Le monde du ski en deuil

La Française Régine Cavagnoud est décédée ce mercredi matin à Innsbruck, succombant aux blessures encourues en début de semaine, lorsqu'elle a percuté un entraîneur. Spectaculaire, le ski est bien souvent plus dangereux à l'entraînement qu'en compétition.

AFP
Le monde du ski en deuil
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La championne de ski française Régine Cavagnoud est morte mercredi, a annoncé la clinique universitaire d’Innsbruck (ouest) où elle était hospitalisée depuis un accident dans les Alpes autrichiennes.

«La skieuse française Régine Cavagnoud a succombé ce matin à ses graves blessures à la clinique universitaire d’Innsbruck », ont annoncé les médecins dans un communiqué. «Les graves lésions cérébrales ont été le facteur décisif de sa mort ».

La mort de la skieuse a été constatée à 09H40 locales (08H40 GMT) mercredi, a indiqué l’un des médecins de la clinique.

«A 09H40, nous avons effectué des examens et constaté qu’elle n’avait plus de fonctions cérébrales », a déclaré à l’AFP le Dr Wolfgang Koller, le chirurgien qui l’avait opérée lundi après sa collision avec un entraîneur allemand.

Le médecin s’est refusé à révéler si les médecins avaient mis fin à la réanimation. «C’est une chose privée, que nous préparons avec les parents », a-t-il déclaré.

La famille de la skieuse s’était rendue à son chevet mardi dans la capitale de la province occidentale du Tyrol, alors que les médecins se montraient de plus en plus pessimistes sur ses chances de survie.

Elle est revenue à la clinique mercredi matin, peu avant que les médecins n’annoncent son décès.

La skieuse, 31 ans, avait percuté un entraîneur allemand, Markus Anwander, tête contre tête, lors d’un accident à l’entraînement lundi sur les pistes du glacier de Pitztal.

Régine Cavagnoud avait été transportée par hélicoptère à Innsbruck et opérée lundi soir pendant quatre heures pour de graves lésions cérébrales ainsi qu’à la cage thoracique et au foie.

Elle souffrait de graves lésions cérébrales, sa cage thoracique était enfoncée, et son foie était également atteint. Elle n’était apparement plus sorti du coma depuis une opération de quatre heures lundi.

Markus Anwander, 40 ans, originaire de Garmisch-Partenkirchen, en Bavière, entraîneur de l’équipe allemande des espoirs dames de ski alpin pour le super-G et la descente, est également très grièvement blessé mais devait subir une opération mercredi.

Son état «reste stable. La première opération prévue sur sa moëlle épinière aura lieu aujourd’hui » (ce mercredi), indique le communiqué signé du Pr Michael Blauth, chef du département de traumatologie, et du Dr Wolfgang Koller.

Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer pourquoi Markus Anwander ne savait pas que la championne du monde en titre de super-G s’était élancée en amont quand il est monté sur la piste pour la damer.

Dès mardi, le médecin de l’équipe de France de ski alpin, le Dr Marie-Philippe Rousseaux-Blanchi avait laissé peu d’espoir qu’elle survive à son terrible accident. «Personnellement, je suis très pessimiste », avait-il déclaré.

Le directeur des équipes de France dames, Jean-Philippe Vulliet, et l’entraîneur des descendeuses, Lionel Finance, étaient également au chevet de la championne, à Innsbruck.

Victorieuse de la Coupe du monde 2000-2001 de super-G, la Française avait bien débuté la nouvelle saison en terminant, samedi, à la troisième place du slalom géant de Soelden (Autriche), malgré une préparation perturbée par une blessure.

Régine Cavagnoud, née à Thônes (Haute-Savoie) et installée à La Clusaz, a été sacrée chammpionne du monde de super-G, la saison dernière à St. Anton (Autriche). La skieuse avait participé en outre à trois reprises aux jeux Olympiques (1992, 1994, 1998).

Sept ans plus tôt, une autre championne de renom, l’Autrichienne Ulrike Maier, avait fait une chute mortelle, dans la descente de Coupe du monde de Garmisch-Partenkirchen (Allemagne).

Le 29 janvier 1994, la skieuse, alors âgée de 26 ans et déjà championne du monde 1989 et 1991 de super-G, avait été déséquilibrée alors qu’elle dévalait la pente a 104 km/h, et violemment percuté un talus de neige.

Son casque avait été arraché. Gravement touchée aux vertèbres cervicales, elle devait décéder deux heures plus tard à l’hôpital

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