24H du Mans: Toyota à double tour
Succès indiscutable de Mike Conway, Kamui Kobayashi et José-Maria Lopez, de la pole à a Victory Lane.
Publié le 22-08-2021 à 18h42 - Mis à jour le 22-08-2021 à 18h43
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Pour la première au Mans de la nouvelle catégorie Hypercar, on s’attendait à ce qu’elles craquent ou connaissent des soucis de fiabilité. Mais il n’en a rien été. Et à l’issue d’une véritable démonstration de savoir faire, d’un impressionnant sans-faute, Toyota a accroché un quatrième succès consécutif lors des 24 Heures du Mans, le premier de la GR010.
Le seul réel gros fait de course en fait s’est produit dès le premier virage. Après deux premiers tours derrière la voiture de sécurité pour s’habituer à une piste détrempée, le peloton des 61 bolides était lâché devant 50 000 fans passionnés. La Glickenhaus d’Oliver Pla loupait son freinage et envoyait la Toy N°8 de Sébastien Buemi en tête-à-queue.
Les polemen Kamui Kobayashi, Mike Conway et José-Maria Lopez étaient mis sur orbite et, pour la première fois, la N°7 n’allait pas être maudite. Aux commandes d’un proto nippon tournant comme une montre suisse durant deux tours d’horloge, le Japonais, le Britannique et l’Argentin signaient enfin leur premier succès dans la Sarthe avec deux tours d’avance sur la voiture soeur ayant connu deux alertes avec un souci électronique et de petits problèmes de boîte de vitesses.
Une 89e édition qui n’aura donc guère été passionnante à suivre même si le début de course a été quelque peu chaotique et marqué par de nombreux accidents dans le peloton. Mais devant, les Toyota ont tout simplement déroulé.
Très vite décrochée suite à des erreurs de Nicolas Lapierre puis de Matthieu Vaxivière, l’Alpine A480 n’avait de toute manière pas la vitesse suffisante pour jouer son rôle d’arbitre et rivaliser avec les deux protos d’usine. Elle complète cependant le podium absolu, mais à quatre tours, soit un quart d’heure des vainqueurs. C’est beaucoup.
Derrière ce tiercé finalement très logique, la bonne surprise est venue des Glickenhaus. Les protos américains couvés par l’équipe Joest ont non seulement tous deux vu l’arrivée (aux 4e et 5e rangs), mais la 708 de Pla-Derani-Mailleux a longtemps lutté pour le podium.
Les Hypercars ont donc parfaitement réussi leur baptême du feu. On les attend plus nombreuses (avec déjà Peugeot ?) dès 2022 pour une nonantième édition qu’on espère plus disputée et donc plus passionnante.
Kobayashi, Lopez et Conway ont tué leur chat noir
Cette fois-ci fut donc la bonne pour Kamui Kobayashi, Mike Conway et José Maria Lopez. Depuis qu’ils font équipe ensemble en 2018, les trois garçons ont tout le temps été en lice pour la victoire et étaient très souvent les locomotives de Toyota. Mais à chaque fois, un grain de sable s’est glissé dans l’engrenage. La 4e tentative fut donc la bonne pour eux !
Homme le plus rapide du Mans, Kamui Kobayashi rejoint Masanori Sekiya, Seiji Ara et Kazuki Nakajima au palmarès des Nippons victorieux dans la Sarthe. "Enfin ga gner Le Mans signifie beaucoup pour moi", commente l'ex-pilote Sauber et Caterham en F1. "Ce ne fut pas une course facile. Nous avons rencontré un problème sur la voiture dans les dernières heures et il a fallu la ménager, prendre des trajectoires plus douces pour la ramener à bon port. C'était de la survie."
Triple champion de WTCC et champion en titre en WEC avec Koba et Conway, José Maria Lopez devient le 2e vainqueur argentin, son prédécesseur étant le mythique José Froilan Gonzalez victorieux en 1954 sur Ferrari. "Je considère Kamui et Mike comme mes frères", souligne "Pechito", parfait francophone. "Gagner avec eux me fait très plaisir. Nous prenons certes la gloire mais il ne faut pas oublier les 600 personnes travaillant à Cologne et le millier officiant au Japon. Bravo à eux."
Également très rapide mais peu servi par la chance en terre mancelle, Mike Conway voit cette victoire comme un bien fou. Il est le 3e Briton après Allan McNish et Nick Tandy à gagner Le Mans sous l'ère du WEC. "Le problème que nous avions était difficile à gérer mais nous avons tenu", conclut l'ex-pilote de GP2. "Tout le crédit de cette victoire revient à l'équipe. Il est temps de célébrer cela avec une bonne bière !"
À Cologne comme au Japon, on va trinquer comme il se doit. "Kampaï" !