Hamilton ne pète pas un boulon !

Il y a un facteur sur lequel l’étoile de Brackley peut faire la différence : la stratégie. Une fois de plus, les troupes de Toto Wolff ont brillé dans ce domaine. Hamilton a déjoué tous les pronostics en faisant le pari osé de troquer les pneus médiums pour les durs dès la fin du 24e tour. Quand Ferrari a compris que la victoire passait dans l’autre camp, il était trop tard pour réagir. Hamilton n’avait plus qu’à aller cueillir la 83e victoire de sa carrière.

"Quel incroyable résultat !" s’est exclamé Lewis au micro de Jenson Button au pied du podium. "C’était une course difficile pour nous, donc chapeau à toute l’équipe pour un travail exemplaire. Ma voiture était quelque peu endommagée, aussi ai-je foncé tête baissée avec un très long second segment en pneus durs. C’est très gratifiant de gagner de cette façon. Je la voulais celle-ci, après avoir décroché le titre ces deux dernières années sans être monté sur le podium. Nous avons saisi l’opportunité en optant pour la meilleure stratégie. Bravo à tous les gars et je dédié celle-ci à Bono ! ( son ingénieur de piste Peter Bonnington, resté au pays pour raison médicale, ndlr) ."

Pour Lewis, il faudra en revanche attendre pour la 6e couronne qu’il convoite tant. Pour être sacré, l’enfant de Stevenage devait comptabiliser une avance de 78 points sur son équipier Vatteri Bottas. Il s’en sera fallu de 4 unités pour que le championnat soit définitivement plié. En prenant la 3e marche du podium, Bottas s’offre une maigre consolation que celle de retarder encore un peu l’échéance. En montant sur le podium après sa grosse gamelle des qualifications, le Finlandais peut estimer qu’il revient de loin en décrochant le bronze.

"Je suis satisfait de cette journée après le cauchemar vécu hier", a dit Valtteri après l’arrivée. Les mécaniciens avaient réalisé un miracle en réparant la voiture sans que je subisse de pénalité. J’étais très content de mon rythme aujourd’hui et je pense que je n’aurais pas pu faire mieux. Je suis impatient d’en découdre encore le week-end prochain, même si mes chances pour le titre sont maintenant infimes.."

Chez Ferrari, on peut une nou velle fois se mordre les doigts. Ah, si seulement une boulonneuse récalcitrante n’avait pas coûté de precieuses secondes à Leclerc et si Vettel ne s’était pas arrêté trop tard... Une énième occasion de s’imposer vient de passer.

Le prochain Grand Prix à Austin risque d’être palpitant où les SF-90 devraient encore briller en vitesse de pointe. Au Texas, gare au retour de flamme.