Vettel met les bouchées doubles

Les tours de piste de Vettel sont désormais bouclés. Son franc, lui, n’est peut-être pas encore tombé. Un point lui suffisait pour être champion, Sebastian Vettel a ajouté l’aplomb. Isolé en tête depuis le début de la saison, l’Allemand n’a jamais cédé.

Olivier de Wilde
Vettel met les bouchées doubles
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Les tours de piste de Vettel sont désormais bouclés. Son franc, lui, n’est peut-être pas encore tombé.

"Sebastian, même si je suis certain que tu aurais préféré la victoire, tu es champion du monde", lui hurla dans son casque son ingénieur. En larmes, de joie évidemment, un Vettel ne pouvant contenir son émotion, offrit d’abord un long silence radio en guise de réponse. Avant de lancer, du fond de son gros cœur, un "Merci beaucoup, les gars !".

Profitant d’un tour d’honneur rapidement avorté par le vainqueur du jour Jenson Button, saluant une foule enthousiaste, "Baby Schumi", selon le surnom qui lui est prêté, laissa son idole de jeunesse, le septuple champion Michael Schumacher, revenir à sa hauteur pour saluer d’un pouce amical ce deuxième titre qui n’est certainement pas le dernier. Une image symbolique.

Puis, une fois descendu d’une RB7 pas encore championne du monde chez les constructeurs, il se mit debout sur son museau comme le veut le rituel lors de ses nombreux succès. Avant de sauter dans les bras des membres de son "team" (en liesse, comme il se doit) puis de lancer sa coupe en l’air sur une plus petite marche du podium qu’il n’avait pas encore escaladée cette année. Mais suffisante pour se succéder à lui-même.

Il lui fallait un seul petit point, il en a inscrit quinze. "J’étais parti pour gagner", s’exclamait un champion moins euphorique que l’an dernier. "J’ai serré Jenson au départ, oui, mais pas de manière dangereuse ou antisportive. C’est tout de même l’envol d’un GP ! Ensuite, mes pneus tendres se sont dégradés un peu vite pour pouvoir l’emporter. Pas grave."

Pas assez en tout cas pour bouder son plaisir. "Il est toujours difficile de trouver les mots dans des moments comme celui-ci. Je voudrais remercier tant de personnes au sein de mon team, ma famille. Je ne suis pas champion tout seul. C’est tellement spécial d’être sacré ici, dans ce lieu ayant couronné autant de grands noms."

Plus mature, avec moins de pression, mais avec toujours cette fraîcheur et cette simplicité faisant de lui un champion apprécié de tous, Vettel évoque ce second titre d’apparence nettement plus facile. "C’est vrai que le premier fut finalement un peu une surprise compte tenu du scénario fantastique. J’ai eu plus le temps de me préparer à celui-ci. Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il est souvent plus dur de confirmer. De l’extérieur, tout le monde pense le contraire. Cette saison paraît plus dominante or la RB7 est un peu moins supérieure à la concurrence que sa devancière. La différence c’est que la fiabilité du moteur Renault est désormais de 100 % et que je n’ai commis aucune faute. Quand vous possédez la meilleure voiture et que vous ne faites pas d’erreur, il est difficile de ne pas être sacré."

Un triomphe qu’il avait prévu de célébrer avec son ami "Schumi". "Mais je ne pourrai prolonger les festivités comme en 2010. Je ne veux pas me reposer sur mes lauriers. Dès mardi je devrai me concentrer sur le prochain GP en Corée que je veux gagner. Et en 2012, je viserai un troisième sacre."

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