Sebastian Vettel, seul sur sa planète

Franchissant l’arrivée en roue libre avant de quasi s’arrêter devant le mur Red Bull pour saluer les siens, puis versant même une petite larme sur la plus haute marche d’un podium en voyant un tsunami rouge envahir la piste à ses pieds, Sebastian Vettel a savouré sa 18e victoire.

Olivier de Wilde
Sebastian Vettel, seul sur sa planète
©ap

Envoyé spécial en Italie Franchissant l’arrivée en roue libre avant de quasi s’arrêter devant le mur Red Bull pour saluer les siens, puis versant même une petite larme sur la plus haute marche d’un podium en voyant un tsunami rouge envahir la piste à ses pieds, Sebastian Vettel a savouré sa 18e victoire, la 8e déjà cette saison.

"Ce succès est très émotionnel pour moi", a confié l’irrésistible jeune Allemand. "Lors du tour d’honneur, j’ai bien sûr repensé à ma toute première victoire ici même voici trois ans, sous la pluie avec Toro Rosso. Un moment très spécial, surtout ici où vous ressentez vraiment tout au long du week-end la passion des tifosi. Ce podium est certainement le plus beau de l’année avec toute cette foule courant pour vous applaudir. C’est bien sûr encore plus intense lorsque vous êtes sur la plus haute marche. Pour connaître le summum il ne me manquait qu’une combinaison rouge ! Je suis désolé d’avoir un peu gâché la fête pour les 150 ans de l’Italie", se marrait-il après avoir doublé la Ferrari de Fernando Alonso au 5e tour. Le moment le plus "chaud" de ce 13e Grand Prix de l’année tournant ensuite en un ennuyant cavalier seul de la Red Bull-Renault N°1.

"Mon départ depuis la pole n’a pas été terrible. J’ai néanmoins gardé l’avantage sur Hamilton quand soudainement j’ai vu surgir Fernando de je ne sais où", racontait le quasi double champion du monde. Il y eut ensuite deux boucles derrière la voiture de sécurité suite au crash de la première chicane. "Je voulais vite reprendre les devants. J’ai attaqué Fernando par l’extérieur au 5e tour, sans DRS. Il ne m’a pas laissé beaucoup de place. J’ai dû mettre deux roues dans l’herbe mais j’ai gardé les gaz à fond. Cela a encore été très serré au freinage de la chicane suivante mais j’ai gardé l’intérieur et c’est passé."

Après ce dépassement qualifié de dur mais sportif, le film de la course pour la première place était terminé. Le championnat sans doute aussi. Avec désormais cent douze points d’avance, Sebastian Vettel peut être sacré dès le prochain Grand Prix de nuit à Singapour, dans deux semaines. "Oui je sais que je suis en bonne position. Je pourrais partir en vacances jusqu’à Abu Dhabi et encore aborder la dernière course en leader. Mais n’y comptez pas ! Je me sens bien ici et vous me verrez donc au prochain GP que j’aborderai comme les autres. Je ne veux pas encore songer à mon 2e titre. Je savoure le moment présent. Je suis déjà assez heureux comme cela "

Au-delà de la 18e victoire insolente de Sebastian Vettel, quelles images retiendra-t-on encore dans le "best of" de ce GP d’Italie ? Assurément les départs de folie de Fernando Alonso et de Vitantonio Liuzzi. "La ligne droite ici est longue et large alors quand j’ai vu que j’avais bien démarré, j’ai gardé le pied enfoncé et je suis passé par la droite", racontait le pilote Ferrari ravi d’avoir fait vibrer les tifosi pendant au moins quatre tours : "J’ai ensuite été un peu dur en résistant à Sebastian. Normal, il a plus de 100 points d’avance ! Puis, Button m’a logiquement remonté. Heureusement que Michael a fait perdre dix ou quinze secondes à Lewis car sinon je n’aurais même pas goûté au podium. La faute aux pneus ? Pas seulement. Je savais dès le départ qu’il était impossible de résister aux Red Bull et aux McLaren ce week-end."

On pouvait regretter pour l’intérêt du GP que Button n’ait, lui, pas pris un envol de rêve. Et le Britannique d’expliquer : "Je me suis complètement loupé et retrouvé 6e ou 7e. Dommage. Vu d’où je suis remonté, j’ai pris à nouveau pas mal de plaisir et je suis content avec cette 2e place."

Il assista au somptueux duel entre la Mercedes de Schumi, passée de la 8e à la 3e place au départ, et la monoplace de son équipier. "Je me suis bien amusé. On a roulé tous les deux à la limite", souriait l’Allemand."Mes rétroviseurs étaient parfois très petits. J’essayais que ma Mercedes soit aussi large qu’un camion." "Ce fut une belle bataille. C’est la course. Je ramène quelques points", commentait pour sa part Lewis Hamilton .

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