La longue quête de la sécurité
Le premier pilote mort sur le circuit de Spa Francorchamps, au Grand Prix motos, le 2 août 1925, à hauteur du pont de Chefosse, est l’Anglais Holowell, qui eut droit à un monument représentant un casque ailé avec une aile brisée. Le premier pilote belge à mourir ici est Freddy Charlier, dont la Bugatti a terminé sa course contre la clôture d’un pré à vaches à Masta. C’était en 1929. Lui aussi aura droit à son monument, contrairement aux quatre gendarmes fauchés, dont un décédé, la même année.
Publié le 28-08-2009 à 00h00
Le premier pilote mort sur le circuit de Spa Francorchamps, au Grand Prix motos, le 2 août 1925, à hauteur du pont de Chefosse, est l’Anglais Holowell, qui eut droit à un monument représentant un casque ailé avec une aile brisée. Le premier pilote belge à mourir ici est Freddy Charlier, dont la Bugatti a terminé sa course contre la clôture d’un pré à vaches à Masta. C’était en 1929. Lui aussi aura droit à son monument, contrairement aux quatre gendarmes fauchés, dont un décédé, la même année.
La sécurité est une notion qui évolue avec le temps. On ne tenait pas à sa peau comme on y tient aujourd’hui. Lors des premières courses automobiles et motocyclistes, de ville à ville, les spectateurs se massaient au bord des routes, comme au mont Ventoux lors du Tour de France. Pilote et mécanicien embarqué ne bénéficiaient d’aucune protection, dans des voitures au comportement plus qu’aléatoire. Le fait de faire passer ces compétitions sur circuit était déjà, en soi, un progrès immense pour la sécurité, que tous les aménagements successifs visèrent à accroître. Après avoir retenu une partie du public derrière un palissage de bois, un treillis de protection fut placé devant, ainsi que des sacs de sable aux endroits névralgiques. Ceux-ci furent ensuite remplacés par des bottes de paille puis des tas de pneumatiques. Dans un ancien corps de garde de l’armée, construit en 1939, une antenne médicale vit le jour en 1950, année où furent abattus les derniers arbres le long de la piste. Trente ans après la création du circuit Certains riverains rechignaient.
Le terrible accident du Mans, en 1955, réveille les consciences : interpellée, l’organisation des courses interdit certaines zones au public. Elargissement de la route, création d’une piste de décélération, n’empêchent pas des années noires, comme 1960, où Chris Bristow (Cooper) et Alan Stacey (Lotus) se tuèrent en Grand Prix. Les premiers rails de sécurité furent posés en 1963, et doublés en 1970. Le revêtement, qui souffre moins depuis la fermeture du circuit à la circulation routière, fut cependant fait, refait, rerefait au fil du temps. Aujourd’hui, certains patrons d’écuries et pilotes trouvent que les zones de dégagement, trop larges et permettant de revenir en piste après une sortie, tuent une part de l’esprit de compétition. D.S.