sont brûlés à ce petit jeu-là. Si la F1 n'est pas au rendez-vous, ce ne sera pas la fin du monde car il y a moyen de faire une belle carrière sans la F1, que ce soit en ChampCar aux Etats-Unis voire en Proto ou en GT. Pour l'instant, Bertrand se concentre sur la monoplace où il est toujours dans le bon timing", ajoute Yves Decorte.
La saison démarrera le 15 avril à Monza. Entre-temps, Bertrand peaufinera sa condition physique "Je veux être au top" avant de faire plus ample connaissance avec sa nouvelle voiture à l'occasion d'essais qui se dérouleront prochainement à Barcelone.
Quand il n'est pas sur la piste, Bertrand passe du temps avec ses ingénieurs : "Il est toujours le dernier à quitter le circuit, note Yves Decorte. Bertrand est travailleur, méticuleux. Bien qu'il ne possède pas de formation technique, il sent parfaitement la voiture et n'a pas son pareil pour faire évoluer positivement le set up en compagnie des ingénieurs."
Un bon coup de volant, un physique affûté, un mental d'acier, la démarche d'un "pro"... Baguette a tout d'un grand, reste le chemin vers la F1, semé d'embûches.