Sécurité et Formule 1: "Le problème ce n’est pas Francorchamps mais la visibilité", selon Esteban Ocon
Les pilotes Alpine Esteban Ocon et Pierre Gasly s’accordent pour dire que notre circuit n’est pas plus dangereux qu’un autre.
- Publié le 28-07-2023 à 08h40
- Mis à jour le 28-07-2023 à 10h27
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Attablés avec les deux Français de chez Alpine F1, nous avons eu l’occasion d’évoquer le problème de la sécurité en F1, surtout lorsqu’il pleut fort comme ce jeudi après-midi dans la cuvette de l’Eau Rouge.
”J’espère que nous n’allons pas revivre l’épisode de 2021 (NdlR: l’épreuve s’était résumée à deux tours derrière la voiture de sécurité en raison des conditions météorologiques détestables), lâche Esteban souffrant toujours un peu du dos après le crash qui a vu son baquet se fendre à Budapest dimanche dernier. S’il pleut autant que ce jeudi, ce sera compliqué. Et s’il pleut moins, mais qu’il fait mouillé lors de la majorité des séances ce sera aussi un gros challenge car nous sommes limités en pneus intermédiaires et qu’ils se dégradent très vite ici.”
"Le pire scénario c'est quand une voiture revient au milieu de la piste."
Francorchamps est-il réellement pire que les autres en termes de danger ? “Non, le problème ce n’est pas Francorchamps, mais la visibilité en général, poursuit-il, rejoignant ainsi Max Verstappen. Ils ont bien amélioré le Raidillon depuis l’accident d’Anthoine il y a quatre ans. Les rails et murs ont été reculés ce qui aide. Car le pire c’est quand une auto revient au milieu de la piste.”
”Nous avons tous été marqués par le crash d’Anthoine, intervient Pierre Gasly. Mais Spa n’est pas plus dangereux qu’un autre. On a fait de gros progrès en termes de sécurité depuis 20 ou 30 ans, mais notre sport reste à risques. On le sait tous.”
"Aucune appréhension, je suis très fataliste."
Reste ce problème des courses sous la pluie.
“Au Japon, j’étais quatrième à fond à 300 km/h dans la ligne droite et je ne voyais rien. S’il y avait une monoplace arrêtée, je l’aurais percuté, se souvient Ocon. Des choses ont été tentées comme récemment des tests avec des sortes de garde-boue. Mais cela ne fonctionne pas comme espéré. On pourrait aussi imposer un asphalte spécifique comme sur la A14 en France. Un bitume hyperdrainant. Le problème est qu’il est très fragile. Sur les autoroutes, les voitures vont tout droit. Avec des F1, il se désintégrerait.”

Peut-être que déjà juste en lignes droites cela constituerait un progrès.
“En tout cas, on doit analyser et faire tout ce que l’on peut pour que de tels drames comme encore celui de Dilano van t' Hoff n’arrivent plus, conclut Pierre. Par respect pour les familles. J’ai encore eu la maman d’Anthoine Hubert hier au téléphone. J’ai déjà perdu plusieurs amis. Mais je ne peux qu’imaginer ce que cela doit être de perdre un frère, un fils. Ceci dit, je n’ai pas peur ni aucune appréhension avant d’aborder le Raidillon ou tout autre virage. Je suis très fataliste. Arrivera ce qui arrivera… “