Baptême réussi pour la paire Neuville-Wydaeghe à Monte-Carlo
Nos compatriotes décrochent un nouveau scratch et un podium plutôt inespéré.
Publié le 25-01-2021 à 07h50
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La Belgique sportive entière les attendait au tournant après le tumultueux et inattendu divorce secouant le monde du rallye belge. Les boss de Hyundai aussi. Mais finalement, il faut bien avouer qu’en adoptant une stratégie plutôt prudente Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe se sont plutôt bien tirés d’affaire.
Alors que la majorité des suiveurs les voyait sortir rapidement de la route, multiplier les erreurs ou être complètement largués, les deux hommes se sont adaptés au mieux à la situation difficile dans laquelle ils se trouvaient. Au point de signer deux meilleurs temps et de terminer sur le podium après avoir su éviter les fautes commises par leurs rivaux Ott Tanak et Kalle Rovanpera.
Certes, Thierry était loin de la performance de ces trois dernières années dans les montagnes françaises. Mais l’absence à ses côtés de Nicolas Gilsoul n’en était pas la seule raison. La i20 s’est aussi moins bien adaptée aux pneus Pirelli. "Nous ne sommes pas contents, nous n’étions pas dans le coup face aux Toyota", avouait d’ailleurs notre compatriote se rachetant après sa grosse bévue italienne en ramenant tout de même dix-sept unités à Hyundai.
De son côté, Martijn Wydaeghe a réussi le sacré défi qu’il avait osé relever. Certes tout n’est pas encore parfait, des automatismes doivent encore venir. Mais la sauce a pris et les ingrédients de base plaisent à Thierry Neuville qui a donné son feu vert pour poursuivre la collaboration.
"Martijn sait ce qu’il doit améliorer : le rythme, l’intonation. Je vais l’aider dans les semaines à venir. Avec un nouvel interphone on s’entendra déjà mieux. On a bossé dur durant dix jours pour obtenir cette belle récompense. Je suis convaincu qu’on fera encore des rallyes ensemble. Cette année et dans la suite de ma carrière."
À l’essai, Martijn Wydaeghe a gagné la confiance de son nouvel employeur. Maintenant qu’il ne demande surtout pas trop vite à renégocier son contrat…
Cinq autres Belges ont reçu une coupe à Monte-Carlo
Renaud Jamoul 2e en WRC2, tandis que la paire Van Parijs-Heyndrickx gagne en RC5.
Nos compatriotes Thierry Neuville et Martijn Wydaeghe n’ont pas été les seuls à briller comme la glace sur les spéciales de Monte-Carlo.
Les douze autres Belges au départ ont déjà tous réussi à rejoindre l’arrivée. Pas un mince exploit dans ces conditions compliquées. Et cinq d’entre eux sont montés sur le podium de leur catégorie.
Neuvième au classement général aux côtés du réel espoir français Adrien Fourmaux, Renaud Jamoul (Ford) a surtout terminé deuxième en WRC2 où Andreas Mikkelsen semblait intouchable.
Trente-neuvième et quarante et unième au général, les petites Renault Clio PTR de Timothy Van Parijs-Kurt Heyndrickx et Benoît Verlinden-Jochen Claerhout ont signé le doublé en classe RC5.
Pour le plus grand plaisir du patron Pieter Tsjoen, vingtième au général dans le baquet de droite de sa VW Polo GTi confiée au Néerlandais Kevin Abbring. Sans ouvreur, fallait le faire.
L’octuple champion de Belgique devançait la Skoda de Cédric De Cecco-Jérôme Humblet, 21es et 5es WRC3 pour leur 2e Mondial en sept semaines et les débutants à ce niveau Vanneste-D’alleine (C3, 23es) et Cédric Cherain (épaulé par l’expérimenté Stéphane Prévot), 29es.
Seb Ogier, maître des cols au top
8e succès à Monaco pour le pilote Toyota.
Il la voulait plus que tout. Il l’a eue. Sept semaines après avoir décroché son septième titre mondial par une victoire à Monza, Sébastien Ogier a entamé la saison de la meilleure des manières, avec une huitième victoire au Monte-Carlo, un nouveau record.
Un cinquantième succès mondial pour le Gapençais et un premier sacre (un doublé même) pour sa Yaris WRC, le dernier triomphe de Toyota en Principauté remontant à 1998 avec la Corolla WRC de Carlos Sainz. Cela date !
Malgré un départ difficile, avec des soucis de freins dans les deux premières spéciales puis une crevaison dans l’ES6, le Français ne s’est jamais énervé.
Auteur de huit meilleurs temps sur quatorze spéciales, le maître des cols a donné une leçon à ses rivaux en se permettant d’encore ajouter les cinq points bonus de la Power Stage et en repoussant son équipier Elfyn Evans à plus d’une demi minute et Thierry Neuville, celui qui l’avait battu l’an dernier, à 1’13.
"J’ai bien fait de décider de continuer une année de plus", s’est exclamé à l’arrivée le pilote de Julien Ingrassia. "Ma Toyota est fantastique. L’équipe a fait un super boulot. Je ne pouvais pas mieux démarrer la saison."
Et sa quête d’un 8e titre…
Andrea Adamo pas fier : "On a tout faux"
Andrea Adamo, le boss de Hyundai, n’a pas du tout apprécié la manière dont son équipe championne du monde a démarré la saison : "Je ne suis vraiment pas fier ni heureux de ce que j’ai vu ici. On a eu tout faux ce week-end. La seule chose que l’on a montrée, ce sont nos limites. On a léché nos blessures dimanche. Il faut changer totalement d’approche. Il faut repenser les choses différemment, se remettre en question, ne plus se reposer sur nos lauriers."
Car ce type de résultat, humiliant face au grand rival Toyota, ne va certainement pas convaincre les Coréens de poursuivre leur implication en WRC au-delà de cette saison.