Massa a joué avec le feu
En pole position pour la 6 e fois de sa carrière, la troisième consécutive, Felipe Massa a remporté de très peu ses deux duels du week-end face au héros local Fernando Alonso, supporté hier sur le circuit Catalunya par 140.000 aficionados.
Publié le 13-05-2007 à 00h00
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En pole position pour la 6 e fois de sa carrière, la troisième consécutive, Felipe Massa a remporté de très peu ses deux duels du week-end face au héros local Fernando Alonso, supporté hier sur le circuit Catalunya par 140.000 aficionados. Battu de trois centièmes lors de la qualification, le pilote McLaren-Mercedes pensait pourtant avoir pris sa revanche en virant avec une demi-monoplace d'avance au bout de la longue ligne de départ.
Affrontement verbal
C'était sans compter avec ce diable de pilote Ferrari, restant sur sa ligne à l'intérieur, sans lever le pied. Un Massa n'hésitant pas à aller au contact avec son rival pour conserver l'avantage et s'envoler vers son 4e succès en F1 au terme d'une course en solitaire où le Brésilien n'eut plus chaud au derrière que lors de son premier ravitaillement, sa Ferrari quittant la pitlane avec d'énormes flammes provoquées par un débordement de carburant. Une simple péripétie dont ne se rendit pas compte le vainqueur qui transpira nettement plus lorsque le double champion du monde lui chauffa les oreilles à propos de l'incident du premier virage. Un affrontement verbal enflammé sauvant l'intérêt d'un GP pour le reste fort ennuyant, comme souvent sur cette piste que pilotes et teams connaissent bien.
"J'ai pris un départ normal et j'ai pu profiter de l'aspiration pour doubler Felipe," racontait un Alonso pas très heureux d'une 3e place aux allures de défaite. "J'ai freiné plus tard que lui et j'avais trois quarts de voiture d'avance au moment de tourner. Soudain j'ai senti un choc à l'arrière m'obligeant à m'écarter et à traverser le bac à graviers. Chacun aura son opinion sur cet accroc. La mienne est que Felipe a pris trop de risques. Nous jouons tous les deux le championnat et dans 99 pc des cas, ce type de manoeuvre se termine avec 2 abandons. On a eu beaucoup de chance de s'en tirer sans trop de dommages."
Un avis que ne partageait pas le lauréat du jour... "Je ne comprends pas cette réaction. C'était chaud, mais je n'estime pas avoir fait le fou. J'étais à l'intérieur. Si quelqu'un a eu un comportement agressif, c'est bien Fernando." Et le pilote McLaren, agacé (mais était-ce vraiment par Massa ou de voir son équipier devant lui en tête du championnat ?), de répliquer de manière exagérée. Selon lui, ce qui à nos yeux ne fut qu'un fait de course aurait mérité une enquête des commissaires sportifs. "Ils ne me semblent pas très conséquents. À Monza, on me pénalise parce que j'étais 1 km devant Massa aux essais et ici rien."
Une réflexion qui fit sortir son rival de ses gonds : "Allez, c'est n'importe quoi ! On est en F1, au premier freinage, c'est normal que l'on se batte. Je suis le premier à reconnaître quand je commets une erreur, mais ici, je ne suis vraiment pas en faute."
Dans ce contexte tendu, après cette chaude explication, on vous laissera le soin de l'interprétation de la réponse du Brésilien à la question suivante : Qu'avez vous dit à Michael Schumacher lorsqu'il vous a félicité ? "Je l'ai remercié pour tout ce qu'il m'a appris l'an dernier..."