Webber, audacieux second
Mark Webber a sans doute risqué sa vie en effectuant LE dépassement du GP, en passant dans le chas de l’aiguille, à 300 km/h à l’intérieur au pied du Raidillon. Une manœuvre de folie face à un Alonso habituellement dur à cuire. Si les deux hommes s’étaient touchés, cela aurait pu très mal se terminer.
Publié le 30-08-2011 à 04h15 - Mis à jour le 30-08-2011 à 09h17
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Mark Webber a sans doute risqué sa vie en effectuant LE dépassement du GP, en passant dans le chas de l’aiguille, à 300 km/h à l’intérieur au pied du Raidillon. Une manœuvre de folie face à un Alonso habituellement dur à cuire. Si les deux hommes s’étaient touchés, cela aurait pu très mal se terminer. Comme en 1985 entre Stefan Bellof et Jacky Ickx. Mais c’est passé, d’extrême de justesse.
"C’était certainement l’endroit le plus dangereux pour doubler la Ferrari," a analysé, après la course, Niki Lauda en tirant son chapeau devant la bravoure de l’Australien.
Un Webber frustré après un envol complètement loupé : "L’embrayage n’a pas répondu correctement et le système anti-calage s’est actionné. J’ai eu l’impression que trente voitures m’ont doublé. Mais au premier virage, tout le monde ou presque s’est touché. J’ai évité les débris et donc vite regagné quelques places."
Autres moments de frustrations, ce retour au stand après seulement trois tours et ce pitstop raté sous safety car.
Nos pneus étaient très endommagés après la qualification. En raison du fort carrossage, ils surchauffaient et cloquaient. Tous les pilotes devant ont demandé une dérogation pour pouvoir changer de gommes avant le départ, mais la FIA a refusé. On a sincèrement songé s’élancer des stands pour raisons de sécurité."
Mais finalement, ils sont partis à leur place, Webber s’arrêtant tout de même deux tours avant son équipier afin que l’équipe puisse constater l’état de dégradation de ses pneus. Vous avez dit cobaye ?
Lorsque la voiture de sécurité est sortie suite au crash d’Hamilton, Vettel a de suite été rappelé au stand. Quant au pauvre Webber, il a été victime d’un problème de radio : "L’équipe voulait que je rentre et moi aussi, mais on ne s’est pas compris.
Bizarre tout de même avec toute la technologie et tous les boutons permettant de passer des messages. Mais bon. Cela a obligé le grand Mark à effectuer un très long relais sur les pneus les plus durs. Il n’a livré aucune résistance à son équipier lorsque ce dernier, mieux chaussé, l’a doublé à la relance après la safety. Les termes de son nouveau contrat sont clairs. Il en a d’ailleurs touché deux mots samedi : "Un bon compromis. Chacun a dû faire un pas vers l’autre." Il n’a pu imposer toutes ses conditions qui n’étaient certainement pas que financières.
Ce qui faisait dire à Niki Lauda après le dixième doublé Red-Bull : "Maintenant, Vettel à 102 points d’avance. Le titre est dans la poche." Il a volontairement oublié Webber, deuxième à 92 unités : "Il faut être stupide pour tenir compte de Webber." Mais finalement, compte tenu des possibilités encore existantes, ne vaut-il pas mieux être deuxième dans la meilleure écurie que n°1 chez Lotus ou Force India ? Pour son ego peut-être pas. Mais pour gagner des courses. Même si, à ce niveau-là, Vettel mène cette saison 7-0 face à son équipier.