Accident de Bianchi: la responsabilité du directeur de course engagée
Remplaçant du Belge Roland Bruynseraede en 1997, le directeur de course mais aussi responsable de la sécurité Charlie Whiting n’a pas pris les bonnes décisions lors de l'accident dont a été victime Jules Bianchi dimanche à Suzuka.
Publié le 06-10-2014 à 12h29 - Mis à jour le 06-10-2014 à 15h13
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Remplaçant du Belge Roland Bruynseraede en 1997, le directeur de course mais aussi responsable de la sécurité Charlie Whiting n’a pas pris les bonnes décisions dimanche à Suzuka. La fatalité a bon dos. Mais l’accident de Jules Bianchi aurait pu être évité si le Britannique de 62 ans n’avait pris une succession de mauvaises décisions. Retraçons le film de ce GP maudit.
15h00 : Alors que l’on connaît la menace du typhon Phanfone depuis plusieurs jours, que l’on a parlé d’avancer le GP du Japon au dimanche matin 11h locales ou de le reporter à lundi, la course démarre finalement à l’heure habituelle, sous des trombes d’eau, avec pour la première fois la vision étrange de tonnelles sur la grille pour protéger les pilotes. La pression de Bernie Ecclestone était trop grande. On doit respecter l’horaire pour le direct télé alors qu’il aurait été possible pour tout le monde de retransmettre le GP en léger différé.
3e tour : Après trois tours derrière la voiture de sécurité, la course est arrêtée au drapeau rouge. Il pleut trop fort. La piste est impraticable. La visibilité trop réduite. En fait, elle n’aurait même jamais dû démarrer.
15h25 : Après une pause d’une petite vingtaine de minutes, une petite accalmie météo permet à la course de reprendre derrière la voiture de sécurité. Alors que depuis le 6e ou le 7e tour les pilotes lui demandent par radio de libérer la meute, le directeur de course fait preuve ici d’un excès de prudence et attend le 10e tour avant de faire rentrer la « safety car ». A ce moment, les conditions ne sont plus dantesques, Jenson Button rentrant même immédiatement troquer ses pneus pour conditions extrêmes contre des gommes intermédiaires moins sculptées. La preuve que Whiting a attendu trop longtemps. Ces trois ou quatre tours supplémentaires à allure réduite vont faire que la fin du GP se déroulera dans la pénombre…
40e tour : La pluie redouble d’intensité. Charlie Whiting interdit l’activation du DRS permettant de doubler plus facilement en ligne droite dans l’aspiration d’un concurrent. Le cap des 75% de la distance a été franchi. A partir d’ici, la totalité des points sera attribuée en cas d’arrêt de la course.
41e tour : Le leader Lewis Hamilton indique par radio que les conditions deviennent vraiment difficiles.
42e tour : Adrian Sutil est surpris en aquaplaning, part en tête-à-queue et va taper le mur de pneus en marche arrière au virage N°7. Jan Magnussen part lui aussi en tête-à-queue dans le secteur 11. Mais le directeur de course ne réagit toujours pas. Au même moment, Jenson Button est le premier des leaders à rentrer au stand pour chausser les gommes pour grosse pluie. Le commentateur de la RTBF Gaëtan Vigneron, présent sur place, déclare à cet instant : « Il fait de plus en plus sombre, presque noir. »
43e tour : Moins de deux minutes après Sutil, soit un tour plus tard, Jules Bianchi perd le contrôle de sa Marussia au même endroit que l’Allemand. Sa monoplace va s’encastrer dans l’arrière de l’engin de levage style manitou occupé à dégager la Sauber. Le danger était signalé par un double drapeau jaune… Mais le Français les a-t-il seulement vus par ce temps ?
44e tour : Un peu moins d’une minute après le crash de Bianchi (contrairement à ce que certains ont écrit la « safety car » n’était pas déjà en piste au moment du crash), la voiture de sécurité monte en piste. Mais il est trop tard. Un drame a eu lieu. Il aurait pu être évité…