Le pilote amateur Matthieu Serradori s'offre une étape sur le Dakar: un exploit qu'on n'avait pas vu depuis 32 ans !

Qui l’eut cru ? Aujourd’hui, il est presque impossible pour un participant amateur de remporter une victoire d’étape sur le Dakar. Les pilotes et les structures professionnelles dominent sans partage depuis le milieu des années 80. Soit depuis quasiment les débuts du plus célèbre des rallyes-raids, pour ainsi dire. Il faut remonter à 1988 pour retrouver la trace d’un petit artisan qui a remporté une victoire partielle. Il s’agissait du garagiste belge Guy Deladrière, qui avait signé le meilleur temps au Sénégal sur l’avant-dernière spéciale du Dakar cette année-là.

Trente-deux ans plus tard, c’est au tour de Matthieu Serradori de signer pareil exploit. Face aux armées Toyota et Mini, ce Français originaire de Fréjus fait office de petit poucet. Ancien animateur de l’Africa Eco Race, Matthieu est présent avec un buggy conçu par ses soins et engagé par sa propre structure baptisée SRT (pour Serradori Racing Team). Profitant des traces de Carlos Sainz, Nasser Al-Attiyah et Stéphane Peterhansel qui ont perdu du temps en navigation, l’ancien pilote moto, qui est copiloté par le Belge Fabian Lurquin, a livré la course parfaite pour s’imposer au nez et à la barbe des éléphants du Dakar. Un véritable récital de la part de ce pilote ô combien sympathique. "Je suis vraiment très heureux, exultait Matthieu en descendant de son buggy. C’est une belle histoire. La journée d’hier était très compliquée, on a fait une erreur et on l’a payée cash. Ce matin on s’est repris, tout le monde était derrière moi. Je dédie cette victoire à Paulo parce que je suis un ancien motard. Ce n’est pas facile de se mobiliser après une journée comme celle-là et mon copilote Fabien était là aussi. Il y a deux attaquants dans la voiture et je suis très heureux."

Alonso est dans le coup !

Hier, nous avions parié sur au moins un Top 3 d’étape signé par Fernando Alonso pour sa 1re apparition sur le Dakar. La prophétie s’est réalisée puisque l’Asturien, brillamment copiloté par Marc Coma, termine 2e de cette 8e étape avec 4 minutes de retard sur Serradori. Le double champion de F1 a même gratifié l’assemblée de quelques passages de dunes très perspicaces. À coup sûr, Fernando s’est affirmé comme un vrai touche-à-tout du sport automobile et non pas comme une vedette qui vient juste faire le beau en Arabie Saoudite pour bâtir des châteaux de sable. Aux avant-postes, la course a rebondi puisque Sainz, Al-Attiyah et Peterhansel ont tous galéré. Et c’est le premier cité qui s’en est le moins bien sorti. Son avance sur Al-Attiyah a fondu et n’est plus que de 6 minutes 40 secondes tandis que Peterhansel s’est replacé dans la lutte pour la victoire. Ce Dakar 2020 est loin d’être fini…