Patrick Dekelver : "J’en ai assez"
La pénurie de bons arbitres en division d’Honneur n’a sans doute jamais été aussi aiguë que cette saison. Certains ont arrêté pour des raisons professionnelles (Heering, Monheim) ou de convenance personnelle (Wolter, Van Rysselberghe), d’autres encore ont été blessés.
Publié le 26-11-2008 à 00h00
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La pénurie de bons arbitres en division d’Honneur n’a sans doute jamais été aussi aiguë que cette saison. Certains ont arrêté pour des raisons professionnelles (Heering, Monheim) ou de convenance personnelle (Wolter, Van Rysselberghe), d’autres encore ont été blessés. Depuis le début de la saison, de nouvelles têtes apparaissent sur les terrains de l’élite.
Certains sont prometteurs, d’autres s’avèrent nettement moins convaincants. L’annonce de la retraite, d’ici la trêve, de Jean-François Stappaerts, qui reste un de nos meilleurs sifflets à 51 ans, ne fera qu’accentuer le problème. Tout comme la démission, désormais officielle, du président du CA en exercice depuis sept ans, Patrick Dekelver, qui rendra son tablier en mai.
"Nous sommes à un moment clé du passage de témoin entre générations", éclaire le directeur d’école waterlooti. "Nous ne manquons pas d’arbitres en général : nous sommes plus de cent. Mais c’est au niveau des bons arbitres que la pénurie frappe. Nous sommes obligés de prendre des risques. Le problème, c’est qu’on ne laisse pas le temps aux jeunes de faire leurs classes. On retrouve de plus en plus les mêmes comportements qu’au football. On a même vu le délégué au terrain d’un match de jeunes s’en prendre physiquement à l’arbitre, ce qui est totalement inacceptable. Et ça se passait au Léo! Les arbitres ont de plus en plus de choses à surveiller. Je suis donc partisan de l’instauration d’un troisième arbitre, qui ne monterait pas sur le terrain. Ce serait une manière de profiter de l’expertise de nos anciens ténors du sifflet, que l’on pourrait recycler dans cette tâche. Actuellement, le rôle des délégués au terrain tel qu’il est organisé, c’est une grosse blague !"
Consommateurs
Pourquoi s’en aller à la fin de la saison ? "C’est simple : j’en ai marre. Je me sens usé et fatigué. Le Comité d’arbitrage n’est plus que face à des consommateurs qui réclament des miracles avec des bouts de ficelle. Savez-vous quelle part de son budget l’ARBH consacre à l’arbitrage ? 0,9 pc ! J’avais l’espoir d’être le dernier président amateur du CA, mais c’est un vœu pieux. Nous nous occupons chaque semaine de 124 équipes, qui représentent près de 2 000 joueurs, pour pas un franc !"
Difficile, aussi, de donner le goût de l’arbitrage aux jeunes quand ils se font enguirlander chaque semaine par des parents pas toujours au fait des règles du jeu. "On peut les attirer par le jeu ou par une perspective de carrière, mais ils ne sont pas sots, ils voient bien tout ce qu’il y a autour. Il n’y a malheureusement pas qu’au hockey que le phénomène est perceptible. Je viens de terminer la lecture de 'Foot Magazine’ et je constate que c’est exactement la même chose au football."
Le bilan de sept années Dekelver n’est pas négatif pour autant : on lui doit entre autres l’instauration des oreillettes, le développement du coaching et l’amélioration de la condition physique du corps arbitral, confiée à Mika Van Cutsem. "Le niveau belge reste satisfaisant, comme me le confirmait l’ancien arbitre André Van Kerckhove après avoir vu l’EHL. Ce qu’il faut, c’est laisser le temps aux jeunes de devenir performants. J’espère que la fédé va se rendre compte de l’importance de l’arbitrage et lui donner des moyens. Tout le monde n’est pas concerné : à la Toussaint nous avons eu une réunion, programmée de longue date, entre arbitres et coaches de DH. Les arbitres étaient 18 et les coaches, 3 (NdlR : Pascal Kina, Mika Van Cutsem et Vincent Van Gucht). Ces chiffres valent mieux qu’un long discours"