La F1 a trouvé son Lewis

Il a beau tendre le poing serré et gesticuler tant qu'il peut sur le podium, Felipe Massa, vainqueur de ce Grand prix de Bahrein, doit partager l'attention générale avec son second, Lewis Hamilton. Dominateurs tout au long de ce week-end passé dans les Émirats, Massa et Ferrari ont signé la course parfaite. Tous les résultats et classements

Philippe Janssens

Publié le 15-04-2007 à 00h00

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Il a beau tendre le poing serré et gesticuler tant qu'il peut sur le podium, Felipe Massa, vainqueur de ce Grand prix de Bahrein, doit partager l'attention générale avec son second, Lewis Hamilton. Dominateurs tout au long de ce week-end passé dans les Émirats, Massa et Ferrari ont signé la course parfaite. Parti en tête, le Brésilien, poussé à la faute la semaine dernière en Malaisie, a décroché, sans hésitation aucune, la victoire qu'il lui fallait, la deuxième de sa carrière, après avoir été, l'an dernier, le premier Brésilien à s'imposer dans son pays depuis Ayrton Senna. Une course limpide et une victoire indiscutable, même si, juste derrière Massa, Lewis Hamilton réussit, lui aussi, un Grand prix exemplaire. Deuxième sur la grille, le jeune britannique tint la cadence 57 tours durant pour susciter, une fois de plus, l'admiration de tous les observateurs, littéralement bluffés de voir ce rookie se maintenir avec une telle aisance, une telle maîtrise et, surtout, une telle régularité aux avants postes... En franchissant la ligne d'arrivée de ce 3e Grand prix de la saison, le jeune protégé de Ron Dennis a déjà écrit un premier chapitre de l'histoire de la F1 en devenant le premier novice à signer trois podiums d'affilée lors de ses débuts dans la discipline. Seul, jusque-là son compatriote Peter Arundell avait fait aussi bien avec deux podiums lors de ses deux premiers GP : troisième à Monaco et aux Pays-Bas en 1964.

Alonso, dans l'ombre

"Bravo Lewis, encore une superbe course, tu es en tête du Championnat du Monde..." Les félicitations de son directeur d'écurie lui allèrent droit au coeur, mais ne lui montèrent pas à la tête. "C'est pas mal, en effet !" se contenta de répondre sobrement Hamilton tout en terminant le tour d'honneur. Sans jamais parvenir à vraiment inquiéter Massa, il réussit néanmoins à signer régulièrement des chronos équivalents à ceux du pilote Ferrari pour maintenir Raikkonen à bonne distance et porter haut les couleurs de McLaren-Mercedes, tandis que Fernando Alonso, contraint de baisser le rythme au premier tiers de la course, devait se contenter d'une 5e place, entre les BMW Sauber de Nick Heidfeld et Robert Kubica, autres exemples de régularité depuis le début de cette saison. "Ce qui m'arrive est incroyable", soulignait-il à sa descente du podium. "Trois podiums en trois courses, je ne pouvais même pas en rêver ! J'ai pris un excellent départ, mais lors du deuxième relais, j'ai eu des soucis d'équilibre. Ensuite, sur la fin, avec les gommes dures j'ai pu attaquer à nouveau. Si la course avait duré quelques tours de plus, je suis certain que j'aurais pu me battre pour la victoire !"

Une chose est certaine : la F1 s'est découvert une nouvelle étoile. Un véritable phénomène qui, selon nous, s'apprête tenir le haut de l'affiche pour les années à venir. Et tant pis pour ceux qui rêvaient d'un duel d'homme à homme entre Alonso et Raikkonen : ces deux-là devront composer avec leurs équipiers. La victoire de Massa en est la première preuve, comme d'ailleurs, la deuxième place d'Hamilton. Partis en 2e ligne, Alonso et Raikkonen ont été réduits hier, aux rôles de spectateurs privilégiés. Le premier de la confirmation du talent de son équipier brésilien, le second de l'éclosion affirmée d'une nouvelle merveille, capable de faire de l'ombre à sa double couronne mondiale.