Jérôme D'Ambrosio: "Mon unique priorité reste la F1"

Jérôme D’Ambrosio ne montera (sauf accident ou maladie d’un des deux titulaires) pas en piste, ce week-end, lors de son GP national à Francorchamps. Interview.

Interview > Olivier de Wilde
Jérôme D'Ambrosio: "Mon unique priorité reste la F1"
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Contrairement à ce qu’Eric Boullier, patron du team Lotus, lui et nous avait promis en début de saison, Jérôme D’Ambrosio ne montera (sauf accident ou maladie d’un des deux titulaires) pas en piste, ce week-end, lors de son GP national à Francorchamps.

Une décision que tout le monde comprend vu les circonstances.

“Il était effectivement question en début de saison que je roule certains vendredis lors des premiers essais libres, notamment à Spa” , confirme un Jérôme D’Ambrosio attendant toujours son heure (et demie). “Mais depuis, la situation a évolué. Tout le monde a été surpris du niveau de perfos de Lotus qui occupe actuellement la 3e place du Championnat constructeurs à un point de McLaren, devant Ferrari. Ils font désormais partie des équipes pouvant gagner des courses. Et c’est bien ce qu’ils comptent faire ce week-end en Belgique où Kimi s’est déjà imposé à quatre reprises. Je suis bien sûr frustré de ne pas pouvoir rouler. On m’a enlevé un plaisir, mais la décision du team est logique. À la place d’Eric, j’aurais pris la même. Il privilégie normalement l’intérêt du team.”

Vous aviez prétendu “choisir” un rôle de 3e pilote actif plutôt qu’une nouvelle place payante de titulaire en fond de grille afin d’évoluer. Vous disiez en début d’année reculer pour mieux sauter. Est-ce toujours votre sentiment ?

“Bien sûr. Je suis très actif. Je fais aujourd’hui partie d’une écurie de pointe et ma crédibilité augmente avec celle de Lotus. Comme chaque membre de l’entreprise, je participe au succès de l’écurie. Je passe beaucoup d’heures dans le nouveau simulateur. Un travail de l’ombre que les décideurs savent apprécier.”

Pas question donc de faire une carrière à la Badoer, de réserviste à temps plein ?

“Je n’ai pas de boule de cristal. Je ne peux pas vous dire où je serai et ce que je ferai dans trois ou cinq ans, mais il est clair que mon objectif n’est pas de rester sur le banc. Je veux revenir derrière un volant. Je n’ai pas disputé une course cette année et la compétition me manque.”

Vous n’échangeriez toujours pas votre statut de 3e pilote Lotus contre un volant HRT ou Marussia même gratuit ?

“Non.”

Et contre une place chez Caterham ?

“Je ne veux pas donner de limite...”

Caterham est, avec Force India, un des teams avec lesquels Gravity négocie pour vous pour 2013 ?

“Il y a effectivement des négociations, mais je ne veux pas vous dire avec qui. Désolé, c’est la F1.”

Pourquoi ne pas rouler dans une autre catégorie en attendant ?

“Je ne veux pas me disperser. Je ne vais tout de même pas refaire du GP2. Et disputer Le Mans ou la Porsche Supercup n’augmenterait pas ma valeur dans le paddock.”

Iriez-vous jusqu’à refuser un volant de pilote professionnel avec un constructeur en DTM ou Endurance ?

“Écoutez, ce n’est pas à l’ordre du jour. Je n’ai que 26 ans. J’ai goûté à la F1 durant une saison, j’enrichis encore mon expérience et l’unique priorité actuelle reste la F1. Il n’y a rien de plus rapide, procurant autant de sensations. C’est le top et je vise toujours le top. Mais cela peut évoluer avec le temps...”

Vous n’avez donc pas l’impression que c’est fini pour vous en F1...

“Non car je suis entouré de gens qui croient en moi. J’espère donc avoir une seconde chance, comme Romain. Vous savez, après ma mise à pied à Hockenheim en GP2, tout le monde croyait que c’était terminé. Et trois mois plus tard, après mon super-test F1 à Abou Dhabi, c’est presque comme si j’étais champion du monde pour les mêmes personnes. Les choses évoluent vite en F1. Mais il faut savoir s’accrocher.”

Pourquoi Eric Boullier et Gérard Lopez, les managers de Gravity et Lotus, ont-ils choisi de titulariser Romain Grosjean plutôt que vous l’hiver dernier ?

“Il faut leur demander. Vous savez, pour arriver en F1, il ne faut pas qu’une bonne pointe de vitesse. C’est un package global. Et le sien était plus fort. Je ne suis pas russe ni vénézuélien.”

Ni français, ce qui a certainement eu son importance pour Renault et surtout Total...


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