La voie est royale pour Stéphane Peterhansel, alias "Monsieur Dakar"
Motos : la rebellion de Sunderland (KTM) a échoué, Benavides (Honda) le mieux placé.
Publié le 15-01-2021 à 08h37 - Mis à jour le 15-01-2021 à 09h35
Toute la journée, ça a été du stress… pas évident. On a tapé un coup assez fort et on a à nouveau crevé mais on a eu peur qu’il y ait plus. Apparemment la voiture a résisté et on a perdu quelques minutes…"
Dans un soupir de soulagement, Stéphane Peterhansel examine le train arrière de son buggy JCW MINI et esquisse un léger sourire. L’œil pétillant trahit une joie que réprime sa nature prudente. Car ce 43e Dakar aurait bien pu virer de bord ce jeudi, et voir sombrer un 14e sacre déjà attendu. Le coup n’est pas passé loin. C’est la chance du champion, celle de "Monsieur Dakar" qui ne concède que deux petites minutes sur l’incident à Al-Attiyah (Toyota) et qui conserve plus d’un quart d’heure d’avance avant l’ultime spéciale de 225 kilomètres sous le chrono…
Rebelote pour le renard du désert prénommé Nasser. Deuxième derrière un buggy MINI, non pas avec 11, mais bien 16 crevaisons. "Nous avons encore eu des problèmes de pneumatiques. J’espère que je reviendrai l’année prochaine avec des règles différentes. Je pense que 16 crevaisons, c’est beaucoup trop."
S’il n’y croit plus, il se doit pourtant de garder espoir. Car, comme en 2003, la veille de l’arrivée à Sharm El Cheikh (Égypte), Peterhansel peut encore tout perdre… sur un caillou caché dans le sable.
Sur fond de décor de rêve se dessine un débat. Celui de la suprématie des buggy’s sur le terrain choisi par l’organisateur. "Nasser ne s’amuse plus. Il suffit de le regarder à l’arrivée, lance Mathieu Baumel, le copilote du Qatari. Moi aussi, je préfèrerais être devant mais c’est techniquement impossible avec le règlement actuel. Les pilotes s’ennuient un peu car ce Dakar, c’est un jeu de pistes. C’est parfois 200 m à gauche, puis 200 m à droite. Il n’y a pas la vitesse. Si tu n’es pas concentré, tu perds vite des minutes. Les pilotes ne peuvent pas lâcher les chevaux, ils sont un peu frustrés…"
Un tracé plus roulant et des pneumatiques identiques devraient faire l’affaire de tous pour 2022.
De l’espoir, Sam Sunderland (KTM) en avait également au début de cette avant-dernière étape. Muet depuis deux ans, personne n’avait vu arriver ce coup de Trafalgar et surtout pas les pilotes Honda, trop occupés à se chamailler les lauriers, plutôt que d’assurer un podium 100 % rouge. Mais la rebellion du Britannique, exilé de longues années à Dubaï et vainqueur en 2017, a échoué. L’abandon de Barreda (Honda) lui offre une place sur le podium, mais s’il veut conserver le premier accessit, il devra garder Brabec à bonne distance. Car s’il a bien perdu la bataille pour la victoire finale, le tenant du titre peut toujours briguer la deuxième place derrière son équipier Kevin Benavides.
Allons-nous assister ce vendredi à Jeddah au premier couronnement d’un pilote argentin sur le Dakar ? L’avantage de 4:12 que possède le pilote Honda devrait être suffisant. Mais au terme d’une course moto plus indécise que jamais, on aurait tendance à croire que tout peut encore se passer. Même sur une "petite" spéciale de 225 kilomètres…