Les circuits routiers en question
Les puissantes motos doivent-elles rouler en dehors des circuits permanents ? La triple tragédie vécue par les motards ce week-end à Chimay pose de nombreuses questions, surtout en regard des incidents similaires qui se sont produits au même moment aux 24 Heures auto de Spa-Francorchamps et dont l’issue a été heureusement moins dramatique.
Publié le 28-07-2014 à 18h51 - Mis à jour le 29-07-2014 à 15h28
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La triple tragédie vécue par les motards ce week-end à Chimay pose de nombreuses questions, surtout en regard des incidents similaires qui se sont produits au même moment aux 24 Heures auto de Spa-Francorchamps et dont l’issue a été heureusement moins dramatique.
Le risque se dilue dans l’habitude
Impossible de comparer les sports autos et motos. Certainement plus qu’un conducteur de voiture, chaque pilote de deux roues est bien entendu conscient des risques qu’il prend en enfourchant sa machine, même si à la longue, comme toute chose, le risque se dilue dans l’habitude. La différence de conséquences s’explique aisément par la non-présence de carrosserie et d’arceaux de sécurité, même si en voiture le risque zéro n’existe pas.
Actuellement, des combinaisons dotées d’un airbag sont disponibles sur le marché pour la protection des pilotes motos. Surtout utilisées en Grand Prix, elles ne peuvent l’être que difficilement dans les courses nationales. En effet, elles demandent des spécialistes sur place pour leur remise en service après déclenchement suite à une chute banale. Si les champions disposent de plusieurs combinaisons du genre, c’est est financièrement impossible pour un concurrent d’une épreuve nationale.
Une réponse négative
La question que pose la catastrophe de Chimay serait plutôt de savoir si des machines modernes puissantes et extrêmement rapides doivent encore concourir sur ce genre de circuit routier. Malgré les progrès techniques de ces motos tant au niveau du freinage avec les ABS intelligents, des suspensions ou de la tenue de route et des contrôles de traction poussés (mais souvent aussi pouvant être déconnectés pour la compétition), la réponse est nettement négative. Les responsables de Mettet l’on bien compris en transformant leur fameux huit namurois en un circuit permanent. Malheureusement tous les organisateurs ne peuvent dégager les sommes nécessaires à cette transition.
Voici plus de dix ans, une décision avait été prise par la commission régissant la vitesse pure en Belgique, n’acceptant plus sur ce genre de tracés routiers (Chimay, Ostende, Gedinne, Jehonville, l’ancien Mettet) que les démonstrations de motos classiques, donc de machines anciennes, moins rapides, mais aussi moins fiables. Suite à diverses pressions, cette interdiction, fut abrogée et même si pendant dix ans ce retour fut sans conséquence funeste, à la lueur des événements du week-end il impose une prise de position précise et sans équivoque.
Des pilotes d'expérience...
A Francorchamps, la genèse des accidents a été mise sur la possible inexpérience des Gentlemen Drivers en piste; à Chimay, cette absence d’expérience est moins pertinente.
Vick De Cooremeter était ainsi loin d’être un néophyte et présentait un évident palmarès. Depuis quelques saisons, il pilotait une puissante Superbike (1 000 cc) tant en sprint qu’en endurance.
L’expérience des circuits routiers
Il venait de disputer le célèbre Tourist Trophy de l’île de Man sur un circuit long de 60 km qui accomplit le tour de l’île en empruntant les routes et rues des villages. Il possédait donc l’expérience de ces courses sur circuits routiers.
Même s’il n’avançait pas la même carrière sportive, Julien Paquet, âgé de 23 ans, avait répondu aux normes de sélection imposées par la Fédération motocycliste de Belgique pour obtenir sa licence en Supersport 600 cc. A ce niveau, peut-être que des agréations supplémentaires devraient être réclamées via des écoles de pilotage en circuit dirigées par d’anciens champions comme Didier de Radiguès ou Stéphane Mertens.
Quant à l’Allemand Thilo Häfele, il avait, lui aussi, l’expérience des machines puissantes dans la mesure où il disputait l’International Road Racing Championship .