Jenson Button vainqueur par chaos
Le déluge et l’obscurité ont mis fin à la course après 33 tours seulement. Le départ avait été retardé par la FIA pour des raisons commerciales principalement. Ferrari : le ciel sur la tête
Publié le 05-04-2009 à 00h00
:focal(99x81:109x71)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GQIBKSRS7JFX5DJXCBEOKKLECI.jpg)
envoyé spécial en malaisie Toujours amusant ou ironique, le titre du communiqué de Toro Rosso résumait la pensée générale, dans le paddock de Sepang au terme d’un GP tronqué où les spectateurs, moins nombreux que jamais, auront eu droit à 33 tours sur les 56 initialement prévus : "De la pluie en Malaisie en fin d’après-midi. Comme c’est inattendu !" En repoussant l’heure de départ pour des raisons avant tout commerciales, les dirigeants de la F1 ont totalement entraîné le naufrage de cette deuxième joute.
Mais le deuxième succès d’affilée de Button et d’une Brawn GP ne doit rien aux circonstances apocalyptiques. En pole après avoir signé un nouveau record de la piste, le Britannique a certes loupé son départ (contrairement à Nico Rosberg qui mena les 15 premiers tours en bondissant de la 4e place). Mais, plus chargé en essence, le Britannique, 4e au 1er virage, a vite repassé Fernando Alonso pour se lancer à la poursuite de Rosberg et Trulli.
Au 17e tour , lorsque la Toyota effectua son premier ravitaillement, Button reprit les commandes. Et seul un Timo Glock au nez très fin (l’Allemand fut l’un des seuls à opter pour les pneus intermédiaires alors que tout le monde opta pour les gommes les plus rainurées au moment où la pluie se mit à tomber) lui subtilisa son leadership durant un tour. Leur combat allait réellement s’engager quand le ciel malaisien leur tomba sur la tête.
Un orage éclatant deux tours trop tard pour les Ferrari à compter parmi les nombreux naufragés d’un GP tombé à l’eau trop tôt. Ou plutôt trop tard. Sur le podium, Jenson Button qui fait actuellement la pluie et les bons temps en F1, le chanceux Nick Heidfeld aussi bien inspiré qu’à Spa l’an dernier et Timo Glock pénalisé par le règlement du drapeau rouge (il était deuxième derrière la safety car) se seraient crus au GP de nuit de Singapour.
Sauf que Sepang ne veut pas investir des millions d’euros pour illuminer un circuit sur lequel la F1 a sombré hier
Trulli: "Je me sens malchanceux" Le pilote Toyota avouait un goût de trop peu à l’issue des débats. Jarno Trulli, 4e à l’arrivée pestait contre la chance : "Je manque la pole position pour un dixième. Et le résultat en course aurait pu être meilleur pour moi. C’était une bonne course, riche en événements. Je poussais à l’avant et me battais pour la tête avec Rosberg. Puis la pluie est arrivée et l’écurie a choisi des pneus extra-pluie, ce qui était la stratégie la plus conventionnelle. J’étais le plus rapide avec ces pneus, mais ils se sont abîmés au bout de deux tours. Timo, lui, a pris les intermédiaires-pluie et cela a mieux fonctionné. Il est dommage que je manque le podium, mais c’est un très bon résultat d’ensemble pour l’équipe, surtout après tous les rebondissements durant la semaine." Quand à Nico Rosberg, sa monoplace changea de rendement avec la pluie. "J’ai pris la tête au départ. Ça fait longtemps que Williams n’a pas été en tête en termes de performance pure. La voiture marchait vraiment très bien. Après, la pluie est arrivée, ça c’est compliqué et les choses n’ont pas tourné en notre faveur." (O.d.W.)