"Egaler Senna, pas Schumacher"

Comme Michael Schumacher fin 1995 lorsqu'il passa de Benetton à Ferrari, Fernando Alonso a décidé de quitter Flavio Briatore et l'écurie avec laquelle il a quasi débuté en F1 avant de décrocher deux titres mondiaux. Replacé dans son contexte, le choix de l'Espagnol est logique : fin 2005, au moment de signer un contrat de trois ans avec Ron Dennis, la McLaren-Mercedes de Kimi Raikkonen, la plus rapide, venait presque de lui voler le titre. Tous les résultats et classements

Olivier de Wilde
"Egaler Senna, pas Schumacher"
©EPA

Comme Michael Schumacher fin 1995 lorsqu'il passa de Benetton à Ferrari, Fernando Alonso a décidé de quitter Flavio Briatore et l'écurie avec laquelle il a quasi débuté en F1 avant de décrocher deux titres mondiaux. Replacé dans son contexte, le choix de l'Espagnol est logique : fin 2005, au moment de signer un contrat de trois ans avec Ron Dennis, la McLaren-Mercedes de Kimi Raikkonen, la plus rapide, venait presque de lui voler le titre. Les Argentés lui proposaient de plus que doubler son salaire annuel atteignant désormais les 40 millions d'euros. Et puis, à cette époque, souvenez-vous, personne ne pouvait lui garantir que Renault serait encore en F1 en 2007. Autant d'arguments qui lui ont fait relever ce nouveau défi. Un challenge s'annonçant d'autant plus difficile que les "Flèches d'Argent" n'ont pas gagné une seule course la saison dernière. Et plus remporté le titre mondial des pilotes depuis Mika Hakkinen en 1999.

"Après six ou sept ans sans succès, la plus grande écurie de F1 avec Ferrari veut une révolution. Et il est bon de faire partie de ce processus !", annonça, plein d'enthousiasme, le double champion du monde lors d'une pharaonique présentation de l'écurie dans les rues de Valencia. De quoi favoriser l'intégration de la star ibère dans l'univers nettement moins fun et beaucoup plus chirurgical de McLaren. "J'ai été parfaitement accueilli dans ma nouvelle équipe. Aujourd'hui je m'y sens déjà chez moi." C'est plus ou moins pareil derrière le volant : "Au début, j'étais un peu nerveux !", avoue-t-il. "Je devais tout découvrir : une nouvelle monoplace, une nouvelle équipe, des méthodes de travail différentes, de nouveaux pneus. Le passage de Michelin à Bridgestone n'est pas évident. On a perdu de l'adhérence, de la motricité. J'ai dû changer mon style de pilotage. C'est plus facile à ce niveau-là pour les débutants qui n'ont pas à modifier une habitude. Enfin, j'ai eu le temps d'assimiler tout cela."

Des surprises à Melbourne

De quoi arriver fin prêt pour le premier Grand Prix de dimanche ? "Lors de ces dernières semaines, nous avons encore bien progressé. La mise au point de la MP4/22 s'est poursuivie et maintenant on est impatient de faire une bonne course, de voir où l'on en est par rapport aux autres. Désormais, je suis plutôt confiant et optimiste, même si Melbourne est spécifique et réserve parfois des surprises."

De première victoire dans sa nouvelle combinaison, "Nano", vainqueur en Australie l'an dernier, n'en parle pas encore vraiment même s'il l'espère secrètement : "Il est impossible d'émettre un pronostic. Beaucoup de choses ont changé durant l'intersaison. Depuis la retraite de Michael Schumacher qui, franchement, ne me manque pas. Il faut rester calme, bien travailler, finir la course et marquer des points. Les Ferrari et Renault seront là. Les BMW aussi. Ce sera serré."

Egaler Senna : une fierté

Pour la suite, Fernando, 25 ans, l'annonce clairement : il vise avec McLaren un troisième titre mondial. "C'est mon objectif, oui. Tous les grands champions, ceux dont on se souvient, ont au moins remporté trois couronnes. J'ai déjà déclaré auparavant que je ne roulerai pas en F1 durant 15 ans. Il y a d'autres choses dans la vie. Ne comptez donc pas sur moi pour battre tous les records de Schumacher. Mais Ayrton Senna reste pour moi l'un des meilleurs pilotes de tous les temps. Egaler ses trois sacres constituerait déjà pour moi une fierté."

De là à prétendre qu'Alonso pourrait devenir cette année le premier pilote depuis... Juan Manuel Fangio (deux fois en 1956 et en 1957) à conserver son N°1 en changeant d'écurie, il y a un pas que l'Espagnol hésite encore à franchir.

"J'espère bien sûr conserver mon titre. C'est le but et je ferai tout pour. Mais parfois vous pouvez gagner, parfois pas. Ça dépend de pas mal d'éléments. Le plus important pour nous sera d'être impliqués dans la bataille. Je le répète, je me donne les trois ans de mon contrat McLaren pour rejoindre Senna au palmarès."

Et entrer un peu plus dans la légende.


Massa: "Favori? Non" Felipe Massa a pas mal mûri. Voici douze mois, on se demandait à quelle sauce le jeune Brésilien allait être mangé par Michael Schumacher. Et un an plus tard, c'est lui qui a repris symboliquement son dernier numéro chez Ferrari : le 5. "Je ne me sens pas dans la peau d'un favori, et cela ne sera jamais comme tel ! Ferrari a bien travaillé durant l'hiver et nous sommes fin prêts. Nous aurons peut-être un petit avantage en début de saison mais sous sommes deux. Kimi était derrière moi durant les tests hivernaux mais il n'a jamais réellement recherché la performance et devait s'habituer aux Bridgestone. Je suis convaincu qu'il sera un adversaire coriace."

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...